Budget : Entre pressions électorales et des urgences économiques…

La date de soumission des “Budget Proposals” par les divers “stakeholders” a déjà été fixée au 15 avril prochain. Face aux pressions électorales, le Grand Argentier pourra-t-il se permettre des générosités envers des sections de la population dans le but de briguer des votes, comme tel est souvent le cas lors d’une année électorale, ou se montrera-t-il plus prudent compte tenu du contexte économique ? L’économiste Manisha Dookhony rappelle qu’il y a déjà eu beaucoup de « générosités », telles la Negative Income Tax, l’augmentation de la pension ou encore la gratuité de l’éducation tertiaire. Elle observe que « la marge de générosité est assez limitée, surtout dans le domaine fiscal ». Si générosité il y a, ce sera davantage, selon elle, dans le domaine non fiscal. Pour l’économiste, le budget « n’est pas qu’un exercice de dépenses, car le gouvernement peut aussi changer la politique économique ». Elle préconise de se pencher davantage sur des projets à long terme que sur la croissance. Le président de l’Association pour la protection des consommateurs, Suttyhudeo Tengur, préfère, lui, parler de « continuité de l’État providence » plutôt que de « générosités ». Il ne pense pas que le ministre des Finances jouera au Père Noël. Mais il ajoute que ce ne serait « pas étonnant » que la pension de vieillesse soit alignée sur le salaire minimum. De toute manière, ajoute-t-il, « une campagne électorale ne s’appuie pas uniquement sur un budget populiste, mais surtout sur la performance du régime et sur ses gabegies ». Pour sa part, le Dr Vasant Bunwaree, ancien ministre des Finances, estime que le ministre actuel doit « garder la tête sur les épaules et ne pas fragiliser l’économie ». Il ajoute que « la pension, qui est passée à Rs 5 000 en 2014, s’est faite sur un jeu de mots », estimant qu’on « a leurré un peu la population ». S’agissant du flou existant autour de l’alignement de la pension de vieillesse avec le salaire minimum, il met en garde la population de ne pas se laisser « entraîner par des mots ambigus ». Et, dans un souci de bonne gouvernance, il faut, dit-il, tenir compte de tout ce qui a été dit par les rapports de l’Audit.

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MANISHA DOOKHONY (économiste) : « La marge de générosité est assez limitée »

En cette année électorale, quel visage affichera ce budget, selon vous ?

Comme toutes les années électorales, le Budget est souvent un exercice “Père Noël”. Je pense que ce ne sera pas différent. Mais, en même temps, le gouvernement a fait beaucoup de cadeaux ces quelques années, à l’instar de la Negative Income Tax, qui est quelque chose de très positif pour ceux au bas de l’échelle. Peut-être qu’il y aura une augmentation du “threshold” au niveau des impôts en général. Je pense aussi qu’il y aura beaucoup de projets infrastructurels surtout dans les régions sensibles, où le gouvernement cherche des votes. Il y a aussi déjà eu la gratuité du tertiaire et, outre la pension de vieillesse, il y aura peut-être une augmentation au niveau des autres pensions.

Le sucre et le textile sont dans une impasse. Il y a déjà eu plusieurs pertes d’emploi dans le deuxième secteur. La roupie se dévalue face aux devises étrangères. N’appréhendez-vous pas une générosité excessive pour gagner la faveur des électeurs ?

Je ne vois pas trop où le gouvernement pourra être plus généreux car il y a déjà eu beaucoup de générosités. La marge de manœuvre de générosité est assez limitée, surtout dans le domaine fiscal. La générosité va peut-être se faire dans le domaine non fiscal. Un des développements courants en temps électoral, par exemple, est de faire des dos-d’âne, mettre en place des systèmes de sécurité. Cette générosité ne m’inquiéterait pas si en contrepartie d’autres choses sont faites. Par exemple, un des gros systèmes inefficaces dans le gouvernement est la Santé. C’est le premier ou deuxième secteur engloutissant le plus gros budget de l’État. Beaucoup de choses peuvent changer si on change notre système d’opération et de gestion à l’intérieur. Il faut plus de dynamisme et d’innovation. Dans certains pays, tous ces systèmes sont informatisés. À Maurice, par exemple, un patient se rend dans un dispensaire à Quatre-Bornes et il a des médicaments. Il se rend à Mahébourg, à Flacq, et il obtient encore des médicaments. On pourrait donc réfléchir à une manière structurée de faire moins de dépenses et d’être plus efficace. Si le Budget investit dans un système électronique, cela aidera à faire des économies.

