Le crime est irréparable, mais la réparation est un devoir

Monsieur Emmanuel Macron

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Président de la République française

Palais de l’Elysée

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Paris

 

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A Maurice, le 20 novembre 2025

Le crime est irréparable, mais la réparation est un devoir

Monsieur le Président de la République,

Le Kolektif Reparasyon Avansman Kreol (KRAK) vous souhaite la bienvenue à Maurice.

Le colonialisme et l’esclavage ont infligé au Pep Kreol Morisien des blessures profondes et durables, que l’on ne peut effacer. Le crime est irréparable. Mais ne pas réparer serait une négation de justice, une insulte à la mémoire des ancêtres et une trahison des valeurs humaines fondamentales.

Le silence autour de cette histoire douloureuse n’est pas un simple oubli, c’est une violence active qui perpétue l’exploitation, la déshumanisation et le déni des droits humains élémentaires.

Gilbert Becaud chantait “L’indifférence: elle te tue à petits coups”. Chaque refus de reconnaissance, chaque négation du passé étouffe les mémoires, brise les âmes, et empêche la guérison. 

Ces pages sanglantes et tragiques de l’histoire coloniale et de l’esclavage engage aujourd’hui toute notre responsabilité collective. Ce lourd héritage se manifeste aujourd’hui à travers des inégalités persistantes, une marginalisation socio-économique et un effacement culturel qui nourrissent un sentiment profond d’injustice.

Reconnaître, réparer et restaurer la dignité des descendants des victimes est aujourd’hui un impératif moral, legal, politique et surtout humain.

Nous appelons donc la France, en tant qu’ancienne puissance coloniale, à assumer sa part de vérité et à engager un processus concret et sincère de réparations. Ces réparations ne sauraient se limiter à des gestes symboliques, mais doivent s’accompagner de mesures concrètes favorisant la justice sociale, la reconnaissance culturelle et le développement économique du Pep Kreol Morisien.

La République française étant le premier État à reconnaitre la traite negrière et l’esclavage en tant que crime contre l’humanité, ne saurai jouer au déni sur son Histoire.

Monsieur le Président, ne laissons pas l’histoire se répéter dans l’amnésie ni l’indifférence. La réparation, bien que jamais à la hauteur des souffrances passées, est notre seule voie pour construire un avenir baigné des étoiles de « Liberté, Égalité, Fraternité », ce rêve inscrit au plus profond de notre être.

Veuillez recevoir, Monsieur le Président, nos salutations respectueuses.

 

Pour Kolektif Reparasyon Avansman Kreol

José Moïrt

Avocat des droits humains

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