La sérénité est loin d’être revenue au plus haut niveau des sociétés d’État engagées dans le secteur de l’aviation. Le dernier épisode est une correspondance à caractère incendiaire en date du 26 novembre de Kishore Beegoo, évincé il y a un mois en tant que Chairman de la compagnie aérienne nationale. La cible n’est nulle autre que Megh Pillay, désigné par le Premier ministre, Navin Ramgoolam, pour mener une opération nettoyage au Karcher dans les couloirs du Top Managament des filiales d’Airport Holdings Limited.
Tout en annonçant officiellement sa démission des Boards d’Airport Holdings Limited et de ses filiales, soit de la Mauritius Duty Free Paradise Co. Ltd, de la Ground Handling Services Ltd, de la Mauritius Estate Development Corp, de la Mauritius Helicopter Ltd, de la Rodrigues Duty Free Paradise Ltd et de Pointe Coton Resort, le dénommé Kishore Beegoo s’en prend de manière virulente à Megh Pillay, sans le citer nommément, appelé à assurer les fonctions en tant qu’Executive Chairman d’Airport Holdings Limited. Le principal grief est que Megh Pillay a un litige avec une des filiales, soit Air Mauritius, avec des réclamations de Rs 38 millions, suite à son limogeage sous le gouvernement de Pravind Jugnauth.
Dans cette correspondance, adressée aux membres du Board d’Airport Holdings Limited, Kishore Beegoo ne fait aucun cadeau à Megh Pillay avec des allégations quant au montant des salaires et des Perks pour le poste en question. Il dit aussi craindre que la nomination de Megh Pillay pourrait avoir pour conséquences avec les membres du conseil d’administration devant faire l’objet d’enquête de la part de la Financial Crimes Commission.
L’ancien Chairman d’Air Mauritius, jusqu’à il y a un mois, révèle que « Air Mauritius is technically insolvent having a massive negative equity and is not in a position to pay one of its own management/director such a large a sum claimed (as far as I recall exactly Rs 39 301 123. » Il s’élève également contre le montant des Legal Fees payés aux conseils légaux d’Air Mauritius.
Megh Pillay:« Je n’ai jamais sollicité, négocié ou
discuté d’aucune condition salariale »
« Je tiens à réaffirmer que les principes de bonne gouvernance et d’intégrité professionnelle guident toutes mes actions, et ont toujours guidé ma carrière. Je n’ai, à cet égard, aucune leçon à recevoir – encore moins de la part de ceux dont le propre comportement soulève de sérieuses questions de conflit d’intérêts.
« Les allégations formulées dans cette lettre sont entièrement dénuées de fondement.
« Je n’ai jamais sollicité, négocié ou discuté d’aucune condition salariale ou contractuelle pour assumer la direction du deuxième plus grand conglomérat du pays. Je rappelle, en toute transparence, que j’exerce mes fonctions depuis plus de deux mois sans avoir posé la moindre condition.
« Je rejette donc ces insinuations, qui ne reposent sur aucun fait, et me réserve naturellement le droit de donner toute suite appropriée.
« Je souhaite surtout rappeler que l’essentiel, aujourd’hui, est de remettre AHL et Air Mauritius sur une trajectoire de santé durable. Si j’ai accepté cette responsabilité, c’est dans l’intérêt d’AHL, d’Air Mauritius et de l’ensemble du secteur aérien mauricien, qui demeurent dans une situation fragile, malgré certaines informations non vérifiées qui ont pu circuler avec des intérêts évidents.
« AHL et MK ont besoin, plus que jamais, de sérénité, de stabilité et d’un engagement réel pour avancer. »