Quels peuvent être les impacts sur notre économie et sur les consommateurs si le gouvernement faisait trop de cadeaux lors du prochain budget ?

S’il y a trop de cadeaux, le premier impact se fera sentir sur le déficit budgétaire, qui est passé à 3,2% du PIB. Il y aura donc une augmentation des dépenses accompagnée ou non d’une augmentation des revenus. On repasserait possiblement à un déficit budgétaire de 3,5% du PIB. La deuxième chose, c’est que, s’il y a une augmentation des pensions et autres augmentations des “thresholds”, la population se retrouvera avec plus d’argent en poche. C’est bien mais de l’autre côté, sachant que le taux d’épargne est en baisse (environ 5%, contre 25% il y a une décennie environ), il y aura une augmentation de la consommation et donc de l’inflation. Ces dernières années, ayant un taux de croissance très bas, on a essayé de le stimuler par la consommation, ce qui peut représenter une ligne très mince vers un taux d’inflation plus élevé. J’ai une appréhension de ce côté-là. Par ailleurs, la dette publique était de 63%. Après les projets du Metro, Safe City Project, on est passé à 64,5%. Or, le gouvernement avait promis de ramener la dette à 60% suite à notre engagement envers le FMI. Maintenant, s’il y a beaucoup de dépenses dans les infrastructures et qu’on contracte des emprunts, cela aura un impact sur la dette publique nationale. Si aujourd’hui, on ne ressent pas l’impact, dans le futur, ce sont nos enfants qui devront payer ces dettes. Un exercice budgétaire n’est pas qu’un exercice de dépenses mais aussi un exercice économique très important, où le gouvernement peut changer la politique économique.

Pour soutenir l’économie, peut-être faudrait-il réfléchir sur le long terme plutôt que de se concentrer sur la croissance. Il y a beaucoup de projets sur l’environnement qui peuvent être faits. Certains ont été annoncés sur l’économie bleue mais on ne les voit pas trop venir. C’est l’occasion de les mettre en chantier.

Quelles devraient être les priorités de ce budget ?

La première chose, c’est l’innovation. On est passé d’un stade de “Low Income Economy” à “Middle/High Income Economy”. On est déjà à USD 10 000 (revenus par tête d’habitant). Mais cette transition, qui aurait dû être faite en efficacité et innovation, n’a pas été faite. On en est toujours avec des systèmes mis en place depuis les années 50. Il y a la Santé qui nécessite de l’innovation mais aussi l’économie elle-même. En Allemagne, par exemple, il y a beaucoup de collaborations étroites entre le secteur privé et le celui du public, entre les universités et le privé. Il y a une synergie qui doit être mise en place et ce n’est que le gouvernement qui pourrait donner cet élan. C’est une chose que de donner l’éducation gratuite mais il faut mettre en place des laboratoires, etc. Autre chose : notre système éducatif fait qu’il y a plus de 40% de notre population qui n’ont pas un certificat SC. Il faudrait équiper notre système éducatif pour aider ces personnes à trouver leur voie et introduire un système d’instruction professionnelle. Pour les PME, il y a tout un système de “cluster” qui peut être mis en place pour les aider. Il ne faudrait pas qu’elles fassent des choses basiques. Il y a certaines qui font, par exemple, des boîtiers électroniques pour Boeing, des équipements médicaux, etc. C’est le genre de PME qu’on devrait développer davantage. Mais aussi les aider au niveau de l’exportation. D’autre part, on devrait aussi développer les secteurs quinaire (éducation, formation) et quaternaire (l’innovation, recherches). Maurice a beaucoup d’atouts pour développer le secteur quinaire qui peut beaucoup générer.


