De janvier 2020 à lundi, le litre d’huile comestible aurai connu une majoration de Rs 30
L’huile de table Moroil accusera une hausse de 18,5% à partir de lundi, soit une hausse moyenne de Rs 30 par livre depuis janvier 2020. Jayen Chellum, de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM), a sollicité l’intervention du ministre du Commerce, Soodesh Callichurn, plaidant pour le contrôle du prix de l’huile comestible. Du côté de Moroil, on explique cette situation du fait que les matières premières en provenance d’Argentine ont augmenté.
Dans sa lettre au ministre Callichurn, Jayen Chellum rappelle que le prix de l’huile n’a cessé d’augmenter ces derniers mois. Se référant aux données de Statistics Mauritius, il relève que le prix est passé de Rs 44,40 le litre en janvier 2020 à Rs 62,28 en mai 2021. Le secrétaire de l’ACIM dit avoir appris du Managing Director de Moroil, André Espitalier-Noël, qu’une hausse de 18% supplémentaire est prévue à partir du 5 juillet.
Jayen Chellum souhaite que le gouvernement intervienne à ce sujet. « Une augmentation du prix de l’huile aura un effet boule de neige sur une série d’autres produits alimentaires. Les prix pourraient même aller au-delà d’une augmentation normale, car couplé à cela, il y a également l’effet de la dépréciation de la roupie et de l’augmentation du fret. Les consommateurs seront très affectés par cette situation, particulièrement ceux au bas de l’échelle. »
Il demande ainsi au ministre d’appliquer le contrôle de prix sur l’huile comestible afin de protéger les consommateurs. « Depuis longtemps, nous avons demandé le contrôle sur une série de produits, dont l’huile, le beurre, la margarine, le lait, le fromage, le riz, l’huile et le thé. On avait supposément annoncé le contrôle de prix sur les grains secs, mais quand on regarde dans la réalité, cela ne semble pas être le cas. Le gouvernement doit intervenir d’urgence afin de s’assurer que les consommateurs ne se retrouvent pas en très grande difficulté. » Jayen Chellum regrette également que le National Price Consultative Council, qui devait faire le suivi des prix, et ainsi assurer la protection des consommateurs, ait été mis en « hibernation ».
De son côté, Moroil fait ressortir que cette hausse découle de la situation sur le plan international. La compagnie indique : « selon les experts, les prix mondiaux des huiles végétales ont atteint ces jours-ci leur plus haut niveau depuis 2011. L’hebdomadaire Oil World Weekly du 14 mai 2021 précise que le prix moyen pondéré des huiles comestibles a plus que doublé par rapport à l’année précédente, et est actuellement supérieur de 87,4% à la moyenne quinquennale 2015-2019. Ce prix a subi une augmentation spectaculaire, principalement depuis décembre 2020. »
Compte tenu de cette situation, Moroil a été contrainte de revoir ses prix à la hausse par 18,5%. « Moroil est tributaire de ces turbulences sans précédent sur le marché mondial », fait-on ressortir. La compagnie souligne également que cette hausse devait prendre effet en mai. Moroil dit avoir toujours collaboré avec les autorités pour la sauvegarde de l’industrie locale et l’assurance de l’approvisionnement du pays en huile de qualité « à des prix raisonnables ».