Blanchiment d’argent allégué : l’étau se resserre autour de l’axe Rungassamy-Sawmynaden

– Le CCID en quête d’éclaircissements sur les Rs 3 milliards du Suisse Éric Freymond avant la convocation des principaux protagonistes de ce réseau de “proxies”

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Après la démarche de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) qui a procédé la semaine dernière à la saisie de plusieurs biens, notamment deux appartements de la Société Wolmar-sur-Mer dont les actions appartiennent à la dénommée Delphine Ngoy, le CCID a convoqué ce matin Jensy Sabapathee, la principale dénonciatrice du blanchiment d’argent allégué des Rs 3 milliards de l’homme d’affaires Éric Freymond, pour un tour d’horizon sur cette affaire.

En effet, le CCID avait été précédemment sollicité pour tirer au clair les sommes détournées par les “proxies” mauriciens du Suisse qui est aussi collectionneur d’art. La démarche de la commission anti-corruption devant la Cour suprême concernait d’ailleurs les « parts sociales » que Delphine Ngoy détient au sein de la Société Wolmar-sur-Mer et qui lui donnaient les droits exclusifs des appartements A3 et A4 de Cap Ouest Sunset Beach. Delphine Ngoy serait la fille des premiers “proxies” d’Éric Freymond à Maurice, le couple Ramalingom Rungassamy.

L’ICAC faisant le “money trail” des investissements du Suisse à Maurice remontant jusqu’en 1998, le CCID s’intéresserait à l’aspect criminel de ce détournement allégué et devrait prochainement convoquer “under warning” tous ceux qui ont jonglé avec les sommes d’argent d’Éric Freymond. Les principaux acteurs de cette saga sont notamment les Rungassamy et leur ancien banquier à la State Bank of Mauritius, Ramen Sawmynaden.

Le CCID a pris rendez-vous ce matin avec Jensy Sabapathee qui disposerait d’éléments compromettants sur cette affaire de Rs 3 milliards confiés à des Mauriciens pour investir à Maurice, soit depuis que les Rungassamy avaient été choisis pour gérer les investissements du milliardaire suisse. Après les dénonciations de Jensy Sabapathee qui ferait du protocole d’accord entre le Suisse et les Mauriciens liés à ces investissements, le CCID s’intéresse à présent aux dessous de ce réseau de “proxies” impliquant des courtiers en investissement, notamment dans le secteur de l’immobilier ou encore des hommes de loi qui ont, lors de différentes étapes, assisté les Rungassamy et les Sawmynaden.

D’ailleurs, depuis son retrait de la SBM, Ramen Sawmynaden s’est reconverti en cambiste et promoteur immobilier. Il intéresse le CCID, étant non seulement associé à l’affaire de blanchiment d’argent, mais étant aussi accusé dans le sillage des tractations entre les parties concernées d’une accusation de complot contre l’avoué de Jensy Sabapathee, Me Preetam Chuttoo. Ce dernier accentue la pression sur les hommes du commissaire de police, Karl Mario Nobin, afin que ce complot allégué visant à nuire à sa crédibilité professionnelle auprès de la Mauritius Law Society soit tiré au clair. La tâche du CCID s’est visiblement compliquée étant donné que le “blue-eyed boy” de Lakwizinn du PMO, Rakesh Gooljaury, aurait joué le rôle d’“agwa” entre l’avoué Preetam Chuttoo et Ramen Sawmynaden. Une convocation éclair de Rakesh Gooljaury aux Casernes centrales précédemment aurait débouché sur une tentative de « tir kanet dan zwe » dans cette affaire de complot contre l’avoué Chuttoo.

Si d’un côté l’ICAC s’attelle aux justifications des biens des Rungassamy allant jusqu’aux propriétés de leur fille, Delphine Ngoy, le CCID consoliderait dans la conjoncture le volet criminel de ces détournements, voire des blanchiments allégués, et devrait dans pas longtemps activer les convocations des Rungassamy et Sawmynaden. Affaire à suivre…

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