À l’hôpital de Crève-Cœur : les femmes enceintes face à des conditions difficiles

Avec la pandémie de coronavirus, les femmes enceintes se retrouvent encore plus vulnérables. D’autant qu’elles ne peuvent éviter l’hôpital, où tous les autres rendez-vous ont été reportés par mesure de précaution. Seules exceptions, justement : les urgences et… les femmes enceintes. Sans compter que leurs passages dans les centres de santé sont loin d’être un plaisir.

- Publicité -

Ainsi, lors de leur rendez-vous à l’hôpital de Crève-Cœur le 25 mars dernier, celles-ci, déjà sur place avant 8h du matin, et auront dû attendre pas moins de trois heures avant d’être reçues par un médecin. « Le seul gynécologue de l’île est très gentil et très humain, mais il est lui-même débordé. Hier matin (mercredi, Ndlr), il avait une urgence. Un médecin généraliste est alors venu nous voir vers 11h15. Il n’a pas fait d’échographie et s’est contenté d’éplucher les dossiers. Mais certaines commissaires et hautes fonctionnaires ont des passe-droits et sont reçues avant tout le monde. Et à elles, on leur fait même une échographie. Comme quoi, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne », explique une femme enceinte.

Et d’ajouter : « Certaines d’entre nous étaient assises dehors, car il n’y avait pas de place à l’intérieur de la salle d’attente, faisant face au soleil, à la faim et à la soif. » Une situation qui « n’est pas inhabituelle », dit-elle, sauf que le pays traverse en ce moment une douloureuse crise sanitaire avec la présence du Covid-19, ce qui met en danger ces femmes, et ce alors que les autorités demandent à la population d’éviter les foules.
Selon notre interlocutrice, les rendez-vous auraient pu être organisés « par groupes de 20 femmes », étalés sur plusieurs jours, au lieu de les faire venir toutes le même jour.

« Les infirmières sont compréhensives et font de leur mieux, mais elles-mêmes sont débordées, malgré leur bonne foi », dit encore notre source, saluant au passage le « courage » de ces dernières. Elle déplore également le manque d’effectif et d’aération dans la salle, « où les ventilateurs fonctionnent mal ». Notre interlocutrice ajoute : « On nous demande de nous laver les mains plusieurs fois par jour avec du savon alors que dans certaines régions, cela fait plus de deux mois que l’eau n’a pas coulé du robinet. Dieu merci, nous avons eu quelques jours de pluie. »

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -