Les pompiers de Hong Kong tentent jeudi de venir à bout du violent incendie qui a englouti plusieurs gratte-ciel d’habitation en rénovation, faisant au moins 44 morts et des centaines de disparus selon les autorités de la région chinoise.
Le brasier, le plus grave survenu dans ce haut-lieu de la finance mondiale depuis des décennies, s’est déclaré mercredi après-midi dans un complexe de huit immeubles abritant au total quelque 2.000 appartements, à Tai Po, dans le nord de Hong Kong.
L’événement a provoqué une onde de choc dans cette région à statut spécial de la Chine, qui compte parmi les plus importantes densités de population et les plus hauts immeubles d’habitation du monde.
Jeudi à l’aube, des appartements brûlaient toujours selon des journalistes de l’AFP, même si l’intensité du feu a fortement diminué aux premières heures de la matinée. Vers 09H00 (01H00 GMT), de la fumée noire continuait de s’échapper du complexe immobilier datant des années 1980, doté de tours d’une trentaine d’étages.
Au moins 44 personnes ont péri dans l’incendie, selon le dernier bilan des pompiers communiqué jeudi matin. Parmi eux, un soldat du feu de 37 ans brûlé au visage, avec qui le contact avait été perdu, selon le responsable des pompiers, Andy Yeung.
Tôt jeudi, 279 personnes manquaient toujours à l’appel, selon le dirigeant de Hong Kong, John Lee. Les secours ont toutefois indiqué par la suite être entrés en contact avec plusieurs des personnes portées disparues.
La police a annoncé avoir arrêté trois hommes en lien avec l’incendie, après la découverte de matériaux inflammables abandonnés lors de travaux de maintenance qui ont conduit le feu à « se propager rapidement ». Ils sont soupçonnés d’homicide involontaire.
Le brasier s’est vite propagé d’une tour à l’autre, attisé par le vent. Des échafaudages de bambou, emblématiques de Hong Kong, entouraient ces immeubles en rénovation et ont vraisemblablement pris feu en premier. Flammes, braises et fumée s’échappaient des immeubles durant la nuit, baignée d’une lueur orangée.
M. Yuen, 65 ans, qui habite là depuis plus de 40 ans, explique que beaucoup de ses voisins étaient âgés et à mobilité réduite. « Certaines personnes ignoraient qu’il y avait un incendie et ont dû être prévenues par téléphone par leurs voisins », raconte-t-il à l’AFP. « Je suis anéanti! »
– Hébergement d’urgence –
Plus de 900 personnes ont été accueillies dans des abris provisoires, où des volontaires apportaient soutien moral et couvertures.
Des gens y sont arrivés toute la nuit pour signaler la disparition de membres de leur famille, n’arrivant pas à les joindre. Certains étaient assis, hébétés, fixant avec des yeux rougis les écrans de leurs téléphones portables, espérant des nouvelles de leurs proches.

Sur les lieux de l’incendie, dans le complexe de Wang Fuk Court, la température « est très élevée et il y a des étages où nous n’avons pas pu atteindre les personnes qui ont demandé de l’aide, mais nous allons continuer d’essayer », a assuré Derek Armstrong Chan, directeur adjoint du service de lutte anti-incendies.
Selon lui, le feu s’est probablement propagé d’un immeuble à l’autre en raison du vent et des débris incandescents qui s’envolaient. Les autorités poursuivent leur enquête sur les causes de l’incendie, souligne-t-il toutefois.
Le président chinois Xi Jinping a présenté ses condoléances aux proches de victimes, et appelé à tout faire « pour éteindre l’incendie et minimiser les pertes humaines et matérielles », selon la chaîne publique CCTV.
« C’est déchirant. On se demande avec inquiétude s’il y a des gens bloqués à l’intérieur », soupire So, 57 ans, qui habite non loin du complexe en flammes.
Les incendies ont longtemps constitué un fléau à Hong Kong, particulièrement dans les quartiers pauvres. Mais le renforcement des mesures de sécurité ces dernières décennies a permis de les rendre plus rares.

