Boxe : Ces décisions arbitrales qui ont marqué l’histoire

Les décisions arbitrales ont souvent fait débat et donné lieu à des protestations, voire un sentiment d’injustice et de frustration dans le domaine de la boxe au cours de plusieurs éditions des Jeux des îles. Alors que se déroule actuellement à Maurice un stage pour arbitres-juges et que l’Association mauricienne de boxe (AMB) a pris la précaution de faire appel à deux arbitres-juges neutres dans le cadre des présents JIOI, voici un retour sur certaines décisions qui ont été loin de faire l’unanimité. Le fait marquant demeure que la plupart de ces décisions ont concerné des boxeurs mauriciens.

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1ers JIOI-1979 : Lors de cette première édition qui fait découvrir le potentiel des Seychellois, le Mauricien Gervais Paya se sent lésé d’avoir été arrêté avant la limite, l’arbitre estimant qu’il faisait preuve de trop de passivité face au Seychellois Marengo. Reste que les protestations des dirigeants mauriciens n’auront pas de suite.

2es JIOI-1985 : La deuxième édition des Jeux devait être marquée par trois décisions arbitrales marquées par de vives protestations. La plus flagrante étant la défaite injuste de Gilbert Lucchesi en finale des super-légers. Face au Seychellois Félix Joseph, le boxeur mauricien domine nettement la situation et envoie son adversaire au tapis. Le comble demeure que l’arbitre réunionnais aide ce dernier à se relever. Félix Joseph, acculé dans les cordes, averti pour coup bas et terminant le combat sur les genoux, est tout de même déclaré vainqueur, au grand dam des spectateurs massés au théâtre de Port-Louis. Il faudra plusieurs minutes pour calmer les esprits et Gilbert Lucchesi acceptera de se rendre sur le podium pour obtenir sa médaille d’argent. Certains avanceront par la suite qu’un des juges était en état d’ébriété…

Au cours de cette même compétition, les victoires du Mauricien Hervé Nagloo et du Malgache Randrianarivo aux dépens du Seychellois Michael Pillay et du Réunionnais Eric Murin respectivement lors des demi-finales ont donné lieu à de vives protestations. Pillay, capitaine de l’équipe de l’archipel, avait été disqualifié après avoir reçu trois avertissements. Le dirigeant seychellois, Simon Lespoir, avait alors menacé de retirer ses autres boxeurs encore en lice, avant de revenir à de meilleurs sentiments. Dans le cas d’Éric Murin, le président de la ligue réunionnaise avait également menacé d’effectuer un walk-out, avant d’être ramené à la raison par l’entraîneur Yves Arrighi.

3es JIOI-1990 : Médaillé d’or au cours de la précédente édition, Jerry Mortimerdo aspire à conserver sa suprématie chez les -75 kg. Il se retrouve en finale face à un Malgache et est déclaré perdant. Ce qui n’est guère au goût des dirigeants mauriciens, d’autant qu’aucun autre boxeur mauricien ne s’est retrouvé sur la plus haute marche du podium. Les officiels acceptent de visionner de nouveau le combat et arrivent à la conclusion que Mortimerdo mérite la victoire. Sa médaille d’or lui sera décernée à l’aéroport d’Ivato, alors que la délégation mauricienne s’apprêtait à regagner le pays.

4es JIOI-1993 : Rien à signaler

5es JIOI-1998 : La finale de la catégorie -54 kg donne lieu à un débat épique entre deux boxeurs de renom. D’un côté, le Réunionnais Bernard Inom, champion de France, et de l’autre, Richard Sunee, champion d’Afrique. Au final, Inom, qui évolue devant son public, est déclaré vainqueur. Sunee, qui n’en revient pas et en larmes, refuse de quitter le ring où il s’assoit en signe de protestation. Il sera par la suite sorti de force par l’entraîneur national, Jean-Claude Nagloo. Près des vestiaires, les deux boxeurs auront une altercation verbale. Michael Macaque et Marco Bangard auront fort à faire pour calmer leur coéquipier et éviter un autre affrontement, cette fois hors du ring.

6es JIOI-2003 : Rien à signaler

7es JIOI-2007 : Après des décisions controversées à l’encontre du Mauricien Christopher Adeenaden et du Seychellois Estrale Mac Farlane en début de soirée, la goutte d’eau qui fera déborder le vase sera la finale de la catégorie -64 kg entre Richarno Colin et le Malgache Solo. Alors que le Mauricien regagne son coin à l’issue de la première reprise, il se fera surprendre par un coup au menton du Malgache. Alors qu’il reprend ses esprits, l’arbitre seychellois le déclare vainqueur par disqualification. Une décision qui sera renversée dans la foulée par Marcellin Harvel, alors président de la fédération malgache. S’ensuivront des prises de bec, des discussions interminables et même le fait que le ministre des Sports d’alors, Sylvio Tang, sera pris à partie par des officiels malgaches. L’affaire sera référée au Tribunal international du sport, mais n’aura pas de suite. Quant à Colin, il refusera de prendre sa médaille d’argent.

8es JIOI-2011 : Auréolé de sa médaille olympique acquise trois ans plus tôt, Bruno Julie aborde cette 8e édition des JIOI en grandissime favori de la catégorie -56 kg. En finale, il se retrouve face au Seychellois Andrique Allisop, soutenu par tout un public. Il se pointe d’ailleurs en tête à l’issue de la première reprise, mais les juges renversent la tendance à partir du deuxième round. Quoique dominant la troisième reprise à travers des enchaînements continus, Julie est déclaré perdant (19-24). La partie mauricienne proteste en vain et le médaillé olympique aura une réaction lourde de sens. « On ne traite pas une finale de boxe comme une vulgaire serviette. »

9es JIOI-2015 : La finale de la catégorie -91 kg devait donner lieu à une polémique, suite à la victoire du Réunionnais Clément Hong Sik Hew aux dépens du Mauricien Cédric Olivier. Dans un premier temps, un résultat nul était annoncé, avant que les juges ne tranchent en faveur du premier nommé. Ce qui mettra hors de lui Pascal Telvar, alors président de l’Association mauricienne de boxe, qui sera ramené à la raison par Yogida Sawmynaden, alors ministre des Sports.

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