SUTTYHUDEO TENGUR (APEC) : « Tout ne repose pas que sur un budget populiste »

En cette année électorale, quel visage affichera ce budget, selon vous ?
Il ne faut pas jouer à la politique de l’autruche. 2019 est bel et bien une année électorale et compte tenu de cela, il est clair que les prochaines propositions budgétaires tiendront compte des impératifs populaires pour engranger le maximum de votes. Donc, si vous voulez, comme cela a été le cas pour tous les autres régimes précédents, le prochain budget aura certainement une touche populaire, qui titillera ceux au bas de l’échelle par rapport à leur portefeuille.

L’économie est au rouge. Le sucre et le textile sont dans une impasse. Il y a déjà eu plusieurs pertes d’emploi dans ce dernier secteur. La roupie se dévalue face aux devises étrangères. De l’autre côté, il y a eu une nouvelle hausse de la pension de vieillesse et l’éducation tertiaire gratuite. N’appréhendez-vous pas une générosité excessive pour gagner la faveur des électeurs ?

Je ne sais pas sur quels indicateurs économiques vous vous basez pour dire que « l’économie est au rouge ». À mon humble avis, le taux de croissance de plus de 3% est toujours maintenu jusqu’à preuve du contraire. Autrement, le FMI est toujours là pour suivre de près l’évolution de l’économie mauricienne. Vous parlez de deux secteurs qui sont notamment le sucre et le textile. Depuis l’effondrement du Protocole sucre et avec la nouvelle politique de l’Union européenne, le prix du sucre a pris la courbe descendante au point où le gouvernement a dû intervenir récemment pour assurer aux petits planteurs leur survie à un prix subventionné de Rs 2 500 par tonne de cannes. Il y a un gros effort à faire quand on sait que, d’une part, il y a un surplus de production sucrière au niveau mondial. Le surplus de stock de l’année précédente et celui de l’année en cours représentent un ratio de 55% consommation/production mondiale. Il y a donc tout à revoir dans ce secteur. Quant au textile, il y a certes la délocalisation vers d’autres pays, dont Madagascar ou le Vietnam. Ce secteur qui doit sa survie à la main-d’œuvre étrangère, qui devient de plus en plus coûteuse, doit revoir sa stratégie. Les autorités et les représentants de ce secteur doivent se mettre en harmonie non seulement pour assurer la sauvegarde des emplois en vue d’éviter une rupture sociale mais aussi pour maintenir la pérennité du secteur. S’agissant de la parité de la roupie mauricienne, par rapport aux autres devises étrangères, je ne parlerai pas de dévaluation mais de fluctuation car cela permet à travers une politique monétaire bien réfléchie de jouer sur le tableau de la balance commerciale, où on ne peut certes gagner sur tous les plans. Quand vous faites l’amalgame entre l’augmentation de la pension de vieillesse et la gratuité de l’éducation universitaire, j’estime que le gouvernement maintient le cap de l’État providence pour protéger ceux au plus bas de l’échelle. Il faut vous rappeler que le gouvernement a déjà introduit le salaire minimum comme c’est le cas avec le SMIC en France. Cela ne me surprendra pas s’il apporte un réajustement de la pension de vieillesse en fonction du salaire minimum.
Cela dit, toutes ces mesures auront certes un effet sur un électorat qui sera appelé prochainement aux urnes. Pour l’opposition, ce sera représenter une “bribe” électorale alors que, pour d’autres, c’est la continuité de l’État providence. Je vois déjà l’opposition étiqueter le prochain budget de « populiste, bribe électorale ou encore… »

Qu’en est-il de l’impact sur notre économie et sur les consommateurs si le gouvernement fait tous ces cadeaux pour le prochain budget ?

Cadeaux ? Je ne pense pas que Pravind Jugnauth jouera au Père Noël pour dilapider les fonds publics. C’est un homme qui connaît la juste mesure et je ne crois pas qu’il ira outre les lois du pays. Certes il va lâcher quelques boulons pour apporter un peu plus de “feel-good-factor” au sein de la population mais pas plus.

Le budget, pendant une année électorale, prend-il la forme d’une campagne électorale déguisée ?

