Cap Malheureux : Désordre et fugue au cœur du shelter Cap l’Espoir

l « Bann zenfan ki ena ban problem de comportement, zot place pas dans shelter. Zot bizin rehabilité »,
dit la ministre Arianne Navarre-Marie, qui s’est rendue sur place hier

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Sept adolescents résidant au shelter Cap l’Espoir ont tenté de quitter le foyer sans autorisation le 25 décembre, jour de Noël. L’incident a nécessité l’intervention de la police de Grand-Baie après que le personnel de garde n’ait pu rétablir le calme.
Selon les informations, cette tentative de fugue fait suite à l’annulation d’une sortie à la mer initialement prévue pour des raisons de sécurité et d’encadrement. La frustration des adolescents a été renforcée par la distribution des cadeaux de Noël : ceux qui espéraient recevoir des consoles de jeux, tablettes ou autres appareils électroniques ont reçu des cerfs-volants, des montres, des harmonicas, des vêtements ou des ardoises digitales.
Le shelter Cap l’Espoir, anciennement foyer Oiseau du Paradis, avait rouvert ses portes début décembre après six mois de chômage technique pour le personnel. Il avait été mis sous scellé le 5 juin dernier à la suite d’incidents graves : fugue de trois enfants testés positifs aux drogues synthétiques, infrastructures délabrées et personnel dépassé. Le rapport du Fact Finding Committee publié en juillet avait souligné de lourds manquements : supervision insuffisante, non-respect des protocoles et défaillances structurelles.
Hier, la ministre de l’Égalité des genres et de la Protection de l’enfance, Arianne Navarre-Marie, s’est rendue sur place. À l’issue de cette visite, elle a expliqué que « Les enfants ont fait beaucoup de désordre et ont mis le shelter sens dessus dessous. Nous avions fermé ce shelter en juin dernier parce que trois enfants étaient en état de consommation et que le lendemain des photos des enfants avaient été publiées dans certains médias, contrairement à l’article 27 du Children’s Act. » Rappelant que le foyer avait fait l’objet de travaux de rénovation pour améliorer l’accueil, elle a souligné qu’ « ici, il y a des enfants qui doivent être protégés parce qu’ils sont à risque. Bann zenfan ki ena ban problem de comportement, zot place pas dans shelter. Zot bizin rehabilité », dit-elle.
La responsabilité des autorités est également évoquée par la ministre qui insiste que : « Les probation officers doivent assumer leur rôle, ce qu’ils ont refusé de faire jusqu’ici. » Depuis la promulgation du Children’s Act en 2020, il n’y a pas eu de placement adéquat de ces enfants dans les RYC ou CYC, dit-elle, affirmant travailler pour que tout le monde assume ses responsabilités.
Concernant le comportement des adolescents, elle a ajouté : « Certains enfants ont exprimé leur mécontentement parce qu’ils n’ont pas reçu d’iPhone, d’Earpods, de tablettes ou de consoles Nintendo. D’autres ont été entraînés dans cette action. Il y avait un programme d’activités mis en place, surtout pendant les vacances scolaires, mais certaines activités ont été annulées par un caregiver en raison, selon les informations recueillies, que l’heure été dépassée. » La situation est suivie de près par le ministère et le NCC, qui ont demandé une explication écrite concernant certaines décisions.
Sur les incidents du jour de Noël, la ministre note aussi que « Certains enfants ont saccagé les lieux et des caregivers ont été blessés. Nous avons également un fort taux d’absentéisme. Nous avons dû faire appel au SILWF pour nettoyer ce matin. » La ministre déplore par ailleurs qu’ « ici dans shelter, sans generaliser, ena dimoun ki mischievous selon mo information. Ena personnel pe jouer ene mauvais rôle. Nou ena l’information ki zot pe sabote bann travail ki pe fer. Nou conner exactement ki sann la pe saboter, ki sann la pe tire la ficelle et sanction pou prend au moment voulu. »
Le ministère, dit-elle, connaît sa mission et dispose d’un Roadmap et d’un plan d’action pour ces enfants à problèmes. « Nou pe gagne zafer la avec bane zenfant ki ena bann troubles du comportement et ki en conflit avec la loi. Au niveau NCC ek le ministere, nu fine faire tout pou essaye accomode zot, mais nu bane caregivers, malheureusement, pas habilités gère ce genre de comportement », regrette Arianne Navarre-Marie. Elle avance que « la place de ces quelques enfants est dans un Probation hostel comme prévu dans le Children’s Act 2020. Mais malheureusement, sa partie la loi la, li pas pe appliquer, parski Probation officers li ena enn conflit lor question allocation », dit-elle, regrettant que es enfants se retrouvent dans des shelters. « Mo redire c’est pas zot place, li pas non plus dans Brown Sequard Hospital, mais malheureusement la situation pann evoluer, et nu pas kapav laisse zenfan a la rue… », dit-elle.
Elle lance un appel au Probation officers : « Anou mazine l’interet zenfant, anou mett nou bane differends de coté, fer le travail ki prevoir dans zot scheme of service. Encadrer ces enfants ki merite ene deuxieme chance pour rehabilite zot. En attendant, des mesures immédiates ont été prises et un suivi assuré. Une présence policière permanente 24h/24 sera assurée. La priorité est d’assurer la sécurité et de garantir que chaque enfant soit pris en charge dans la structure qui lui convient », dit la ministre.

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