Voyeurisme morbide, détresses humaines et violences, ça n’en finit pas

La semaine a débuté sur une note très brutale avec cette jeune mère de trois enfants qui a choisi de s’ôter la vie… en live sur les réseaux sociaux ! Un geste qui, déjà en lui-même, a de quoi estomaquer les plus coriaces. Mais, comme trop souvent, hélas ! ces drames sont occultés par des réactions qui sont, pour le moins, déroutantes. Pour ne pas dire, dégoûtantes !
En effet, ce qui aura marqué le plus, ce sont ces internautes qui demandaient… un lien pour regarder l’habitante de Petit-Verger passer à l’acte ! Ni plus ni moins. Plus morbide et impitoyable que ça, tu meurs ! L’empathie ? Elle n’existe pas dans le vocabulaire, et encore moins, dans les coeurs de beaucoup !
La plupart de ces cas de détresses humaines répercutés sur les réseaux sociaux attirent sympathie et solidarité. Heureusement, tiens ! Cependant, il existe ces incidents qui sidèrent par le total manque d’humanité affiché. Comme dans ce cas précis. Plutôt que de s’inquiéter de ce qui a pu pousser une si jeune femme dans une aussi profonde solitude, comprendre la source de son désespoir, savoir, pourquoi pas, d’où elle filmait son geste malheureux et tout mettre en oeuvre pour essayer de la sauver, la majorité des internautes ont préféré céder à leur plus vile pulsion : la regarder commettre l’irréparable !
Mais qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez ces gens ? Pauvreté émotionnelle couplée à une série d’autres déficiences ? Santé mentale très impactée, également, il y a fort à parier ! Parce qu’un humain qui vit bien dans sa tête et son corps ne laisse pas de tels comportements dicter sa conduite. Il n’appartient pas à un citoyen mature, responsable et en bonne santé – physique, morale et mentale – d’agir de la sorte. Comme assoiffé du malheur d’autrui. C’est très grave !
Avinash Ramtohul, le ministre des TIC, a déjà beaucoup à faire avec les cas de violences et de harcèlements numériques que voilà surgit cet autre aspect tout aussi inquiétant que dérangeant ! Les attentes sont nombreuses et conséquentes. Il s’agit d’agir vite et bien. Son ministère planche déjà, étroitement avec celui d’Arianne Navarre-Marie, sur justement les dossiers brûlants touchant à la quantité importante de violations des droits humains en ligne ; des cas de sextorsion, de harcèlement sous diverses formes, de chantage, de dénigrement… Nous sommes actuellement en pleine campagne nationale sur des violences basées sur le genre. Le suicide en live de cette mère de 21 ans est une expérience traumatisante. Il ne doit aucunement rester un fait divers.
Les violences prennent toutes sortes de formes. Et les dangers existent souvent là où l’on s’y attend le moins. Depuis les deux confinements du Covid-19, plusieurs citoyens, dont des spécialistes en psychologie, sociologie, santé mentale, tirent la sonnette d’alarme, réclamant une vraie prise de conscience et un travail à faire sur chacun d’entre nous, et ce n’est pas anecdotique. C’est que quelque chose va mal, très mal. Le voyeurisme est un trouble; une pathologie. Ça se soigne. Et c’est vrai que cela n’arrive pas qu’à Maurice. Il doit bien exister des solutions à ces situations et tout devrait être mis en oeuvre pour y arriver.
En parlant de violences, comment ne pas revenir sur l’agression sur cette fillette de Barkly, le 24 novembre ? Si elle doit sa vie sauve à son frère aîné, en revanche, on se demande pourquoi l’enquête piétine. D’autant qu’il semble qu’il y ait eu une foule de manquements et de ratages de la part des limiers concernés. Le père de la petite victime a d’ailleurs entamé des démarches légales pour que justice soit faite. Serait-ce une bis repetita des enquêtes bâclées comme dans certains des derniers accidents mortels de la route ?
Un récent incident au Parlement n’a pas manqué de ramener en mémoire les mauvais exemples du tandem Jugnauth/Phokeer. Dans la même veine, cette semaine, l’inauguration d’une slip lane à Vacoas – soit un petit tronçon de route de rien du tout ! – a vu la présence et le déplacement de ministres, députes et consorts, provoquant un embouteillage monstre, du coup. C’est ça, le changement ?

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Husna Ramjanally

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