Ces personnages aux destins liés au Brexit

Ils se sont battus avec acharnement pour le Brexit ou ont cru jusqu’au bout pouvoir annuler le résultat du référendum de 2016. Quel sera le sort de ces personnalités aux destins intimement liés au Brexit?

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– Theresa May 

Deuxième femme à entrer à Downing Street, après Margaret Thatcher, elle a démissionné, les larmes aux yeux, en mai 2019, faute d’avoir réussi à faire adopter par les députés le projet de Brexit qu’elle avait négocié avec l’Union européenne.

Malgré sa détermination, voire son entêtement à mener le Brexit, l’austère femme politique de 63 ans a dû laisser sa place au champion des Brexiters, Boris Johnson.

La sexagénaire aux cheveux gris coupés courts observe aujourd’hui son successeur depuis les banquettes vertes de la Chambre des communes. Car, maigre satisfaction, elle a été réélue en décembre dans la circonscription de Maidenhead (ouest de Londres), où elle est députée depuis 1997. Elle profite de son temps libre pour apprendre une nouvelle recette de cuisine chaque semaine, a-t-elle confié lors d’une réception en marge du sommet de Davos, selon le quotidien The Times.

– Nigel Farage

Il a fait du Brexit son cheval de bataille, en faisant ardemment campagne pour le « Leave » lors du référendum de 2016, puis en créant le Parti du Brexit trois ans plus tard face au blocage du dossier au Parlement.

Avec la sortie du Royaume-Uni de l’UE, Nigel Farage voit enfin son rêve se réaliser. « ça fait 20 ans que j’essayais de perdre mon emploi », s’est amusé mercredi l’eurodéputé lors d’une conférence de presse à Bruxelles. Après avoir fait ses adieux au parlement européen, il compte continuer à « parler, donner des conférences, écrire, faire des émissions », au Royaume-Uni comme aux Etats-Unis.

L’ancien trader de 55 ans, qui anime une émission de radio sur LBC, a annoncé sur Twitter rejoindre le magazine américain Newsweek, consacrant sa première tribune à la vague populiste qui selon lui « ne fait que commencer ».

Il a convié ses partisans à fêter le Brexit vendredi soir devant le Parlement à Londres.

En revanche, sa formation politique, balayée aux élections par le parti conservateur de Boris Johnson et qui n’a de fait, plus de but, semble appelée à disparaître.

– Steve Bray

Infatigable militant europhile avec son chapeau et sa pancarte à la main, Steve Bray, 59 ans, a manifesté quotidiennement pendant deux ans et demi devant le parlement, hurlant inlassablement « Stop Brexit! ».

Interpellant les députés ou répondant aux questions des journalistes du monde entier, ce Gallois est devenu un personnage du feuilleton du Brexit.

Non sans risques: il a essuyé nombre d’insultes et s’est même fait agresser physiquement en janvier. Malgré tout, il ne compte pas relâcher ses efforts, prévoyant de militer tous les mercredis devant le parlement « jusqu’à ce que nous rejoignions l’Union européenne », a-t-il dit à l’AFP. En attendant on ne l’y trouvera pas vendredi, jour de la sortie de l’UE, mais la veille où son camp organise un rassemblement appelant à « faire la fête comme si c’était le dernier jour ».

– Gina Miller

La militante europhile Gina Miller est entrée dans l’histoire comme celle qui a mis des bâtons dans les roues des partisans du Brexit en leur infligeant de cuisants revers judiciaires, déclenchant une vague de menaces de morts et d’injures racistes de ses adversaires.

Le Brexit « a complètement changé ma vie » a confié à l’AFP l’an dernier cette gestionnaire de fonds de 54 ans, originaire de Guyane britannique.

Si elle a toujours affirmé qu’elle n’entrerait pas en politique, Gina Miller compte continuer à se battre, sur un autre terrain. « Il ne s’agit plus de l’Europe, mais de notre pays. Comment faire pour que le Royaume-uni reste un endroit tolérant alors que nous ne pouvons plus faire porter le chapeau à l’Europe pour nos problèmes », a-t-elle déclaré début janvier dans une interview au Guardian.

– Jo Swinson

Ephémère cheffe du parti Libéral-démocrate (centriste), Jo Swinson voulait rallier les europhiles et arrêter le Brexit purement et simplement si elle arrivait au pouvoir. Mais cette promesse a été jugée antidémocratique, et loin de rafler les suffrages, son parti a même perdu un de ses douze sièges au Parlement. La brune dirigeante de 39 ans n’a pu surmonter son impopularité et a même été battue dans sa propre circonscription en Ecosse.

Contrainte à démissionner de la tête des « lib-dem », sans siège parlementaire, la trentenaire fait profil bas, espérant un come-back.

pau/gmo/cf

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