Les débats entourant la Bail Motion de Mamy Ravatomanga se sont poursuivis ce mercredi 24 mai 2025.
Le chef-inspecteur Khemraj Jokhoo, l’enquêteur principal de la Financial Crimes Commission (FCC) dans cette affaire, contre-interrogé par Me Joy Beeharry, l’avocat de Mamy Ravatomanga, a réitéré que la FCC s’opposait à ce state à toute remise en liberté du prévenu vu, entre autres, que d’autres statements doivent être consignées de lui, une fois que certaines informations provenant des autorités malgaches ont été reçues par les autorités mauriciennes.
Il a aussi maintenu que la FCC avait des appréhensions à ce que l’accusé ne prenne la fuite ou qu’il n’essaie de manipuler des preuves ou des témoins. Il a également mentionné que Ravatomanga était membre d’un consortium qui possédait des jets privés.
La fille de Mamy Ravatomanga à la barre des témoins
La fille de Mamy Ravatomanga, Lovanirina Ravatomanga, a ensuite déposé à la barre des témoins, et a expliqué que son père viendrait vivre chez elle à Belle-Vue Harel s’il était remis en liberté conditionnelle. Toutefois, Me Trishul Naga, le représentant de la FCC, a fait ressortir que c’était une maison louée, dont le bail arrivait à expiration l’année prochaine.
Déclaration de Mamy Ravatomanga par lien vidéo depuis la prison de Melrose
Mamy Ravatomanga a par la suite fait une déclaration en cour par lien vidéo depuis la prison de Melrose. Le magnat a maintenu qu’il n’était pas un criminel. Il a fait état qu’il souffrait de problèmes de santé, dont une occlusion grave des artères. Le stress de son séjour en prison, où il craignait pour sa vie, lui a fait perdre plusieurs kilos. Il comptait respecter toute condition imposée par la Cour s’il était remis en liberté conditionnelle.
Le ‘Ruling’ rendu le 30 décembre prochain
Dans sa plaidoirie, Me Joy Beeharry a accusé la FCC d’agir de façon « discriminatoire » contre son client, vu que trois autres protagonistes dans cette affaire, dont Nasser Bheeky, David Thomas et Junaid Fakim ont été remis en liberté conditionnelle. Selon lui, il n’y a aucune preuve que Mamy Ravatomanga pourrait essayer de fuir le pays. Également, il est dans l’impossibilité de manipuler des preuves, vu que toutes les preuves dans cette affaire sont ou seront entre les mains de la FCC. Il a souligné que des conditions strictes peuvent être imposées par la Cour pour s’assurer que le droit constitutionnel de son client à la liberté soit préservé.
Me Trishul Naga a quant à lui fait ressortir que Mamy Ravatomanga avait potentiellement commis des délits graves par rapport au State Capture à Madagascar. Il s’était enfui de ce pays a bord d’un jet privé. Les risques de fuite et de manipulation des témoins et des preuves n’étaient que trop réels. Il a maintenu que la fille de Ravatomanga avait menti en cour et que ce dernier n’aurait aucune adresse fixe où il pourrait habiter à Maurice. Il a fait ressortir que Mamy Ravatomanga était un multimilliardaire qui détenait des comptes en banque et des biens immobiliers à l’étranger. Il a demandé à la cour de rejeter cette demande de remise en liberté.
La magistrate Karuna Dwarka-Davay a indiqué qu’elle rendra son Ruling le mardi 30 décembre 2025.
Mamy Ravatomanga, âgé de 57 ans, fait face à des charges provisoires de blanchiment d’argent, d’entente délictueuse et de trafic d’influence, suite à des transferts de plusieurs milliards de roupies à Maurice depuis Madagascar. Il avait été arrêté le 12 octobre dernier par la FCC après son arrivée à Maurice à bord d’un jet privé, fuyant le coup d’état qui avait récemment eu lieu dans la Grande île.

