Apple lance ses iPhone 17 et un modèle ultrafin, sans révolution IA

Apple a présenté mardi sa nouvelle gamme d’iPhone 17 et un modèle « Air » ultrafin, sans encore annoncer d’avancées majeures pour rattraper son retard dans l’intelligence artificielle (IA), à l’heure où la guerre commerciale sino-américaine renchérit ses coûts de production.

Avec ses 5,6 mm, plus fin de 0,2 mm que son concurrent Galaxy S25 Edge de Samsung, « l’iPhone Air change complètement la donne », a assuré le patron d’Apple, Tim Cook, dans une vidéo de présentation de plus d’une heure diffusée au siège californien de Cupertino et en ligne.

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Outre la finesse, des progrès sur l’autonomie, la puissance des processeurs et les objectifs photographiques sont les principaux atouts mis en avant par Apple pour l’ensemble de la nouvelle gamme 17, dont les prix s’échelonnent de 800 à 1.200 dollars aux Etats-Unis.

L’iPhone Air se distingue aussi par l’abandon à l’international des cartes SIM physiques au profit de leurs versions virtuelles eSIM, déjà devenues standard depuis trois ans sur les iPhone du marché américain.

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A man holds up the new Apple iPhone Air during Apple’s « Awe-Dropping » event at the Steve Jobs Theater on the Apple Park campus in Cupertino, California, on September 9, 2025. (Photo by Nic Coury / AFP)
An Apple iPhone 17 Pro is displayed during Apple’s « Awe-Dropping » event at the Steve Jobs Theater on the Apple Park campus in Cupertino, California, on September 9, 2025. (Photo by Nic Coury / AFP)
Apple iPhone 17 models are displayed during Apple’s « Awe-Dropping » event at the Steve Jobs Theater on the Apple Park campus in Cupertino, California, on September 9, 2025. (Photo by Nic Coury / AFP)
Apple AirPods Pro 3 models are displayed during Apple’s « Awe-Dropping » event at the Steve Jobs Theater on the Apple Park campus in Cupertino, California, on September 9, 2025. (Photo by Nic Coury / AFP)
An Apple Watch Series 11 is displayed during Apple’s « Awe-Dropping » event at the Steve Jobs Theater on the Apple Park campus in Cupertino, California, on September 9, 2025. (Photo by Nic Coury / AFP)
Apple Watch Series 11 models are displayed during Apple’s « Awe-Dropping » event at the Steve Jobs Theater on the Apple Park campus in Cupertino, California, on September 9, 2025. (Photo by Nic Coury / AFP)

Sur l’intégration de l’IA, Apple a souligné son apport pour la prise de photos ou la gestion de l’autonomie et de la puissance de sa nouvelle génération d’iPhone, moteur de ses revenus qui lui assure une position dominante dans le marché haut de gamme.

« Apple esquive le coeur de la course à l’armement sur l’IA » générative « en se positionnant comme un innovateur de toujours sur l’intégration matérielle de l’IA dans les puces et les appareils », estime Gadjo Sevilla, analyste chez Emarketer.

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Les smartphones rivaux, dotés du système Android de Google, ont introduit massivement l’IA générative dans l’interface avec l’utilisateur tandis qu’Apple procède à une intégration plus lente, poussant nombre de consommateurs à retarder l’achat d’un nouvel iPhone, selon plusieurs analystes.

« Avec Apple, si tu es intéressé par le matériel, tu ne dois pas t’en priver pour des questions de logicielles: tu sais que tu as déjà la puce dernier cri, donc lorsque l’IA sera mûre, tu pourras en bénéficier », a déclaré à l’AFP Carolina Milanesi, analyste chez Creative Strategies, en marge de la présentation à Cupertino.

A la Bourse de New-York, le titre avait perdu 1,48% à la clôture, quelques heures après ces annonces.

Il y a moins d’un an, Apple avait lancé ses fonctionnalités d’IA, « Apple Intelligence », qui ont déçu les utilisateurs, notamment les améliorations de l’assistant vocal, Siri, jugées trop minimes.

Selon certains médias, l’entreprise prévoirait d’intégrer l’IA dans la recherche en ligne en 2026, en parallèle d’une refonte de Siri, mais ces affirmations n’ont pas été confirmées.

Apple travaillerait aussi sur un partenariat avec Google pour améliorer son expertise en recherche et IA, selon d’autres articles de presse.

 

– Ultra-fin –

 

L’évènement de mardi était aussi l’occasion de présenter la 3e génération d’AirPods Pro, les écouteurs haut de gamme de la marque, et les nouveaux modèles d’Apple Watch, tournés en priorité vers les fonctionnalités de suivi de santé.

Nombre d’observateurs relève qu’Apple a décidé de miser sur la finesse plutôt que sur la taille d’écran pour se distinguer dans la compétition sur le marché haut de gamme.

Un iPhone ultra-fin prépare ainsi le terrain à une éventuelle version pliable, dans les années à venir. Qui devrait toutefois affronter deux défis: une surcoût de production pour la prouesse technique et la réduction de l’espace pour la batterie.

