« Vous pouvez acheter le plus gros bateau mais il faudra des gens qui soient heureux de le faire fonctionner pour que cela marche »
Le cardinal Maurice Piat a affirmé que le pays traverse actuellement une “grosse crise” sur les plans sanitaire et économique, entre autres. Pour sortir de cette situation, il faut se focaliser sur l’intérêt du pays, le bien commun et le bien-être de la population en premier avant l’intérêt du parti, l’intérêt de l’entreprise, etc., a-t-il souligné.
Intervenant, hier, au Sailors’ Home à Mer Rouge dans le cadre de la signature d’un Memorandum of Understanding entre le Seafarers’ Welfare Fund et The Mauritius Sailors Home Society, le cardinal devait affirmer que « vous pouvez acheter le plus gros bateau, mais pour le faire fonctionner, il faudra des gens qui soient heureux de le faire fonctionner pour que cela marche ». Il a tenu à remercier toutes les parties concernées ayant conjugué leurs efforts pour mettre en place ce MoU, affirmant que cela devrait servir d’exemple pour tout le pays entier. Et ce, tout en mettant en exergue que cet accord est le fruit de 25 ans de lutte. À partir du moment où chaque institution du port n’a pas cherché à protéger ses propres intérêts et s’est focalisée plutôt sur le bien commun, c’est-à-dire le bien-être des marins, les choses marchent. Cette situation est semblable à celle d’une institution scolaire. « Si vous voulez que cela marche, il faut s’intéresser au bien-être des enseignants », n’a pas manqué de faire ressortir le cardinal Piat.
Pour sa part, le ministre de la Pêche, Sudheer Maudhoo, a déclaré que parfois on ne réalise pas le travail difficile qu’accomplissent les marins pour la distribution de marchandises à travers le monde. Il devait faire part à cette occasion d’une pensée spéciale pour ceux disparus durant l’exercice de leurs fonctions. « À l’heure où je vous parle, le Trochetia se trouve au Sri-Lanka où des marins ont été hospitalisés après avoir contracté le Covid-19.
L’épouse d’un des marins est décédée à Maurice et l’époux se trouve au Sri-Lanka et ne peut assister aux funérailles. C’est très difficile. C’est pourquoi je dis que c’est un métier qui n’est pas donné à tout le monde », a déclaré le ministre. Il poursuit : « Réfléchissons un peu ensemble. Sans le métier, comment aurions-nous été approvisionnés en matière de nourriture et de produits de première nécessité. C’est pourquoi il faut une grande reconnaissance pour les marins. »
Évoquant la signature de ce MoU, le ministre devait faire ressortir qu’elle a été réalisée à la suite de discussions serrées entre les différentes parties concernées. Il estime regrettable que cet accord ait pris autant de temps avant d’aboutir. Dans ce contexte, le Seafarers Welfare Fund versera une somme de Rs 300 000 par mois à la Mauritius Sailors’ Home Society. Et de lancer un appel à l’effet que cet argent soit dépensé judicieusement, les comptes du Seafarers Welfare Fund étant audités par le bureau de l’Audit national. Il a affirmé avoir donné des instructions pour procéder à l’acquisition de lits, de matelas et d’un minibus pour permettre aux marins de faire des sorties et du shopping.
« Il faut que les choses soient bien claires pour les officiers du Seafarers’ Welfare Fund et ceux de ministère. Ce n’est pas une faveur qu’on est en train d’accorder aux marins. C’est leur dû. Aujourd’hui, il y a environ Rs 150 millions en banque. C’est choquant. C’est l’argent appartenant aux marins. On a pu débloquer cette situation », a-t-il souligné. Et de souhaiter que chaque marin entrant dans le port ait droit à un kit contenant une serviette, une brosse à dents, des vêtements, entre autres. À l’avenir, un centre avec médecins et dentistes sera mis à la disposition des marins.
Cette cérémonie de signature s’est déroulée également en présence du président du SWF, Afzar Delbar, d’Amrit Salandy président de la Sailors’ Home Society et du révérend Joseph Stenio André, l’évêque de Maurice.