BoM : le gel de l’exercice de promotion réclamé

Les membres de la Bank of Mauritius Employees Union (BOMEU) et les employés de la Banque de Maurice (BoM) ont adressé une pétition à la direction pour demander la révision immédiate du récent exercice de promotion et la suspension des avis de vacances de postes internes publiés le 4 décembre. Selon eux, cette démarche ne remet pas en cause l’autorité de la direction, mais vise à s’assurer que les procédures internes respectent les lois en vigueur, les accords existants et les principes de transparence, d’équité et de bonne gouvernance.
La BOMEU fait état de plusieurs préoccupations. D’abord, l’absence de consultations avec le syndicat, en violation de l’accord de procédure. Cette situation pourrait constituer un conflit du travail au sens de l’Employment Relations Act 2008 et être portée devant la Commission for Conciliation and Mediation (CCM).
Ensuite, le syndicat dénonce un changement injustifié des critères de promotion. Le poste de Senior Analyst était ainsi jusqu’ici accessible sur la base de l’expérience et de la performance. L’introduction soudaine d’un diplôme post-universitaire obligatoire est de fait jugée « injuste et pénalisante » pour les Analysts en poste, qui n’avaient jamais été informés d’une telle exigence. Cette mesure pourrait être discriminatoire au regard des dispositions de l’Equal Opportunities Act 2008.
La BOMEU évoque également des risques de conflits d’intérêts et de mauvaise gouvernance, estimant que les nouveaux critères semblent taillés pour des profils précis. Ce qui remet dès lors en question l’impartialité du processus et expose la Banque centrale à des risques juridiques.
Un autre point soulevé est l’absence de mécanisme de recours ou d’appel pour les employés lésés. Cette lacune va à l’encontre des principes de justice naturelle et d’équité procédurale, selon le syndicat. L’ouverture sélective de postes dans certaines divisions renforce par ailleurs le sentiment de traitement inégal. Le syndicat déplore par ailleurs un manque de planification de carrière et de relève, soulignant que les employés sont en droit d’attendre des orientations claires, des formations adaptées et des parcours professionnels structurés.
Face à cette situation, la BOMEU réclame la suspension immédiate des annonces en cours, la révision de l’exercice de promotion et des consultations dans un délai de 48 heures. Le syndicat se réserve le droit de saisir la Commission of Conciliation and Mediation, de référer l’affaire à l’Equal Opportunities Commission et d’alerter les autorités compétentes en matière de gouvernance et de lutte anti-corruption.

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