Les prix des nouveaux iPhone sont affectés par les droits de douane imposés par le président Donald Trump, qui alourdissent les coûts de production en Chine, toujours le principal centre de fabrication de la marque à la pomme.

L’impact financier de cette guerre commerciale est déjà considérable: le PDG Tim Cook a dévoilé que les droits de douane ont coûté 800 millions de dollars à Apple au dernier trimestre, avec un manque à gagner estimé à 1,1 milliard de dollars pour le trimestre en cours.

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© Agence France-Presse

L’adoption de l’eSIM sur l’iPhone Air renforce la tendance mondiale

L’annonce par Apple mardi que son nouvel iPhone Air sera vendu dans le monde entier sans port SIM physique marque une étape supplémentaire dans la généralisation de ces cartes virtuelles, déjà largement utilisées sur ces modèles américains.

– Que sont les eSIM ?

Ces versions numériques forment une nouvelle génération de cartes SIM, après des décennies d’utilisation de cartes classiques intégrées à des supports physiques en plastique.

Dans leur version traditionnelle, les SIM, qui ont rétréci au fil des années, contiennent les informations nécessaires à l’identification d’un utilisateur et à sa connexion au réseau mobile.

Ces données sont désormais prises en charge sur les eSIM, grâce à un dispositif électronique minuscule directement implanté dans les smartphones.

Ces versions plus modernes ne sont toutefois pas encore généralisées à l’ensemble des téléphones : certains modèles ne prennent pas en charge la connexion eSIM.

– Quel changement pour les utilisateurs ?

Plus rapide à l’achat, les eSIM permettent de changer d’opérateur plus simplement, par exemple le temps d’un voyage à l’étranger.

S’agissant de l’activation de ces SIM d’un nouveau genre, plus besoin d’ouvrir le support de carte, généralement situé sur le côté des smartphones, les utilisateurs peuvent passer par le scan d’un QR code, ou encore par un code reçu par message ou via une notification.

Une étape qui nécessite toutefois un accès à internet, et donc une connexion wifi.

Pour les voyageurs, il faut aussi s’assurer que l’eSIM soit activée avant l’arrivée à destination.

– Pourquoi Apple mise-t-il sur les eSIM ?

Aux États-Unis, Apple a déjà abandonné les supports pour cartes SIM classiques depuis la sortie de l’iPhone 14, en 2022.

Le groupe vante une « plus grande flexibilité, une praticité améliorée, une meilleure sécurité et une connectivité transparente » pour les utilisateurs. Mardi, il a ajouté que l’espace gagné avait servi à étendre la batterie.

L’abandon de certains composants physiques, comme les supports de SIM, « s’inscrit dans la vision d’un téléphone plus fin et plus facile à utiliser » défendue depuis longtemps par Apple, explique à l’AFP Kester Mann, analyste pour le cabinet CCS Insight.

Quant aux possibles débouchés commerciaux, Apple pourrait y voir un moyen d’avoir « un peu plus de contrôle sur le parcours de connexion des clients » auprès des opérateurs, souligne-t-il.

Une analyse partagée par le cabinet Roland Berger, qui soulignait dans un rapport de 2024 que les eSIM pouvaient permettre aux fabricants de « devenir des intermédiaires entre les opérateurs mobiles et les clients finaux, entrainant une perte de contrôle (des opérateurs) ».

– Qu’en est-il des autres fabricants ?

Chez Google, le dernier smartphone Pixel 10, sorti en août, est commercialisé aux Etats-Unis sans support physique pour SIM.

Si Samsung, principal concurrent d’Apple, n’a pour l’instant pas suivi le mouvement, « on s’attend à ce qu’ils empruntent également cette voie », pointe Kester Mann.

Selon CCS Insight, le nombre de téléphones compatibles eSIM devrait plus que doubler d’ici 2030, passant de 1,3 milliards à trois milliards.

Sous l’impulsion des fabricants, l’adoption des eSIM devrait aussi se généraliser, et concerner environ 75% des utilisateurs en 2030, contre 10% en 2023.

– Quel est l’impact des eSIM sur le secteur ?

Si les eSIM facilitent pour les clients le changement d’opérateur, il existe peu de signes d’un renouvellement plus important des abonnés chez les opérateurs, selon une enquête réalisée par Roland Berger auprès de responsables du secteur.

Cette nouvelle technologie voit néanmoins évoluer les offres à destination des touristes, présentées comme des alternatives plus abordables face aux frais d’itinérance parfois appliqués par les opérateurs traditionnels.

Certains opérateurs, comme Airalo ou Holafly, se sont spécialisés dans la vente combinée d’eSIM locales et de forfaits de courte durée pour les séjours à l’étranger.

Selon CCS Insight, les ventes d’eSIM à destination des voyageurs passeront de 70 millions en 2024 à 280 millions en 2030.

tgb/mng/jlo/bl/nth

© Agence France-Presse

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