(Cour suprême) Pétition électorale No 8 – Suren Dayal : « La MBC favorisait clairement L’Alliance Morisien »

L’audition du candidat battu du Labour dans la circonscription de Quartier-Militaire/Moka (No 8),  Suren Dayal, qui conteste les résultats du scrutin, se poursuit en Cour suprême. Après avoir fait part de certaines manoeuvres qui auraient été utilisées par L’Alliance Morisien pour inciter les électeurs à voter, comme l’implémentation express du PRB en janvier 2020 ou le remboursement des victimes du Super Cash Back Gold (SCBG), le pétitionnaire est revenu sur le traitement de l’information par la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC) lors de la campagne électorale. Il a même fait état d’un rappel à l’ordre de l’Electoral Supervisory Commission.

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Suren Dayal s’est appesanti sur le fait que « c’était clair que l’intention était de bargain votes against money » et que « ou vote ou gagn kas », quand il a rappelé la position prise par les candidats de L’Alliance Morisien, spécialement le Premier ministre Pravind Jugnauth, lors de la campagne électorale de 2019, pour attirer des électeurs. Il a indiqué que pour ce PRB, « au moins 80 000 employés du secteur public étaient concernés ».

Par la suite, le candidat battu a fait le procès de la couverture de la campagne électorale par  la MBC, en guise de réponses aux questions de son homme de loi, Me Robin Ramburn, Senior Counsel, l

Robin Ramburn (RR) : Qu’avez-vous à nous dire sur la MBC?

Suren Dayal (SD) : La MBC tombe sous la responsabilité du Premier ministre, c’est lui qui nomme le directeur général et les membres du conseil d’administration.

RR : Qui étaient les membres du conseil d’administration en 2019?

SD :  Je me souviens de Rudy Veeramundar. Il était advisor au PMO et aussi membre du conseil d’administration.

RR : Comment qualifieriez-vous le traitement de l’information de la MBC lors de la campagne électorale?

SD : Infect, partial, en faveur du gouvernement. À plusieurs occasions, le leader de L’Alliance Nationale avait été attaqué et la MBC favorisait clairement l’Alliance Morisien, en particulier le Premier ministre et ses colistiers au No 8.

RR : Est-ce que l’Electoral Supervisory Commission avait pris des actions contre la MBC?

SD : C’est la première fois dans l’histoire de Maurice depuis l’indépendance que l’ESC rappelle à l’ordre la MBC. Ça n’a toutefois pas découragé la chaîne qui a continué de plus belle.

Suren Dayal est alors appelé à lire le communiqué de l’ESC, en date du 31 octobre 2019, où l’ESC a trouvé que la plainte de L’Alliance Nationale (opposition) sur des reportages biased de la MBC était fondée ; et la chaîne avait été rappelée à l’ordre par l’ESC.

RR : Si la MBC soutient qu’elle a agi de façon indépendante qu’avez-vous à dire?

SD : Je ne suis pas d’accord. La MBC était extrêmement biased. Il y avait même des journalistes sous le couvert de l’anonymat qui faisaient tout pour discréditer le leader de l’Alliance Nationale et les candidats.

RR : Savez-vous comment procède-t-on à la nomination du directeur général de la MBC?

SD : C’est le Premier ministre qui nomme le directeur général. C’est donc un nominé politique.

RR : Connaissez-vous Anooj Ramsurrun?

SD : Anooj Ramsurrun était adjoint au directeur général de la MBC quand il a quitté la chaîne en août 2019. Le 2 octobre 2019 il est nommé consultant à la MBC pour une durée d’un an. C’est lui qui chapeautait toutes les nouvelles à la radio et à la télévision pendant la campagne électorale.

RR : Et aujourd’hui quel poste occupe-t-il?

SD : Il est directeur général par intérim. Il avait été nommé à ce poste quelques mois après les élections générales.

Les conseils légaux des défendeurs, notamment Mes Ravind Chetty, SC et Raouf Gulbul, ont par la suite fait part du besoin de visionner toutes les vidéos que le pétitionnaire a fournies sur des clés USB, pour mettre en avant leur positionnement ; notamment le journal télévisé de la MBC du 1er octobre et du 16 octobre 2019, une interview d’Anooj Ramsurrun d’une durée d’une heure et trente minutes ou encore l’intervention de Somduth Dulthumun. Un visionnage qui pourrait durer plus de deux heures. Dans ce cas, les juges David Chan Kan Cheong et Karuna Devi Gunesh-Balaghee ont accordé aux parties l’après-midi d’hier pour pouvoir visionner ces clips et faire part de leurs stands aujourd’hui.

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