Affaire Patrick Hofman : « Y aurait-il quelqu’un à Maurice qui pourrait dire “J’accuse” ? » écrit Jean de Looze

L’ancien pilote d’Air Mauritius Patrick Hofman étant actuellement à l’étranger, car ayant été désigné “prohibited immigrant” par le Premier ministre, continue d’obtenir le soutien international. Dans une lettre, Jean de Looze, commandant de bord et ancien président de l’Association belge des pilotes de ligne, expert sécurité/sûreté de l’Aviation civile, évoque cette affaire en la comparant à l’affaire Dreyfus, qui avait secoué le monde politique et intellectuel en France à la fin 19e siècle. « Y aurait-il à Maurice un homme de bien, au-dessus de la mêlée, un esprit libre et respecté par tous les partis, qui pourrait dire : “J’accuse”, comme l’a fait Émile Zola en France, le 13 janvier 1898, pour défendre le capitaine Dreyfus ? », écrit Jean de Looze.

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On trouvera peut-être audacieux, dit-il, de comparer l’actuelle affaire Hofman, à Maurice, avec l’affaire Dreyfus, qui secoua le monde politique en son temps. En y regardant de plus près, souligne le pilote, on peut trouver quelques similitudes entre les deux affaires, soit « le même acharnement contre un homme qui clame son innocence depuis un an et demi, le refus de lui donner accès à une justice équitable, comme si on avait trouvé en lui un coupable idéal, pour détourner l’attention vis-à-vis de problèmes réels, notamment le déficit d’Air Mauritius ». Dans sa lettre ouverte, Jean de Looze souligne : « Le commandant Hofman a eu, sans doute, le tort de dire tout haut ce que bon nombre de Mauriciens pensaient tout bas au sujet de la gestion de la compagnie nationale. Paradoxalement, un autre élément a dû jouer en sa défaveur : sa grande popularité auprès de tous ses collègues et de la population mauricienne. Il habite l’île depuis près de 15 ans, il parle créole, il vient d’épouser une Mauricienne et est devenu une sorte de “Robin des Bois” lors du conflit social à Air Mauritius en 2017. »

La presse et le monde politique évoquent « l’acharnement personnel » ou même un « complot » contre Patrick Hofman. La république mauricienne, estime l’ancien président de l’association, « a bâti son succès économique sur des valeurs d’ouverture, d’accueil, de tolérance, et sur le respect des différences et des lois, ce qui en fait une véritable démocratie ». Il fait ressortir plus loin qu’il y va « de la crédibilité de ses institutions de faire respecter les droits collectifs et individuels, au-delà des querelles partisanes, des rancunes et des vengeances ».

« Y aurait-il, à Maurice, un homme de bien, au-dessus de la mêlée, un esprit libre et respecté par tous les partis, qui pourrait dire “J’accuse”, comme l’a fait Émile Zola en France le 13 janvier 1898 pour défendre le capitaine Dreyfus ? Cela permettrait de clôturer ce chapitre, de ramener le calme et la sérénité, et, finalement, de reconnaître l’innocence du commandant Hofman et de le réhabiliter », conclut le commandant de bord.

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