Coronavirus : consultations GM/secteur privé sur un Worst Case Scenario

  • Une probable révision à la baisse de 0,5 point du taux de croissance pour Maurice cette année
  • L’importation des matières premières de la Chine pour l’industrie textile sera affectée à moyen terme

Le gouvernement et le secteur privé se concertent en vue de développer une stratégie susceptible de préparer le pays au pire face au coronavirus.

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Une première réunion au ministère des Finances s’est déroulée lundi avec la participation des représentants des ministères du Commerce, de la Santé, et du Tourisme ainsi que ceux de Business Mauritius, de la MCCI, de la MEXA, de l’AHRIM et de l’IMM pour une évaluation de la situation sur le front économique.

Les statistiques officielles indiquent que les importations de la Chine sont estimées à Rs 32 milliards, soit 15% des importations. Elles comprennent les produits électroniques, les produits alimentaires dont des champignons secs et des produits en boîte, les matières premières pour les industries de textile de la laine et le fil. 

Deux grosses usines spécialisées dans la fabrication des tricots ont déjà indiqué qu’elles seront affectées après l’épuisement des stocks dont elles disposent actuellement.

À la MCCI et à la MEXA, on indique avoir conseillé aux producteurs d’essayer d’identifier d’autres sources d’importation. « Le problème est que les autres productions ont déjà augmenté sensiblement leur prix par rapport à ceux pratiqués en Chine », fait-on ressortir.

Un soutien gouvernemental pourrait s’avérer nécessaire. L’importation des produits alimentaires et de pêche est actuellement interdite avec une diversification des sources d’approvisionnement d’imposant.

De son côté, la construction fera face à un problème de main-d’oeuvre. Quelque 4000 travailleurs chinois travaillent déjà à Maurice. Plusieurs projets d’infrastructure, dont le dernier vient d’être lancé à Grand-Baie, avaient prévu d’avoir recours à la main d’oeuvre chinoise. Ce qui ne sera pas possible dans la conjoncture.

L’arrivée de quelque 42 000 touristes chinois l’année dernière avait généré des revenus de l’ordre de Rs 2,4 milliards. Ce manque à gagner suscite des appréhensions dans l’industrie touristique. Toutefois, des compagnies aériennes et agences de voyages, dont Emirates, ont commencé à encourager les voyageurs qui devaient initialement se rendre en Asie et en Chine de venir dans l’océan Indien, notamment à Maurice et aux Seychelles.

Ce qui constitue un signe d’encouragement. Les autorités touristiques se préparent à lancer une campagne pour présenter Maurice comme une destination « safe »  et où les autorités sanitaires appliquent rigoureusement les protocoles de l’OMS, que ce soit au port et à l’aéroport.

Dans le port, la Mauritius Ports Authority indique que le protocole mis en place par le ministère de la Santé est appliqué dans toute sa rigueur.

« La MPA met tout en oeuvre pour faciliter la coordination entre le commandant des navires, le ministère de la Santé et le Port Master. Le commandant de chaque navire doit communiquer les informations concernant la santé de son équipage avant d’accoster. En cas de problème, et si le besoin se fait sentir, un bateau avec le personnel nécessaire se rendra sur le navire pour faire un constat », souligne-t-on officiellement avec les cargaisons vérifiées dans au moins deux ports, dont Singapour, avant d’arriver à Maurice.

Toutefois, les marins en provenance de Chine font actuellement l’objet d’un contrôle strict de la part des autorités portuaires et du ministère de la Santé.

Dans l’ensemble, les économistes estiment que la croissance économique en Chine risque de passer de 6% à 4%. Ce qui devrait avoir un effet sur l’économie mondiale. On estime également que les prévisions de croissance économique à Maurice pourraient enregistrer une baisse de 0,5%.

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