Un total de 48 deux-roues ont été impliqués dans des accidents sur nos routes depuis le début de l’année jusqu’au 21 novembre.
Cette catégorie regroupe les motocyclistes, les cyclistes ainsi que les usagers de motos électriques.
Les usagers de deux-roues restent parmi les plus vulnérables sur nos routes.
En 2024, le nombre d’accidents impliquant les deux-roues s’élevait à 80.
Ce qui suggère une importante baisse dans le nombre de deux-roues impliqués dans les accidents de la route.
Cette amélioration visible ne change toutefois pas la réalité : les motocyclistes restent parmi les usagers les plus exposés, avec des risques élevés et très peu de protection en cas de choc.

« Près de 40 % des véhicules qui circulent sont des deux-roues. Et un usager de moto est beaucoup plus exposé. On parle de 25 fois plus de risques qu’un automobiliste. »
Alain Jeannot, de l’ONG Prévention Routière Avant Tout, explique que la situation sur nos routes reste préoccupante. Selon lui notre flotte de véhicules a ses propres réalités : « Près de 40 % des véhicules qui circulent sont des deux-roues. Et un usager de moto est beaucoup plus exposé. On parle de 25 fois plus de risques qu’un automobiliste. »
Dans l’immédiat, il préconise des actions plus ciblées. Selon lui des équipes spécialisées seraient utiles pour mieux encadrer certains comportements car on voit encore des rallyes illégaux, des conducteurs sans gilet. «Sans carrosserie, sans protection réelle autour d’eux, les conducteurs doivent compter sur leur réflexe, leur prudence et un casque qui, trop souvent, n’est pas porté ou mal ajusté. Ce sont des situations qu’il faut aborder directement », martèle Alain Jeannot.
L’autre tendance selon Alain Jeannot et consommation d’alcool et de la drogue au volant. Selon les chiffre depuis le début de l’année, près de 3 000 conducteurs ont été testés positifs à l’alcool, et environ 1 000 à la drogue. « Le plus grave, c’est que beaucoup ne s’arrêtent même pas après un accident. Comme dans le cas des récent hit and run que se soit le cas de Muzammil Hossenbocus à Camp le Vieux ou celui du petit Kelyan” fustige-t-il.
La manque de sensibilisation de la part des autorités concernées et des stakeholders se fait remarquer. « On ne voit pas grand-chose sur le terrain. Il est temps de se ressaisir », dit-il, appelant à des campagnes plus visibles et plus régulières.

» Le vrai problème se joue aussi du côté de la formation »
« Les chiffres des dix dernières années parlent d’eux-mêmes, les deux-roues motorisés restent les plus exposés dans les accidents fatals » , souligne Barlen Munusami, ancien sergent à la Traffic Branch. « Eski bann usager realise ki zot vulnérabilité lor enn moto ? » se demande-t-il.
Selon Barlen Munusami, ,la réponse est non, surtout chez les plus jeunes. Il cite l’exemple, trop fréquent, de deux personnes sur une moto, sans casque, sans aucune protection, alors que l’amende pour non-port du casque atteint déjà Rs 5 000. « Dimoun pe fer fi de lalwa, et zot pa pe realize ki enn simp froleman de ene lot loto kapav anlev zot lavie lor koltar, avk enn fraktir kran », dit-il.
Pour Barlen Munusami, le vrai problème se joue aussi du côté de la formation. « La où le bas blesse, c’est la moto-école », en ajoutant qu’aujourd’hui, à part le MITD, il n’existe pratiquement aucune structure solide pour former correctement les nouveaux usagers de deux-roues.
Il n’y a qu’un seul instructeur officiellement autorisé à opérer, ce qui est loin d’être suffisant pour un pays où les deux roue représentent une grande partie du trafic.

« Des conducteurs irresponsables s’aventurent dans des rallyes, dépassent ou zigzaguent dangereusement et oublient que la route se partage avec des poids lourds et des voitures. »
Passionné de deux-roues, Ming Chen estime que l’État devrait aménager le plus rapidement possible un espace sécurisé, un vrai circuit, où ceux qui aiment la moto pourraient rouler sans risquer leur vie. “ Si zot amenaz sa , mo mem mo pu roule trankil lor sirkwi la, mo enn pasione de moto , me mo nepli roule motosiklet lor la rout kar komie sekirite ek responsab mo kapav ete, pu bizin ena enn la tete briler” ironise-t- il.
Il distingue d’ailleurs deux types d’usager de deux roues. “Ena diferan kalite dimoun lor deux-roues, bann ki roul pou pleizir, bien ekipe, souvan lor gro cylindres zot sorti en group, zot met bann veteman de proteksyon pu protez zot, ek bann ki servi moto pou tou le zour, kom zot mwayen de transpor pou deplase pwin A pwin B “ explique-t-il .
Mais il reconnaît aussi une autre réalité , des conducteurs irresponsables qui s’aventurent dans des rallyes, dépassent ou zigzaguent dangereusement et oublient que la route se partage avec des poids lourds et des voitures.
Ming chen rejoint Barlen Munusami sur un point : la formation. Les cours de moto-école étaient trop chers, peu adaptés, et beaucoup préféraient rester des » learners ». « Realite lor la rout pa parey kouma dan kazern », dit-il. Pour lui, tant que la formation restera hors de portée ou déconnectée du terrain, les nouveaux motocyclistes continueront de rester avec leur « learner » et n’auront jamais une bonne formation sur nos routes.

