Bater Bis Saga : la pression s’accentue sur le ministère de l’Environnement

  • L’ICAC veut récupérer tous les dossiers des paiements effectués pour le transfert des déchets de Mare-Chicose à la Roche-Bois Pumping Station
  • Des factures de restaurant du ministre Étienne Sinatambou au Labourdonnais Waterfront Hotel étalées en public

La pression ne fait que s’accentuer sur le ministère de l’Environnement, en particulier la Finance Section, assurant la gestion des fonds publics. Avec les révélations dans les colonnes de Week-End du 11 août sur le réseau de fausses factures avec des montants variant de Rs 12 097 904,94 à Rs 29 638 417,55 par voyage fictif entre le Mare-Chicose Landfill et la Roche-Bois Pumping Station, l’Independent Commission against Corruption (ICAC) a initié une enquête sur cette affaire de fausses factures, dont le financement est assuré des fonds publics. À ce stade, l’ICAC tente de récupérer le dossier complet des paiements effectués au nom de la Waste Water Management Authority.

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Toutefois, parallèlement, le ministre de l’Environnement, Étienne Sinatambou, se trouve mêlé dans un autre “cockweb” de factures d’un autre genre. Après le premier épisode de “Bater Bis Saga” avec l’hôtel Maritim, de nouvelles factures de restaurant, cette fois émanant du Labourdonnais Waterfront Hotel, mais réglées par le ministère, ont atterri depuis le début de la semaine dans différentes salles de rédaction.

L’enquête de l’ICAC devrait connaître dans les prochains jours de nouveaux développements. À ce stade, les enquêteurs de la commission ont pris connaissance de la teneur d’un rapport interne au ministère de l’Environnement en date du 5 mars dernier. Ce document, qui fait état de ce réseau de fraude sur le transfert fictif de déchets de Mare-Chicose à Roche-Bois, contient les premiers détails du mécanisme qui pourrait remonter depuis au moins 2014. Les fonctionnaires qui ont participé à des exercices de contrôle sur le terrain en vue de confirmer la fraude seront appelés à confirmer leurs déclarations à titre de témoins assistés.

« The kind of practices observed at Mare Chicose Landfill amounts to something beyond mere anomalies or oversight and grossly exceeds the threshold where matters could be resolved through contract management. Rather, as there are adequate evidence to infer that there were premeditated, well- planned, sychronized and repeated unlawful actions in the conduction of a fraud for financial gain. It is is strongly recommended that the matter be referred without delay to the competent autorities for further investigation », note ce rapport qualifié d’explosif, qui avait exigé en mars dernier un complément d’enquête pour valider ces “findings” préliminaires. À cette même époque, deux paiements de Rs 12 097 904,94 et Rs 29 638 417,55, qui avaient été autorisés, avaient été annulés sur-le-champ.

Un autre élément est venu se greffer à ce rapport. Un “whistleblower”, qui affirme être dans le secret des dieux depuis ces 15 dernières années, s’est adressé par écrit à un “top gun” à l’hôtel du gouvernement, lui intimant que « you should also put your finger on the Mare Chicose fraud as I do not think that… (le nom d’une autre VVIP politique est cité) who is too soft will be able to (these) fraudulent actions ».

D’autre part, une nouvelle série de factures du Labourdonnais Waterfront Hotel, au Caudan Waterfront, vient s’ajouter à la “Bater Bis Saga”, dans laquelle s’est retrouvé Étienne Sinatambou. En effet, une dizaine de reçus portant la signature du ministre MSM de la circonscription No 16 (Vacoas/Floréal), et datés de 2017 et 2018, circulent sur la place publique. Ces factures ont visiblement été réglées par le ministère d’Étienne Sinatambou, car elles portent toutes la même adresse, à savoir le 10e étage du Ken Lee Building, rue Saint-Georges.

Sur la base des informations disponibles sur ces factures, on peut conclure qu’à presque tous les coups, le ministre aurait dîné en compagnie de pas plus de trois personnes. Les détracteurs du ministre Sinatambou tentent d’attirer l’attention sur le fait que ces dîners, considérés comme étant de nature personnelle et non professionnelle, sont réglés par l’argent du ministère.

Dans l’entourage du ministre, on tente de minimiser cette affaire en estimant qu’il s’agit d’un « complot visant à nuire à Étienne Sinatambou dans la conjoncture politique ». On explique qu’il est « de pratique courante » que les dîners et déjeuners officiels des ministres ou encore de responsables de corps para-étatiques soient dans la plupart des cas aux frais des contribuables.

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