Un témoin de la défense, dont l’identité n’a pas encore été dévoilée, dépose aujourd’hui
Les débats entourant la demande de remise en liberté conditionnelle de Mamy Ravatomanga avec un Criminal Attachment Order de Rs 7,3 milliards, se poursuivent aujourd’hui devant la Bail & Remand Court (BRC). Le contre-interrogatoire de l’inspecteur Jokhoo, le principal enquêteur de la Financial Crimes Commission (FCC) dans cette affaire, devra reprendre. En outre, un témoin dont l’identité n’avait pas été dévoilée lors des débats, hier, sera appelé à la barre des témoins par la défense.
Pour la séance d’hier, Mamy Ravatomanga avait suivi les débats en visioconférence, alors qu’il est détenu à l’Eastern High Security Prison de Melrose. Il est assisté par Me Joy Beeharry et Me Kushal Lobine.
L’inspecteur Jokhoo avait été interrogé dans un premier temps par Me Trishul Naga, le représentant juridique de la FCC. L’officier de police a fait état des objections de cette instance quant à toute remise en liberté conditionnelle accordée à Mamy Ravatomanga, cela vu le risque qu’il ne prenne la fuite ou qu’il n’ait l’occasion de manipuler des témoins ou des preuves.
L’inspecteur Jokhoo n’a pas manqué de revenir sur la réunion du 14 octobre à Quatre-Bornes pour illustrer ces propos, réunion qui avait conduit par la suite à l’arrestation de Junaid Fakim, l’ex-commissaire de la FCC. Selon lui, cette réunion avait été tenue justement dans le but d’influencer le cours de l’enquête alors que la FCC s’apprêtait à passer à l’action dans cette affaire. Cette réunion avait motivé la FCC à loger la troisième accusation provisoire contre Ravatomanga, soit un complot en vue de commettre le délit de trafic d’influence.
Il a aussi mis en avant la complexité de cette enquête, qui se poursuit encore. Il a expliqué que la FCC a mis à jour un réseau complexe de plusieurs compagnies basées à Maurice et ayant une connexion à Mamy Ravatomanga, avec de multiples transactions financières suspectes, impliquant des montants de plusieurs centaines de millions de roupies.
L’inspecteur Jokhoo a ensuite été contre-interrogé par Me Joy Beeharry, l’un des avocats de Mamy Ravatomanga. Abordant le risque de fuite, Me Beeharry a amené l’inspecteur Jokhoo à admettre que le jet privé, au bord duquel était arrivé Ravatomanga à Maurice le 11 octobre dernier, est immobilisé à l’aéroport SSR, d’où il fait l’objet d’une surveillance policière constante. En outre, Mamy Ravatomanga ne détient aucune licence de pilote ou brevet maritime. Finalement, il a déjà été interrogé par la FCC à plusieurs reprises sans qu’il n’ait tenté de se soustraire à l’enquête.
L’avocat a aussi essayé de démontrer que plusieurs éléments dont a fait mention l’inspecteur Jokhoo n’avaient jamais été confrontés par la FCC à son client.
Me Beeharry a également remis en cause la crédibilité de certains témoins à charge dans cette affaire, vu leurs antécédents judiciaires qui, dans certains cas, leur avaient valu l’exil politique. Il a également contesté le fait que certaines informations, puisées des enquêtes menées par les autorités françaises, classées sans suite, sont utilisées dans cette affaire.
Le contre-interrogatoire de l’inspecteur Jokhoo, le principal enquêteur de la FCC dans cette affaire, se poursuit ce matin. En outre, Me Beeharry a indiqué qu’un témoin, dont il n’a pas dévoilé l’identité, sera appelé à la barre des témoins.

