COURT OF INVESTIGATIONS — NAUFRAGE DU SIR GAËTAN : La MPA tente de faire Bheenick porter le chapeau du drame

L’ex-juge Angoh au Corporate Auditor Rogbheer : « He was told by his superior to proceed. Are you trying to say that he is to be blamed? »

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Les veuves des défunts dénoncent le chabntage de la MPA avec le versement de la compensation

L’ancien juge de la Cour suprême et président de la Court of Investigation, Gérard Angoh, s’est élevé catégorique contre la démarche éhontée de la Mauritius Ports Authority de faire le capitaine Moswadeck Bheenick porter la responsabilité du drame du Sir Gaëtan dans la soirée du 31 août à Poudre d’Or. La séance d’hier a également marqué par la dénonciation en règle du chantage exercé par cette la même MPA à l’encontre des proches des victimes du naufrage. Le Corporate Auditor de la MPA, Chandrasen Rogbheer a produit un rapport faisant état de deux principaux manquements pour justifier cet accident.
Le Corporate Auditor a trouvé que s’agissant de Decision Making, il y a eu une erreur de jugement professionnel. « He sought advice on two occasions and Captain Newoor said that the tug should return. The onus of this decision was still on the tugmaster and Captain Bheenick accepted to return although the weather was bad », a-t-il dit. Réagissant, Gérard Angoh a été très critique à l’encontre de ce rapport car l’auditeur n’avait pas interrogé le Port Master, le capitaine Barbeau, et son adjoint, le capitaine Newoor car les deux étaient On Leave.

Chandrasen Rogbheer avait été mandaté par la direction de la MPA pour mener une Departmental Enquiry et produire un rapport sur ce naufrage qyant coûté la vie à quatre employés. Présentant ses conclusions, le Corporate Auditor a expliqué qu’à deux reprises, le capitaine Bheenick avait contacté son supérieur pour la marche à suivre. « He sought advice on two occasions and Captain Newoor said that the tug should return. The onus of this decision was still on the tugmaster and Captain Bheenick accepted to return although the weather was bad ».

L’ancien juge l’a interrompu promptement pour lui demander s’il voulait insinuer que le capitaine Bheenick est responsable de ce qui s’est passé ce jour-là. « He was told by his superior to proceed. Are you trying to say that he is to be blamed ? », a-t-il rétorqué . « There was a professional judgment to be made and he navigated back. As a tugmaster, he had to assess the situation himself. He sought a second advice but he did not seek the advice of the Port Master », devait répondre le témoin. Et l’ancien juge de poursuivre : « It was not a good advice to proceed then. »

L’autre faille relevée dans son enquête est la décision de rattacher la barge quand la corde s’était rompue une première fois. « The rope was detached, this proved that the event was risky with the bad conditions of the weather. The tugmaster prefered to return back and recover the barge. He took a risky decision. The best decision would have been to levae the barge for safety », a-t-il dit.

« Missing parts »

Chandrasen Rogbheer a indiqué qu’il n’a fait aucun audit de l’état des remorqueurs « car cela relève de la responsabilité du Port Master ». Il a concédé qu’au cours de l’enquête pour rédiger le rapport, il n’avait pas questionné le Port Master et le Deputy Port Master, car les deux étaient en congé. Il a souligné qu’il avait un Time Frame pour soumettre le rapport et n’a pu les interviewer.
L’ancien juge Angoh, visiblement agacé, l’a repris « You do not wait for them to come back to complete your enquiry ? Some parts are missing then. How can you make a report and produce it in court when you have not questionned two importants persons ? Can’t you call them when they are on leave ? » a demandé le Chairman.

Chandrasen Rogbheer a expliqué qu’il avait un Deadline pour soumettre le rapport et que le capitaine Newoor est toujours en congé alors que le capitaine Barbeau vient tout juste de reprendre du service. De plus, le rapport, a-t-il dit, était pour la MPA et non pour la Cour d’investigation.

« Pa gagn drwa pourswiv »

Par ailleurs, la veuve de Sujit Kumar Sewoo a témoigné. Elle a indiqué que c’est à travers Facebook qu’elle avait appris la mort de son mari et que la MPA ne l’avait pas contactée. En apprenant la nouvelle sur les réseaux sociaux, son fils s’est rendu à la MPA pour prendre connaissance de la situation.

Elle se rappelle que le 31 août 2020, son époux était retourné chez lui à 7h15 après le Night Shift de la veille. il devait retourner pour l’opération de remorquage. « Li ti pe bwar dite lin gagn trwa kat call. Mo zis tann li pe dir mo pe vini la, mo pe vini la. Apre linn ale », déclare-t-elle. Elle déclare qu’après le décès de son mari, elle a obtenu son Lump Sum et qu’elle perçoit la pension mensuelle de veuve. La MPA lui avait aussi donné une somme d’argent pour les funérailles.

S’agissant de compensation, elle a indiqué que la MPA lui avait écrit pour lui demander de venir prendre l’argent de la police d’assurance pour les employés en cas d’accident mais que la direction lui avait fait comprendre que si elle acceptait cette compensation, elle ne pourrait pas entamer de poursuites légales ou faire des réclamations contre la MPA. « Mo pann aksepte parski zot inn dir pa pou gagn drwa poursuiv si pran sa kas la. Mo prefer gagn la zistis avan », a-t-elle dit.

Anita Adisson, la veuve le Sylvain Adisson, a aussi relaté dans quelles circonstances elle avait appris la mort de son mari. C’est son beau-frère qui était venu lui dire le matin du 1er septembre que son mari était à l’hôpital, blessé. « Nous sommes partis à l’hôpital du Nord, on a cherché partout, il n’était pas là-bas. Nous sommes allés à la MPA pour savoir ce qui se passe. Là-bas, on nous a fait attendre plus de dix minutes avant de m’annoncer que mon mari avait péri dans cet accident. On nous a fait attendre et le capitaine Newoor était occupé à voir un bateau. Là, il nous a dit d’aller à l’hôpital du Nord. En arrivant là-bas, on a reçu un appel nous informant que le corps de mon mari était à l’hôpital Jeetoo. »
Anita Adisson a déclaré qu’elle a reçu uniquement la Lump Sum de son mari et une aide pour les funérailles. S’agissant de ka compensation, elle ne l’a toujours pas acceptée car la MPA lui a fait comprendre que cet argent serait contre une garantie qu’il n’y aurait pas d’autres réclamations et de poursuites contre la compagnie.

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