Bangladesh: l’ancienne Première ministre Khaleda Zia est décédée

L’ancienne Première ministre du Bangladesh Khaleda Zia est décédée mardi à l’âge de 80 ans, a annoncé le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP) qu’elle dirigeait depuis 1984 et qui figure en grand favori des élections de février.

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« La présidente du BNP et ancienne Première ministre, la dirigeante nationale Khaleda Zia, est décédée aujourd’hui (mardi) à 06H00 du matin (00H00 GMT, ndlr), juste après la prière de Fajr », a annoncé son parti dans un communiqué.

Première femme à diriger le Bangladesh en 1991, elle a été trois fois Première ministre : 1991-1996, puis trois mois en 1996 et enfin 2001-2006.

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Son fils, Tarique Rahman, président par intérim du BNP, est rentré au Bangladesh le 25 décembre après 17 ans d’exil volontaire au Royaume-Uni, pour mener campagne pour leur parti, et est pressenti candidat au poste de Premier ministre du pays.

Il avait à cette occasion loué sa mère, qui a « tout sacrifié » pour son pays.

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Le journal bangladais Prothom Alo a rapporté que M. Rahman était présent au chevet de sa mère, avec d’autres membres de sa famille.

« Les poursuites judiciaires, les arrestations, les emprisonnements, les persécutions et les attaques de la part d’adversaires sont loin d’être rares », a écrit le quotidien, qui rend hommage à cette femme politique en précisant quelle « a enduré ces épreuves dans leur forme la plus extrême ».

Malgré sa santé déclinante, Khaleda Zia avait annoncé qu’elle mènerait la campagne du BNP pour les élections législatives prévues début février 2026, et briguerait encore une fois un siège au Parlement.

 

– « Perte irréparable » –

 

Gravement malade, Mme Zia avait été admise fin novembre dans le service de soins intensifs d’un établissement privé de la capitale Dacca pour une infection pulmonaire.

Plusieurs personnalités bangladaises de haut rang, comme le chef du gouvernement provisoire et prix Nobel de la paix Muhammad Yunus, ou encore le chef de l’armée, s’étaient rendus à son chevet.

« C’est une perte irréparable pour la nation », a regretté devant la presse Ruhul Kabir Rizvi, un cadre du BNP, la voix tremblante.

« Son leadership inflexible a plusieurs fois libéré la nation de conditions antidémocratiques et inspiré le peuple à viser la liberté », a salué Muhammad Yunus, dans un communiqué.

Le médecin de Khaleda Zia avait indiqué début décembre qu’elle devait être transférée au Royaume-Uni. Sa s’était fragilisée depuis son incarcération en 2018, sous le règne de sa grande rivale Sheikh Hasina (2009-2024), pour des accusations de corruption.

« Elle a choisi la prison plutôt que le luxe et a passé des années derrière les barreaux », a rappelé Golam Kibria, sympathisant du BNP de 29 ans, qualifiant Mme Zia de « meneuse inégalée ».

Son parti, le BNP est largement considéré comme le favori des élections de février prochain, les premières depuis le soulèvement populaire de l’été 2024 qui ont fait chuter Mme Hasina après 15 années autoritaires au pouvoir.

Tarique Rahman est pressenti comme candidat au poste de Premier ministre si sa formation remporte la majorité lors de ce scrutin attendu avec impatience dans ce pays de 170 millions d’habitants à très large majorité musulmane.

La période est trouble pour le Bangladesh, où les tensions politiques n’ont pas faibli depuis la mobilisation de l’an dernier.

En décembre, l’assassinat par des hommes masqués à Dacca du candidat aux élections législatives et critique virulent de l’Inde Sharif Osman Hadi a déclenché des manifestations dans la capitale, au cours desquelles plusieurs bâtiments ont été incendiés, dont ceux de deux grands journaux considérés comme favorables à l’Inde. Le défunt était une figure du soulèvement de l’été 2024.

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