Biden élu président des Etats-Unis, la page Trump se tourne

Joe Biden a été élu samedi président des Etats-Unis, l’emportant face à Donald Trump et mettant fin à une séquence politique inédite qui a secoué l’Amérique et le monde.

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Après quatre jours de suspense dans un pays à fleur de peau, l’ancien vice-président de Barack Obama a, selon les projections des grands médias, franchi le seuil « magique » de 270 grands électeurs.

Quelques minutes après l’annonce, des milliers de personne affluaient vers la Maison Blanche pour fêter la victoire du candidat démocrate.

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Celui qui deviendra, le 20 janvier 2021, le 46e président des Etats-Unis, a promis, dans un tweet, d’être le président « de tous les Américains ». « Il est temps de laisser derrière nous la colère et la rhétorique enflammée et nous rassembler », a-t-il ajouté.

Donald Trump, qui briguait un second mandat de quatre ans, n’a, à ce stade, pas reconnu sa défaite.

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Dans un bref communiqué publié peu après l’annonce des résultats, il a accusé Joe Biden de se « précipiter pour se présenter faussement » en vainqueur.

Il a dès mardi soir adopté une posture très belliqueuse, promettant une véritable guérilla judiciaire.

A l’issue d’une campagne d’une agressivité inouïe, chamboulée par la pandémie de Covid-19, le tempétueux président de 74 ans a échoué à se faire réélire, contrairement à ses trois prédécesseurs Barack Obama, George W. Bush, Bill Clinton.

A la fois révélateur et amplificateur des profondes fractures de l’Amérique, il aura, pendant quatre ans, provocations et tweets à l’appui, brisé tous les codes et piétiné tous les usages.

– Consécration tardive –

Pour Joseph Robinette Biden Jr., 77 ans, « lion de l’histoire américaine » selon les termes de Barack Obama, la consécration suprême sera arrivée tard, à l’issue d’une riche vie en politique jalonnée de tragédies.

Les drames personnels qu’il a traversés ont façonné cet homme au ton chaleureux. Ses douleurs et ses doutes, qu’il n’hésite pas à partager en public sur le ton de la confidence, font partie intégrante de son personnage.

Après avoir échoué en 1988 et 2008, puis hésité en 2016, celui qui a débuté sa carrière politique nationale au Sénat il y a près d’un demi-siècle – et connaît le fonctionnement de Washington sur le bout des doigts – obtient enfin les clés de la Maison Blanche.

A la faveur d’une campagne inédite, le démocrate a pris l’avantage sur l’ancien homme d’affaires en se contentant d’apparitions limitées et en faisant à l’Amérique une promesse de calme.

« Nous pouvons mettre fin à cette présidence qui, depuis le début, a cherché à nous diviser, à nous déchirer », martelait-il dans les dernières heures de la campagne.

Sa colistière, Kamala Harris, entrera dans l’Histoire en devenant la première femme noire à accéder à la vice-présidence. « Mettons nous au travail » pour restaurer « l’âme de l’Amérique », a-t-elle déclaré samedi en phase avec Joe Biden.

Ce dernier sera le président le plus âgé de l’histoire des Etats-Unis au début de son mandat.

Dans un contraste saisissant avec l’énergie déployée sur les estrades de campagne par Donald Trump, celui que le président a affublé du surnom moqueur de « Joe l’endormi » a parfois donné l’image d’un homme frêle, fragile.

En fin stratège, il a réussi son pari en remportant la Pennsylvanie, le Michigan et le Wisconsin, trois Etats industriels traditionnellement démocrates que Donald Trump avait arrachés à Hillary Clinton en 2016.

Mais dans une Amérique profondément divisée, et face à un Sénat qui pourrait rester aux mains des républicains, il devra trouver le ton juste.

– L’ombre de la pandémie –

 

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