C’est toujours cette appréhension que beaucoup ont et surtout les politiciens de l’opposition qui qualifieront le prochain budget de « budget électoraliste ». Et pour cause, les élections générales sont derrière la porte. Chaque mesure populiste sera disséquée et présentée comme une “bribe” électorale. C’est normal pour l’opposition et ce sera au régime sortant de justifier chacune de ses mesures pour faire face à l’électorat. Mais, il ne faut pas oublier qu’une campagne électorale ne s’appuie pas uniquement sur un budget populiste ou électoraliste mais aussi et surtout sur la performance du régime dans son ensemble aussi bien que ses gabegies !

Si l’on tient compte de l’esprit de la bonne gouvernance, comment l’exercice budgétaire devrait-il se passer ?

C’est devenu presque une tradition, où il y a des consultations budgétaires avec différents partenaires sociaux, à commencer par les syndicats pour terminer avec les Ong en passant par le patronat. Cela se passe relativement bien mais face à toutes ces demandes, le gouvernement a aussi ses priorités. Dans l’ensemble, cela est un très bon exercice.

Quelles devraient être les priorités de ce budget, selon vous ?

Les priorités de ce budget se résument en trois points :
1) Maintenir de la croissance économique à plus de 3%; 2) assurer une distribution de la richesse nationale de manière plus équitable afin de maintenir le “feel-good-factor”; et 3) renforcer la sécurité à l’intérieur du pays.


VASANT BUNWAREE (politicien) : « Garder la tête froide et  ne pas fragiliser l’économie »

En cette année électorale, quel visage pourra avoir ce budget, selon vous ?

Tout dépend un peu du profil de la personne qui présente le Budget. Ayant été pendant de nombreuses années au Parlement, j’ai vu beaucoup de choses se passer devant moi. J’ai peur que le présent gouvernement sombre un peu dans le laisser-aller. Quand on regarde les paramètres économiques, pour ceux qui comprennent – moi, je suis parmi ceux qui ne comprennent pas énormément mais suffisamment pour en parler – demandez à ces personnes qui comprennent encore mieux que moi, et ils vous diront que la situation n’est pas agréable. Cette situation vient d’une mauvaise gestion des finances du pays durant ces quatre dernières années. Quand j’étais ministre des Finances, j’avais une très bonne dose de sociale dans mes Budgets. Mais, il faut garder la tête sur les épaules et ne pas fragiliser l’économie. Sinon, le ministre des Finances se bloque lui-même ou celui qui le remplacera. L’économie, c’est le moteur du développement économique et social du pays. Élections ou pas, vous devez utiliser votre intelligence et vous pouvez le faire : gagner sur le plan social et populaire tout en ne mettant pas l’économie en péril.

L’économie est justement déjà au rouge. Le sucre et le textile sont dans une impasse…

Absolument. Même le service financier. Les facilités qu’on bénéficie de l’Inde, c’est fini. Maurice est aujourd’hui classée après Singapour alors qu’on était le premier investisseur en Inde avant.

Il y a déjà eu plusieurs pertes d’emploi dans le textile. La roupie se dévalue face aux devises étrangères. De l’autre côté, il y a eu une nouvelle hausse de la pension de vieillesse et l’éducation tertiaire gratuite. N’appréhendez-vous pas une générosité excessive pour gagner la faveur des électeurs ?

