Coronavirus: l’Angleterre se reconfine, l’OMS attend les autorisations de la Chine

L’Angleterre est revenue mercredi à un long et dur confinement tandis que les pays de l’UE, confrontés à un rebond du coronavirus, attendent une décision du regulateur européen sur l’autorisation du vaccin Moderna, qui pourrait donner une impulsion à leurs campagnes de vaccination dont la lenteur est critiquée.

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La pandémie a fait plus de 1,8 million de morts depuis son apparition il y a un an en Chine, où une équipe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui devait s’y rendre pour enquêter sur l’origine de la maladie n’a pas encore obtenu les autorisations nécessaires de Pékin.

Face à la flambée du nouveau variant du coronavirus, les Britanniques ont amorcé un troisième confinement que le gouvernement promet de mettre à profit pour vacciner près de 14 millions de personnes d’ici mi-février.

« Je ne sais pas si les gens vont pouvoir faire ce dernier effort », s’inquiète Alex, retraité de 65 ans interrogé par l’AFP, critique envers la gestion de la crise.

Selon le Bureau national des statistiques, plus de 1,12 million de personnes étaient infectées par le virus en Angleterre la semaine dernière, soit un habitant sur cinquante et plus de 60.000 cas ont été recensés mardi au Royaume-Uni.

Un telle propagation du virus laisse augurer pour les semaines à venir de nombreuses admissions dans des hôpitaux déjà au bord de la rupture et une aggravation du bilan, déjà l’un des plus lourds d’Europe (plus de 76.000 morts).

L’épidémie s’aggrave également aux Etats-Unis, qui ont déploré mardi soir un nouveau record de décès sur 24 heures avec plus de 3.930 morts, selon les chiffres de l’université Johns Hopkins qui font référence, outre 250.000 nouvelles contaminations.

Au point d’en arriver à des rationnements d’oxygène et de lits dans les services d’urgence de Los Angeles, où les ambulanciers sont invités à ne plus transporter vers les hôpitaux certains patients en arrêt cardiaque aux chances de survie quasi nulles.

La flambée des infections a conduit d’autres pays à prolonger les restrictions, comme l’Allemagne et le Danemark qui va également fermer sa frontière aux résidents sud-africains en raison de la circulation dans ce pays d’une nouvelle variante du coronavirus.

– « Défi gigantesque » –

A Amsterdam, l’Agence européenne des médicaments (EMA) était réunie mercredi au sujet de l’autorisation du vaccin Moderna, alors que la lenteur du processus de vaccination dans les pays de l’UE est de plus en plus critiquée.

Les Pays-Bas ont démarré mercredi leur campagne de vaccination, dernier pays de l’UE à le faire. La première dose de vaccin Pfizer/BioNTech a été administrée à Sanna Elkadiri, une soignante de 39 ans dans une maison de retraite dans la ville de Veghel (sud), un « moment incroyable » selon le ministre de la Santé Hugo de Jonge.

Le gouvernement a été sous le feu des critiques lors d’un débat au parlement mardi, les députés s’indignant que les vaccins aient été entreposés depuis deux semaines dans les congélateurs.

En France, les responsables ont promis d’accélérer la cadence des vaccinations et de simplifier le processus, alors que le président du Sénat Gérard Larcher (LR, droite) dénonçait « l’impréparation vaccinale » et « une logistique totalement défaillante ».

L’approbation d’un deuxième vaccin pourrait donner une impulsion aux campagnes de vaccination dans l’UE, qui est loin derrière les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou Israël.

L’EMA, basée à Amsterdam, avait tenu une première réunion lundi, sans parvenir à une décision.

Le président du Conseil de l’UE Charles Michel avait déclaré mardi que le vaccin Moderna pourrait être autorisé « dans les prochaines heures », tout en soulignant le « défi gigantesque » posé par le déploiement de ces vaccins pour une population de quelque 450 millions de personnes.

L’EMA a autorisé le 21 décembre le vaccin Pfizer/BioNTech, pour lequel la Commission européenne a aussitôt donné son feu vert et qui reste à ce jour le seul vaccin autorisé en Europe, où les campagnes de vaccination ont commencé le 27 décembre.

Le vaccin Moderna a pour sa part reçu, dès le 18 décembre, l’autorisation d’urgence de l’Agence américaine des médicaments (FDA), une semaine après en avoir fait de même avec celui de Pfizer-BioNTech. Le Canada a suivi les Etats-Unis le 23 décembre.

La formule de Moderna a l’avantage de pouvoir être conservée à -20°C, et non -70°C comme pour celle de Pfizer, qui a forcé le groupe à développer des conteneurs spécifiques pour le transport.

– L’OMS « déçue » par la Chine –

Un peu plus d’un an après la découverte des premiers cas dans la région chinoise de Wuhan, d’éminents scientifiques choisis par l’OMS n’ont pas pu se rendre comme prévu en Chine pour tenter de remonter aux origines du virus.

« Aujourd’hui, nous avons appris que les responsables chinois n’ont pas encore finalisé les autorisations nécessaires à l’arrivée de l’équipe en Chine », a déclaré mardi aux journalistes à Genève le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

« Je suis très déçu de cette nouvelle, étant donné que deux membres avaient déjà commencé leur voyage et d’autres n’ont pas pu voyager à la dernière minute », a-t-il ajouté.

Pékin a indiqué mercredi que les négociations se poursuivaient avec l’OMS au sujet de « la date précise et les modalités de la visite du groupe d’experts », une question ultra-sensible pour le régime chinois, soucieux d’écarter toute responsabilité dans l’épidémie.

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