SAGAM : Des créations puissantes, harmonieuses et esthétiques

Pendant plus de deux heures jeudi soir, les artistes de l’océan Indien ont maintenu le spectateur présent au théâtre Serge Constantin en haleine avec des prestations puissantes, harmonieuses et esthétiques, dans le cadre de la 7e édition de SAGAM, qui devient désormais un événement biennal. Une initiative de Stéphen Bongarçon de la compagnie SR Dance, partenaire professionnel de l’océan Indien du réseau Indian Ocean Choreographic Arts Network (IOCAN) depuis 2023.
La Cie SR Dance et Rayha et Swing N Dance, de Madagascar, ont ouvert le spectacle, placé sous le thème Nouveau souffle/Nouvo souff, avec une chorégraphie combinant le Salegy de Madagascar et le séga mauricien, une double exploration des traditions dansées de l’océan Indien. Comme un éloge rendu à ces deux expressions puissantes et dynamiques, la pièce met en lumière leurs racines, « tout en soulignant leurs différences rythmiques et instrumentales ». Une commande spécifique du Centre Nelson Mandela pour la culture africaine, un des partenaires de la manifestation.
Les artistes mauriciens et malgaches ont laissé la place au binôme sud-africain/français pour la pièce Qui est-ce ? selon une chorégraphie de Désiré Davids, exécutée par KokerBoom sur une musique live, avec un musicien sur scène sur un synthétiseur modulaire. La pièce, une série de trois œuvres, explore la question identitaire d’un point de vue individuel et collectif, et son impact sur l’un et sur l’autre.
Ils étaient suivis des Frères Joseph pour le spectacle Le Verdict, qui est une « métaphore » de la vie. « L’être humain passe par les étapes et les épreuves de la vie. L’être humain ne peut pas être indifférent, il doit vivre et vibrer pour l’amour, la liberté, pour l’égalité, pour la fraternité », souligne la note d’intention, qui relève la résilience nécessaire pour y arriver.
Et pourquoi pas « une ode à la vie », comme ce que présente la Cie Véronique Ascencio, de La Réunion, avec Samir… La vie est belle. Un récit chorégraphique et poétique qui témoigne de ce qu’elle éprouve avec le projet Danse avec les enfants malades, leurs parents et les soignants, au sein du service oncologie pédiatrie du CHU de Saint-Denis.
Le spectateur, à son tour, avec son regard, éprouve la joie « du mouvement, si petit soit-il, lorsque le souffle lui-même devient dansant », comme le souligne la compagnie dans sa note d’intention. Il suit les danseurs dans chacun de leurs mouvements réglés comme du papier à musique. Une synchronisation parfaite !
Les différentes prestations ont toutes conquis le public présent avec des jeux de scènes expressifs. « Pas le temps de s’ennuyer ! Dès qu’on sent la fatigue venir, on est happé par le rythme qui nous plonge comme dans un état méditatif », témoigne un membre du public au Mauricien. Dynamique, lent ou rapide, se succédant parfois au bout de longues minutes, le rythme est prenant. Les expressions corporelles, dégageant puissance et légèreté, avec une souplesse digne des plus grands acrobates, ont transporté le spectateur dans chacun des univers qu’ils ont créés.
SAGAM se poursuit ce samedi sur la plage de Flic-en-Flac à partir de 16h avec sept créations. Pour le directeur du festival, « SAGAM 2025 s’affirme comme un moment essentiel de l’échange culturel, de la création et de la transmission pour toute la région de l’océan Indien ».
SAGAM 2025 a, en outre, bénéficié du soutien de l’Institut français de Maurice (IFM), du conservatoire de musique François Mitterrand et de la Cie Véronique Ascencio.

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