J’ai été quatre ans ministre des Finances et la quatrième année, c’était l’année des élections. Ce n’était pas nécessairement l’année de générosité excessive. Comme je l’ai dit, on peut faire ce dont on a envie dans une très bonne mesure sans fragiliser l’économie. Pour cela, il faut que le ministre des Finances ait la notion la plus correcte possible de la situation économique et financière du pays. Mais, pour reprendre les exemples que vous citez comme la pension de vieillesse, je sympathise beaucoup avec les bénéficiaires. Mais, tous les ministres qui sont venus ont augmenté la pension de vieillesse. Il ne faut pas faire croire que c’est juste ce gouvernement qui le fait. C’est le PTR qui a mis cette pension à un niveau acceptable pour la population et pour l’économie. La pension, qui est passée à Rs 5 000 en 2014 et à Rs 6 200 maintenant, s’est faite sur un jeu de mots. Les personnes âgées en 2014 croyaient, d’après la présentation qu’on en avait faite, que leur pension allait être augmentée par Rs 5 000. Une pension qui était à Rs 3 500 est passée à Rs 5 000 mais ce n’est pas ce qu’on avait laissé croire. On a leurré un peu la population même si Rs 5 000, ce n’est pas mauvais. Là, il y a une information selon laquelle la pension viendrait s’harmoniser au salaire minimum. Moi, je dis à la population de faire attention de ne pas se laisser entraîner par des mots ambigus. Le ministre des Finances a donné l’impression aux personnes âgées qu’il y aurait cette possibilité. C’est un drame car vous ne pouvez émettre un chiffre sans faire de calcul sur ses retombées économiques et sociales.

Deuxième gros problème : on parle de salaire minimum mais les seniors touchent-ils un salaire ? Si tel est le cas, la personne doit travailler. Est-ce à dire que les seniors devront travailler ? Ou alors ils recevront cet argent en cadeau comme la pension de vieillesse. Toute dépense non productive est un argent qu’on donne et il faut essayer de rattraper quelque part. Autre revers de la médaille : qu’en est-il si l’employé qui touche le salaire minimum n’est pas d’accord de toucher la même somme qu’une pension de vieillesse ? Quelle dignité pour le travail que je fais ?

Quels peuvent être les impacts sur notre économie et sur les consommateurs si le gouvernement fait trop de cadeaux pour le prochain budget ?

L’impact sera direct sur le plan de déficit budgétaire. Pour un ministre des Finances, le déficit budgétaire de son pays est parmi un des plus forts paramètres avec lesquels il doit jongler. Il n’y a pas que cela. Il y a d’autres dépenses : Rs 800 M pour la gratuité du tertiaire, pension de vieillesse, etc.

Si l’on tient compte de l’esprit de la bonne gouvernance, comment l’exercice budgétaire devrait-il se passer ?

Surtout au niveau des dépenses, il faut beaucoup de transparence, prendre en considération tout ce qui a été dit par les audits qui ont été réalisés. À chaque fois que le rapport sort, il y a des critiques. Le Budget est donc un moment pour essayer d’y mettre de l’ordre. Pour ce faire, il faut savoir où il y a eu du désordre. Les ministres doivent avoir la tête sur les épaules et les yeux grands ouverts en ce qui concerne les dépenses au niveau de leurs ministères. Il faut qu’il y ait une équipe dans chaque ministère qui s’occupe de cela. Il faut aussi connaître les valeurs. J’ai l’impression que beaucoup n’ont pas la même définition de ce qu’on appelle les valeurs en politique. On se laisse aller dans des promesses mais quand on examine, on voit que le bien qu’on voulait faire n’a pas abouti.

Quelles devraient être les priorités de ce budget, selon vous ?

Pour moi, il faut redresser l’économie. Aussi, considérer sur le plan social là où les difficultés existent encore. La misère n’a pas été éliminée à Maurice. Pour moi, la misère aurait dû disparaître. Il n’y a que 7 000 à 8 000 familles concernées. Il faut une armada de mesures pour en finir avec. La classe moyenne a dégringolé et beaucoup n’arrivent pas à joindre les deux bouts. La vie est devenue chère. J’ai l’impression qu’on est revenu à l’époque où il fallait faire la guerre contre l’oligarchie, ceux qui possédaient et s’enrichissaient et qui avaient l’économie entre leurs mains avant l’indépendance alors qu’on est supposé démocratiser notre économie ! Ceux qui ont investi dans le textile ne sont pas vraiment touchés. Pour eux, c’est l’affaire du gouvernement et celui-ci joue pleinement dans leurs mains alors qu’au PTR, c’est le contraire. Notre philosophie est « faisons grandir le gâteau national ». Et au moment du Budget, faire le partage dans un esprit de solidarité. Ceux qui ont un plus grand besoin bénéficient d’un peu plus. Or, là, le gâteau n’a pas grandi, comment le partager ?

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