Violence domestique : 3 768 cas rapportés au cours du 1 er semestre

À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, la ministre de l’Égalité des genres, Arianne Navarre-Marie, a livré une déclaration à la fois grave et déterminée. Elle a dépeint l’ampleur d’un fléau sociétal toujours trop présent à Maurice, indiquant que « Gender-based violence is fundamentally an expression of domination and a serious violation of human rights. »

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Elle est revenue sur la nécessité de briser le silence qui a longtemps entouré ces violences. « Pour trop longtemps, ce crime odieux a été dissimulé derrière les portes closes des foyers et relégué au rang d’affaires privées », a-t-elle déploré. Si les ONG, les mobilisations citoyennes et les survivantes ont permis de faire émerger ce débat, elle a souligné que les avancées restent insuffisantes. « There have been achievements — meaningful progress that we must acknowledge. Yet more remains to be done », dit-elle.

Les données dressent un portrait implacable. En 2023, 7 177 cas de violence domestique ont été enregistrés, dont 80 % concernaient des femmes. Pour les seuls six premiers mois de 2025, 3 768 cas ont déjà été rapportés, dont 3 200 impliquant des victimes féminines. « Derrière chaque statistique, il y a une histoire humaine », martèle la ministre, évoquant les « horreurs quotidiennes » auxquelles sont confrontées beaucoup de Mauriciennes.
Face à cette situation, le gouvernement entend durcir son action. La ministre a annoncé que la Protection from Domestic Violence Act sera prochainement remplacée par une législation globale sur les violences domestiques, davantage alignée sur les standards internationaux. « Cette nouvelle loi reflétera la détermination inébranlable du gouvernement » à combattre les violences basées sur le genre. « La loi va être appliquée dans toute sa rigueur », avance Navarre-Marie, soulignant que même si le féminicide n’est pas encore une infraction distincte, il constitue une urgence nationale.

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Elle ajoute que la prévention reste l’objectif ultime. Pour cela, son ministère s’appuie désormais aussi sur les hommes, à travers le Positive Masculinity Program, qui réunit pour l’heure 25 jeunes Mauriciens souhaitant devenir des alliés dans la lutte contre les violences. « L’homme n’est pas seulement le problème, il fait aussi partie de la solution », indique-t-elle.

Cette année, la campagne nationale des 16 jours adopte pour thème : « Fam, to pa zis enn viktim, to enn sanzman ». Arianne Navarre-Marie a lancé un appel solennel : « Let us all pledge not only to prevent Gender-Based Violence but ultimately to wipe it out and eradicate it. »

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