Sur Canal+ : Mo’zar, Mon Style : quand le jazz transforme la vie des jeunes à PL

« Le jazz, c’est la liberté ». Cette phrase, leitmotiv du documentaire Mo’zar, Mon Style, résonne bien au-delà des murs de Roche-Bois. Elle résume l’esprit d’un projet culturel et social unique, né il y a 25 ans dans l’un des quartiers les plus emblématiques et fragiles de la capitale mauricienne. Réalisé par Sébastien Petretti, ce film offre une plongée rare dans le quotidien de l’atelier Mo’zar, fondé par le musicien mauricien José Thérèse. Ce documentaire immersif et profondément humain sera enfin disponible sur Canal+ Maurice le mardi 25 novembre 2025.

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À Roche-Bois, Mo’zar n’est pas qu’une école de jazz. L’atelier est devenu au fil des années un espace d’émancipation, de discipline et d’ouverture sur le monde. Dans un quartier où les défis sociaux peuvent vite limiter l’avenir des jeunes, la musique offre une alternative : un espace où l’on apprend à écouter, à persévérer et à rêver. Né de la vision audacieuse de José Thérèse, Mo’zar s’est construit sans grands moyens. Pendant longtemps, les cours étaient dispensés dans son propre salon, faute d’infrastructures et de soutien financier durable. Malgré ces contraintes, l’atelier accueille chaque année près d’une centaine d’élèves. À travers le jazz, le blues et les influences du séga mauricien, Mo’zar transmet bien plus que des compétences musicales : il offre une éducation humaine et structurante, permettant aux jeunes de se construire une identité forte et confiante.

Nolwenn : une adolescence fragilisée, une renaissance par la musique

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Il y a 25 ans, José Thérèse, humaniste rêveur, créait à l’île Maurice Mo’Zar, un atelier de musique dont l’ambition est de rendre l’art accessible à tous, mais aussi de combattre l’exclusion et la pauvreté. Un endroit où atterrit un beau jour Nolwenn, une enfant plutôt introvertie, qui vivait essentiellement à travers sa tablette et évitait les interactions sociales. Son quotidien était souvent marqué par l’isolement et les moqueries de ses camarades.
Grâce à Mo’Zar, elle va peu à peu apprendre à se rouvrir aux autres et au monde. Devant un piano ou derrière un micro, Nolwenn découvre un langage capable d’exprimer ce que les mots ne suffisent pas à dire. Le film suit son évolution avec pudeur : ses hésitations, ses doutes, mais aussi les petits triomphes qui lui permettent de se redresser et de s’affirmer. La présence de sa mère, filmée avec délicatesse, apporte une dimension intime et humaine à ce parcours.
À travers Mo’zar, Mon Style, le public découvre également la puissance de l’éducation artistique comme vecteur de résilience. Pour Nolwenn comme pour ses camarades, la musique n’est pas un simple hobby : elle est un moyen de se redéfinir, de prendre conscience de sa valeur et de se projeter vers l’avenir. Le titre — Mo’zar mon style — signifie « mon style, mon âme », résumant parfaitement la quête d’expression personnelle et la construction identitaire permise par la pratique musicale au sein de l’atelier.

Un documentaire qui ne contourne pas les tensions

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Le film ne cherche pas à lisser la réalité. Tourné entièrement à Maurice et soutenu par CANAL+ Maurice, il montre aussi les tensions qui traversent l’atelier, notamment avec une superviseuse occidentale francophone, dont les méthodes exigeantes — parfois maladroites ou condescendantes — créent des frictions avec les élèves. Ces séquences rappellent que tout projet social est fait d’équilibres fragiles : entre rigueur et empathie, encadrement et liberté d’expression.
Cette transparence renforce la crédibilité du documentaire. Mo’zar n’y apparaît pas comme un sanctuaire idéaliste, mais comme un lieu vivant, humain et imparfait, où la transformation demande du temps, de l’écoute et des efforts partagés.

José Thérèse : l’héritage d’un visionnaire du jazz mauricien

Même absent physiquement, José Thérèse est présent dans chaque image du film. Le fondateur, décédé en 2014, reste l’âme de Mo’zar. Pianiste, compositeur et mentor, il a introduit à Maurice une vision du jazz comme outil d’exigence, d’ouverture et d’épanouissement personnel. Son héritage se perpétue à travers les élèves et chacun des jeunes qui franchit la porte de l’atelier. Le documentaire lui rend hommage avec sobriété, soulignant l’importance de son approche pédagogique : rigoureuse, passionnée et profondément humaine.

Une production immersive tournée sur près d’un an

Sébastien Petretti, réalisateur belge, signe avec Mo’zar, Mon Style un documentaire à la fois intime et universel, capable de mêler émotion, récit social et exploration artistique. Pendant près d’un an, il a suivi le quotidien de l’atelier Mo’zar, partageant la vie des élèves et des enseignants pour capturer la réalité de ce projet social et culturel. Sa caméra adopte une approche à la fois respectueuse et immersive, saisissant les émotions, les réussites, les moments de doute et les tensions, sans jamais lisser la réalité ni imposer un discours moralisateur.
Le réalisateur s’attache à rendre visibles les petites victoires quotidiennes, les interactions sincères et les instants de créativité des jeunes musiciens, montrant comment la musique devient un outil de transformation personnelle et sociale. Son travail souligne également la richesse des échanges entre générations et la transmission des savoirs, ainsi que la force du collectif au sein de l’atelier.
La collaboration étroite avec la communauté artistique mauricienne a été essentielle pour garantir l’authenticité culturelle du récit. L’île n’est jamais filmée comme un simple décor : ses rues, ses sons, ses couleurs et son ambiance deviennent un véritable personnage à part entière, vivant, vibrant et profondément intégré à l’histoire des élèves et à l’univers de Mo’zar. Cette approche immersive offre au spectateur une expérience sensorielle complète, qui plonge au cœur de la vie de l’atelier et de la communauté qu’il anime.

Un documentaire largement salué à l’international

Depuis sa sortie en salle en juin 2024, Mo’zar, Mon Style a été très bien accueilli sur la scène internationale. Le documentaire a remporté le Prix du Public et le Prix Lucien Kimitété au Festival international du film insulaire de Groix (FIFIG), ce dernier étant décerné au film jugé le plus “humain” par les jurys. Ces distinctions mettent en lumière la profondeur émotionnelle de l’œuvre et confirment que son message — sur la force de l’art et de l’éducation — trouve un écho universel. Par ailleurs, le film a été sélectionné dans la compétition officielle du FIFIG, et des médias spécialisés comme Télérama l’ont signalé parmi les coups de cœur du festival, soulignant à la fois sa valeur artistique et son impact social.

Un rendez-vous à ne pas manquer

Mo’zar, Mon Style n’est pas seulement un documentaire sur la musique : c’est un hommage à l’espoir, à la résilience et à la transmission, ainsi qu’à la force des initiatives culturelles dans les quartiers défavorisés de Maurice. À travers le parcours de Nolwenn et de ses camarades, le film illustre comment l’art peut offrir des perspectives nouvelles, valoriser l’identité culturelle et permettre à une jeunesse de se projeter vers l’avenir malgré les obstacles.
Une œuvre qui célèbre à la fois l’héritage de José Thérèse et la puissance transformatrice de la créativité, à découvrir mardi 25 novembre 2025 à 20h55 sur CANAL+ Maurice, et disponible à la demande sur CANAL+ OUTREMER.

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