Affaire Kate Foo Kune : La BWF fait appel d’une décision de son propre Doping Hearing Panel !

  • Le Tribunal d’Arbitrage du Sport sollicité pour trancher sur cette affaire de dopage définitivement pas comme les autres
  • Alors que la fédération internationale trouve que les règlements antidopage ont été enfreints, ce panel affirme lui que Kate Foo Kune n’a commis ni de faute ou de négligence

L’affaire de dopage dans laquelle est citée la badiste mauricienne, Kate Foo Kune, est loin d’être terminée. En dépit du fait que son Doping Hearing Panel ait rendu un verdict favorable, la Badminton World Federation (BWF) a elle décidé, lors de la semaine écoulée, de faire appel de cette décision devant le Tribunal d’Arbitrage du Sport (TAS) ! Sans doute une première dans les annales du badminton mondial et qui démontre, à juste raison, que cette affaire de dopage n’en est pas une comme les autres. En attendant, il a été indiqué que Kate Foo Kune peut continuer à jouer en compétitions nationales et internationales.

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Alors que Kate Foo Kune annonçait elle-même, il y a trois semaines, sa propre levée de suspension par la BWF, force est de constater que les choses sont loin d’être aussi claires et simples dans cette affaire et ce, pour plusieurs raisons. D’abord, il y a cette démarche de la fédération internationale dont a fait écho le très célèbre The New York Times, dans son édition du 12 novembre, suite à un article de Reuters. Une publication qui fait état de la décision de la BWF de faire appel d’une décision de son propre Doping Hearing Panel et ce, après avoir trouvé que Kate Foo Kune avait enfreint ses règlements antidopage pendant les championnats d’Afrique, tenus en avril dernier au Nigeria.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, la BWF a décidé de faire appel devant le TAS, alors que le BWF Doping Hearing Panel, n’a lui, trouvé aucune faute et négligence en violation aux règlements antidopage. Ce qui l’a amené à conclure : «and thus no period of ineligibility shall be implemented» ! Donc, aucune sanction ne sera prise. Sauf que, selon The New York Times, la BWF a décidé de faire appel de cette décision étant donné qu’elle touche à l’interprétation des principes fondamentaux du Code mondial antidopage et du Règlement antidopage.

Est-ce une façon pour dire que la BWF n’est pas totalement satisfaite des conclusions de cette affaire qui risque de nuire à sa réputation ? Ce qui est sûr, c’est que cette situation démontre à quel point la BWF a voulu jouer la carte de la prudence en sollicitant le TAS. Sans compter qu’à ce jour, soit plusieurs mois après, l’échantillon B demandé par la joueuse n’est toujours pas connue, alors que généralement, le résultat des tests d’une contre-expertise est connu trois semaines, voire un mois maximum. Pourquoi donc pas dans le cas de Kate Foo Kune ?

Sollicité pour une déclaration sur ce point précis, le président de l’Association mauricienne de Badminton, Sharma Nundah, a reconnu que Kate Foo Kune avait demandé une contre-expertise, comme il l’a d’ailleurs toujours soutenu. Toutefois, il n’a pas voulu donner plus de détails. «Je ne peux faire de déclaration pour l’heure étant donné que la BWF a référé l’affaire au tribunal d’Arbitrage du Sport», fait-il tout simplement remarquer.

Sharma Nundah a ajouté que tout dépendra maintenant de ce que la fédération internationale décidera après le verdict du TAS. «Je suis en possession d’un draft de la fédération internationale, mais je ne peux rien dire pour le moment, puisqu’il n’y a rien d’officiel. Aussitôt que la BWF sera fixée sur son appel, je vous communiquerai officiellement les détails», fait-il ressortir.
Des zones d’ombres

Le moins que l’on puisse signaler, c’est que nous ne sommes pas plus avancés sur ce dossier qu’il y a quelques semaines. Ce qui est cependant sûr, c’est que plusieurs zones d’ombres subsistent sur ce cas de dopage très particulier. Un cas où de nombreux dirigeants locaux et sportifs avisés, ne comprennent pas la façon dont le panel de la BWF a procédé, notamment pour ce qui est du fait que la badiste ait pu continuer à jouer en compétition internationale, alors qu’elle était testée positive !

Ce n’est que quelques temps après que Kate Foo Kune a été suspendu temporairement, avant d’être à nouveau éligible comme elle l’avait expliqué elle-même, il y a trois semaines. Ce qu’il faut aussi éclaircir, c’est comment le Doping Hearing Panel est arrivé à la conclusion que Kate Foo Kune n’a commis ni de faute ou de négligence. Est-ce sur le simple fait des explications ?

C’est dire à quel point le verdict du TAS est attendu avec impatience et qui, nous espérons, lèvera, une fois pour toute, le voile sur une affaire qui a défrayé la chronique depuis plusieurs mois.

 

(Texte mis à jour le 20 novembre à 12h30)

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