Inde: vers un vrai salaire pour le travail domestique des femmes aux foyers

Selon un article de la BBC, l’Inde mène une expérience à grande échelle d’aide versée à des femmes au foyer, perçue comme une forme de rémunération pour le travail domestique non rémunéré qu’elles accomplissent.

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Dans des États comme le Madhya Pradesh, des millions de femmes reçoivent chaque mois une allocation directement versée sur leur compte bancaire.

À ce jour, environ 118 millions de femmes adultes dans 12 États indiens bénéficient de ces paiements. Les montants varient généralement de 1 000 à 2 500 roupies, ce qui représente entre 5 et 12 % du revenu mensuel moyen d’un foyer indien. S’il s’agit de sommes modestes, leur régularité offre une forme de sécurité financière supplémentaire dans des ménages où les femmes n’ont souvent aucun revenu propre. La mise en place du programme a été facilitée par un changement majeur : 300 millions de femmes détiennent désormais un compte bancaire, permettant des transferts directs et rapides.

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Ces aides ne sont pas officiellement qualifiées de  »salaire » puisque les bénéficiaires ne disposent d’aucun contrat ou statut d’employée domestique. Cependant, elles reconnaissent implicitement la valeur économique du travail invisible effectué au sein du foyer — tâches ménagères, soins aux enfants ou aux personnes âgées, préparation des repas, gestion quotidienne à la maison. Autant d’activités essentielles mais historiquement non rémunérées.

L’Inde se distingue d’autres pays ayant mis en place des programmes sociaux similaires, comme le Mexique, le Brésil ou l’Indonésie. Dans ces pays, les aides sont généralement soumises à divers critères : la famille doit, par exemple, garantir la scolarisation régulière des enfants ou respecter certaines obligations de santé publique. En Inde, au contraire, les femmes peuvent recevoir des aides indépendamment de la scolarité des enfants ou du niveau de pauvreté du ménage. Certains États fixent toutefois des critères d’éligibilité, comme un plafond de revenus, un âge minimal ou l’exclusion des foyers employant des fonctionnaires ou titulaires de biens immobiliers importants.

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Ce système, qui s’étend rapidement, nourrit un débat national. Pour certains, il représente une avancée sociale majeure, valorisant le rôle des femmes au sein du foyer ; pour d’autres, il s’agit d’une mesure électoraliste qui ne remédie pas aux causes profondes de l’inégalité économique entre hommes et femmes. Reste qu’il transforme déjà la réalité quotidienne de millions d’Indiennes, qui voient dans ces transferts une forme de reconnaissance et un pas vers davantage d’autonomie financière.

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