Le vol MK 441 d’Air Mauritius, prévu le 26 novembre à 13 h 05 entre Perth et Maurice, s’est transformé pour des dizaines de passagers en un parcours du combattant. Entre décisions incohérentes, changement de portes inexpliqué et absence totale d’information, l’annulation de dernière minute n’a fait qu’amplifier un sentiment général de désarroi.
Dès midi, les premiers passagers se présentent au Gate 53, comme indiqué sur leurs cartes d’embarquement. Sur le tarmac, l’avion d’Air Mauritius est bel et bien là, portes fermées mais visiblement prêt à recevoir les voyageurs. Pourtant, une anomalie frappe immédiatement : le comptoir d’embarquement est désert. Aucun agent au sol, aucune annonce, aucun signal sonore habituel indiquant le début des procédures. Plusieurs passagers tentent d’interroger le personnel de l’aéroport, mais personne ne semble être au courant de la moindre difficulté.
« Nous voyions l’avion juste devant nous, mais nous ne savions pas que nous étions censés faire. C’était surréaliste », raconte un Mauricien basé à Perth.
Après quelques minutes, l’inquiétude gagne les passagers, qui se tournent vers les écrans d’affichage. À leur grande surprise, le vol MK 441 apparaît maintenant au Gate 50. Aucun message n’a été diffusé, aucune explication donnée. Un nouveau coup de théâtre se produit : les écrans affichent cette fois un vol pour Singapour, et un appareil de Singapore Airlines est déjà positionné. Le vol Air Mauritius semble s’être évaporé sans la moindre communication officielle.
« C’était digne d’un mauvais film. Nous allions de porte en porte sans savoir ce que nous cherchions », résume une Australienne qui voyageait pour la première fois à destination de Maurice.
Comme un couperet
À 12 h 55, soit dix minutes seulement avant l’heure annoncée pour le décollage, l’annonce tant redoutée tombe finalement : le vol MK 441 est annulé. Ni excuse, ni explication immédiate. Les passagers, déjà éprouvés par une heure de confusion, apprennent uniquement qu’ils doivent retourner récupérer leurs bagages avant de se rendre au comptoir d’enregistrement pour obtenir soit des bons d’hôtel, soit des vouchers de taxi.
Là encore, le désordre frappe. Certains témoignent d’un manque d’encadrement flagrant : files improvisées, absence d’agents pour orienter les passagers, informations contradictoires données au compte-gouttes. « Tout le monde posait les mêmes questions, mais personne n’avait de réponses. On avait l’impression d’être abandonnés », raconte un père de famille, contraint de réorganiser entièrement son retour.
Ce n’est qu’en cours de soirée qu’un courriel d’Air Mauritius est communiqué aux passagers avec la reprogrammation du vol pour ce jeudi à 20 h, soit arrivée prévue à 1 h 10 le vendredi matin à Maurice. Aucune précision, en revanche, sur le type d’appareil qui sera finalement utilisé, ni sur les correspondances manquées, encore moins sur les compensations ou remboursements prévus selon la réglementation internationale.
Pièce introuvable à Perth
Des recoupements d’informations effectués par Le-Mauricien indiquent qu’une panne technique avait été détectée peu avant l’embarquement. La pièce nécessaire n’était pas disponible à Perth, aucun stock local n’ayant été prévu pour ce type d’intervention. Le remplacement urgent du composant s’avérait impossible dans les délais, rendant inévitable l’annulation du vol.
Cette situation vient s’ajouter à une série d’incidents techniques survenus ces derniers mois au sein de la flotte d’Air Mauritius : retards prolongés, appareils immobilisés plusieurs jours, annulations de dernière minute et déroutements en urgence. Autant d’événements qui alimentent l’exaspération des passagers et ternissent l’image de la compagnie aérienne nationale, déjà fragilisée par une réputation vacillante depuis sa sortie de l’administration volontaire, signée Sattar Hajee Abdoula…
