AHRIM/Growfish : l’expérience de la firme AKVA dans l’océan Indien remise en question

  • Cette compagnie norvégienne sera chargée de la mise en place de tous les mécanismes pour instituer la ferme aquacole

L’appel logé devant le Tribunal de l’environnement par l’AHRIM pour contester l’EIA licence accordée à la compagnie sud-africaine Growfish International Ltd pour son projet de ferme aquacole a repris mardi avec le contre-interrogatoire du directeur de Growfish International Ltd, M. W. Robinson.

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L’avocate de l’AHRIM, Me Varuna Bunwaree-Goburdhun, a interrogé le promoteur sud-africain sur les compétences d’AKVA dans l’océan Indien. « I don’t know », devait répondre M. Robinson.

L’avocate a avancé que bien qu’AKVA soit une société reconnue mondialement dans la technologie de l’aquaculture, elle n’a aucune expérience des spécificités de l’océan Indien.

Le partenaire de Growfish International Ltd, AKVA, de la Norvège, est le plus gros fabricant dans le monde des technologies destinées à l’aquaculture. Cette société compte plus de 45 000 filets d’aquaculture dans l’océan.

Technologie.

Growfish compte miser sur des installations de pointe, avec des caméras sous-marines et infrarouges pour vérifier précisément ce qui se passe dans nos fermes, et se doter d’une technologie pour maintenir la qualité de l’eau et pour transmettre des informations en temps réel. La ferme sera entièrement informatisée, y compris pour nourrir les poissons.

Cependant, bien qu’AKVA dispose de toutes ces compétences, elle n’a toujours aucune expérience dans les eaux de l’océan Indien, a soutenu l’avocate de l’AHRIM. « The tropical climate in Mauritius is quite specific and they do not have any experience in fish farming in the Indian ocean », a affirmé Me Varuna Bunwaree-Goburdhun.

M. Robinson devait répondre: « I am not an expert in climatology. Every area has their own particularity ».

Cyclones.

L’avocate de l’AHRIM a aussi abordé le problème de « fish escapes » en cas de cyclones et de faire ressortir que les conséquences de « fish escapes » n’ont pas été prises en compte dans le rapport EIA. Le témoin explique que ceci a été mentionné dans le mitigating strategy.

« It is only preventive. What is your experience of cyclones in Mauritius? », a demandé l’avocate. « I have one. I was there last year in January », a répondu le directeur de Growfish, qui explique qu’il a eu l’opportunité de vivre un cyclone à Maurice.

Me Bunwaree-Goburdhun a attiré son attention sur le fait que durant un cyclone toutes les activités sont paralysées et que les poissons peuvent rester sans nourriture pendant au moins deux jours.

Contamination.

L’aspect de contamination des poissons en cas de maladie a aussi été abordé. Growfish prévoit des quarantine protocols afin de stériliser et désinfecter les cages pour un autre cycle de production.

« The worst scenario would be capture and destroy all the fish. It will take almost one year before we start again. We do not have any contracted insurance because we do not have an established business yet », a répondu M. Robinson.

Dans cette affaire, la Sea Users Association conteste aussi le permis accordé à Growfish International.

L’AHRIM est représenté par Me Valentine Mayer et Me Varuna Bunwaree-Goburdhun. Growfish International est représentée par Mes Robin Ramburn SC et Anwar Moollan; le ministère de l’Environnement et celui de la Sécurité Sociale sont défendus par Mes Zaynah Essop et Carol Green-Jokhoo.

Dans cette affaire, la Sea Users Association conteste aussi le permis accordé à Growfish International. Elle est représentée par Me Anne Sophie Jullienne. Le 26 octobre dernier l’AHRIM a logé une motion of appeal devant l’Environment and Land Use Appeal Tribunal contre le ministère de l’Environnement qui a accordé un EIA licence à Growfish Ltd.

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