A l’échéance de la période d’isolement : l’exaspération ronge les centres de quarantaine

« Ki lozik prolonz karantenn kan nou pe res a 2 ek a 3 dan enn lasam ? »

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L’exaspération est à son comble dans les centres de quarantaine dont l’on compte 27 à travers le pays, avec de nombreux passagers rentrant au pays entre les 16 et 22 mars. Ils auraient déjà bouclé la période d’observation sanitaire de quatorze jours. En effet, durant ces cinq derniers jours, plus d’une vingtaine de cas positifs ont été détectés dans les différents centres aménagés dans le pays, notamment à Asso Villa, l’hôtel Ambre, le Veranda et le Mauricia, entre autres.

Au Veranda, à Palmar, les services de santé auraient identifié douze cas positifs parmi les 86 passagers qui y étaient pour les besoins de cette quarantaine. Avec la décision du gouvernement de s’appuyer sur une préconisation de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le séjour est prolongé pour tous ceux qui sont dans un centre de quarantaine au sein duquel un cas de coronavirus est avéré. Ce règlement provoque des remous ainsi que des mécontentements dans divers centres du pays durant ces dernières 48 heures avec les contestataires déplorant « l’irrationalité » de cette imposition.

Ces voyageurs, mis directement en quarantaine depuis leur retour à Maurice, déplorent dans un premier temps le manque de communication de la part des autorités et clament être dans un flou absolu en ce qui concerne leur sort. « La moindre des choses c’est ce qu’on vienne nous dire ce qui se passe. On n’en sait rien. Pourquoi nous garder ici alors que je n’ai jamais eu de contact que ce soit de près ou de loin durant maintenant 16 jours. On a fait nos tests tous les jours comme exigé. Mais c’est absurde ce qu’on nous fait », faisait comprendre, hier, au Mauricien une passagère rentrée au pays en quatrième vitesse d’un voyage avec son époux. « Nous sommes des cas négatifs et c’est révoltant qu’on ait à subir ce genre de situation », poursuitelle en critiquant cette gestion de mise en quarantaine par les autorités. « L’on se demande si on a vraiment appliqué à la lettre ce que l’OMS a recommandé lorsqu’on s’attarde sur l’organisation de cette quarantaine et les services dont on a eu droit durant ce séjour forcé ».

Même son de cloche au niveau d’un autre hôtel où plus d’une dizaine de cas viennent d’être détectés. Ils sont environ 75 personnes qui devraient prolonger leur période de quarantaine alors qu’ils croyaient pouvoir rentrer chez eux. « Pa konpran nanyin ki pe pase. Ki lozik prolonz karantenn kan nou pe res a 2 e a 3 dan enn lasam ? », se demande un homme d’affaires dans cet établissement hôtelier après avoir vécu un calvaire à Le Chaland en rentrant au pays le 19 mars. « Vinn chek nou tanperatir kat fwa par zour. Nou dakor ki finn gagn inpe ka. Me omwin bann ki pann ena okenn simptom depi sa katorz zour ti bizin fer enn rapid test. Sistem inn fer sa karantenn- la em pann bon alor », laisse-t-il entendre.

Un autre qui réside dans ce même établissement déplore aussi dans la foulée un manque « de services de base comme pour laver leurs vêtements ou encore les nourritures fournies qui laissent à désirer »; et c’est pour cette raison que la plupart veulent à tout prix rentrer à la maison. Certains brandissent tant des arguments médicaux que légaux, et affirment que la quarantaine au-delà des quatorze jours serait absurde. Affaire à suivre…

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