Compagnie d’Etat : SME Mtius au banc des accusés pour paiement d’Overtime sans fin

  • Dénonciations en règle à l’ICAC des pratiques abusives favorisant des privilégiés de la direction

Ils sont employés par SME Mauritius mais les disparités flagrantes sur leurs salaires par rapport à leurs collègues les poussent à dénoncer cette « discrimination ». Preuves à l’appui, ces employés ont dénoncé les pratiques abusives en cours au sein de SME Mauritius s’agissant des heures supplémentaires et des indemnités kilométriques payées. Selon eux, l’on accorde à certains « employés privilégiés » des heures additionnelles lors des événements organisés par la société d’Etat. Le paiement des heures supplémentaires dépasserait même leurs salaires de base.

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Dans un document envoyé à l’Independent Commission Against Corruption (ICAC), les employés avancent que le montant total des heures supplémentaires et indemnités kilométriques (“mileage allowance”) en un mois est passé de Rs 50 344 à Rs 199 631, soit une hausse de Rs 149 287 de mars à avril. En mars dernier, le montant à payer aux employés ayant effectué des heures supplémentaires s’élevait à Rs 35 755 et les indemnités kilométriques, à Rs 14 588.

Et en un mois, le montant à débourser pour les heures supplémentaires est passé à Rs 156 884 et les indemnités kilométriques, à Rs 42 746. « Ce grand écart est la cause de frustration parmi les employés dans l’exécutif qui sont dans le niveau technique », notent ces employés.

Selon eux, le Chief Executive Officer serait « la cause » de cette frustration qui s’envenime car certains employés « sont privilégiés » et ont ainsi la possibilité d’effectuer des heures supplémentaires et des “site visits” régulièrement. Dans leur lettre, ils estiment que, par manque de vérification, « ces employés privilégiés falsifient leurs heures de travail additionnelles tout comme les kilomètres parcourus dans leurs véhicules lorsqu’ils effectuent ces “site visits” ». En raison de l’absence d’un système, qui peut surveiller le travail effectué par les employés, aucun abus ne peut être prouvé.

Cette augmentation dans le paiement de ceux privilégiés « a un lien avec l’organisation du salon des PME ». En effet, deux salons avaient été organisés par SME Mauritius, à savoir à Goodlands en décembre 2018 et Flacq en mars dernier. Selon les dénonciateurs, tous les employés, qui avaient été appelés pour travailler pour cet événement, n’ont pas soumis leur réclamation dans le délai prescrit afin de permettre que le paiement soit fait ce mois-ci. Ainsi, la rémunération relative au salon a été reportée à mai prochain.

Les employés lésés font aussi ressortir qu’au salon tenu à Flacq, le nombre d’employés de SME Mauritius sur place était surélevé pour un événement qui n’avait attiré que 72 participants. En effet, ils étaient 16 à travailler lors de ce salon. Parmi, six étaient présents du début à la fin de l’événement. En outre, des heures supplémentaires ont également été payées à dix autres employés, qui devaient travailler soit dans l’équipe de soutien, soit dans l’équipe de conseil.

Certains ont même été payés une indemnité de kilométrage. Pour les dénonciateurs, le premier et le dernier jour du salon sont les plus mouvementés, tandis que les autres jours peuvent être facilement gérés par un maximum de deux employés et de deux responsables techniques. Pour ces trois jours de salon, les employés, dont le salaire de base s’élève à Rs 26 300, ont obtenu environ Rs 60 000.

Par ailleurs, le salon des PME, organisé à Goodlands en décembre 2018, a aussi fait l’objet d’heures supplémentaires aux employés favorisés. Alors que le pays était en alerte deux, moins d’une cinquantaine de participants avait fait le déplacement. Mais pour ces employés, qui ont suivi le déroulement des événements, ceux qui ont été appelés par la direction à travailler pendant ce salon ont été grassement payés pour leurs heures supplémentaires. Celles-ci ont été payées en trois fois. En décembre 2018, SME Mauritius a dû débourser Rs 105 044 et Rs 112 063 en janvier. La somme de Rs 70 894 a été payée aux employés concernés en février dernier.

« Cette somme importante en termes de paiement pour les heures supplémentaires et l’indemnité kilométrique est déjà une indication de pratiques abusives. De plus, le sentiment de discrimination est renforcé par le fait que, la plupart du temps, les mêmes employés effectuent des heures supplémentaires et que tous les employés ne sont pas autorisés à effectuer des visites », ont-ils écrit dans la lettre.

Deux éditions du Salon des PME ont déjà été organisées à Maurice et la troisième est prévue du 3 au 5 mai à Mahébourg tandis que la quatrième se tiendra en juin à St-Pierre. Comme d’habitude, les employés mécontents estiment que le même groupe d’employés privilégiés sera retenu. Ils avancent de même que, pour le prochain salon à Mahébourg, les employés sélectionnés travailleront le 1er mai dans le but de gagner des heures supplémentaires. Ils seront ainsi payés le double. Ce jour-là, l’équipe supervisera l’installation de la marquise.

Pour ces employés, la direction aurait pu dresser une liste de tous les membres du personnel éligibles et disposés à effectuer des heures supplémentaires et des visites des lieux. Ceci aurait pu renforcer la transparence et promouvoir l’égalité des chances en matière d’heures supplémentaires et d’indemnités kilométriques. « Cette étape aurait empêché l’approche du favoritisme dans l’attribution des heures supplémentaires et aurait minimisé les griefs grandissants de la part des employés qui se sentent traités injustement par rapport à ceux ayant de forts liens politiques avec des membres du gouvernement », disent-ils.

Pour eux, les principes de bonne gouvernance et de responsabilité « peuvent être facilement violés » dans une entreprise privée même si elle est entièrement détenue par le gouvernement. « À moins que des mesures correctives ne soient prises pour éliminer l’approche sélective dans la répartition des heures supplémentaires et du kilométrage, un environnement malsain continuera de régner dans le PME Maurice et affectera ainsi son efficacité opérationnelle globale », déplorent ces employés.

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