Couvre-feux, reconfinement: l’Europe se protège, la France dépasse le million de cas

Les pays d’Europe ont durci vendredi les mesures face à une deuxième vague de l’épidémie de coronavirus, à coups de reconfinement et de couvre-feux, mais les contaminations atteignent des records, comme en France qui a dépassé le million de cas.

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L’OMS a de nouveau tiré la sonnette d’alarme : « trop de pays » dans l’hémisphère nord enregistrent une progression exponentielle des cas de Covid-19. Résultat : hôpitaux et unités de soins intensifs sont proches ou ont dépassé leurs limites de capacité, « et nous ne sommes qu’en octobre », a mis en garde l’organisation.

Sur l’ensemble du continent européen, le nombre de cas dépasse les 8,2 millions et plus de 258.000 personnes sont mortes du nouveau coronavirus.

La situation est particulièrement grave en France qui a passé vendredi la barre du million de cas de Covid-19 depuis le début de l’épidémie, et la situation continue de se dégrader avec 42.032 nouveaux cas de Covid-19 enregistrés dans la journée, un nouveau record depuis la généralisation des tests à grande échelle.

Face à cette flambée, le gouvernement a étendu le couvre-feu nocturne (21H00 à 06H00), qui concernera à partir de vendredi minuit 46 millions de personnes à Paris et dans les principales villes, soit les deux tiers de la population, pour six semaines.

Les autorités sanitaires françaises craignent désormais une deuxième vague « pire que la première » et ont dit envisager des reconfinements locaux, en essayant d’éviter un reconfinement général.

– « Prêts pour cette nouvelle bataille » –

En Belgique, un nouveau tour de vis a été donné vendredi par le gouvernement pour les sports et loisirs, décevant néanmoins les experts qui réclamaient un nouveau reconfinement. Les autorités des cinq provinces de la Wallonie, la partie francophone, ont toutefois décidé vendredi soir de durcir les mesures décidées au niveau fédéral et les maires des 19 communes de Bruxelles décideront samedi s’ils suivent le mouvement. La Belgique serait alors divisée dans le combat contre la pandémie.

Car déjà en Belgique, comme dans plusieurs pays, médecins et infirmières voient avec angoisse s’approcher cette deuxième vague.

« Mercredi, on a quasiment atteint le nombre de cas maximum de la première vague », constate Christelle Meuris, infectiologue à l’hôpital de Liège. Mais à l’époque, différence notable, les Belges étaient confinés depuis plus de trois semaines.

Au Portugal, où l’épidémie affiche des chiffres galopants, les hôpitaux se mettent aussi en ordre de bataille.

Au sixième étage de l’hôpital de Porto, réservé aux cas les plus critiques, les infirmières s’affairent dans le calme autour de malades dévêtus, reliés par câbles et tuyaux à une série d’appareils et d’écrans clignotants. « Nous sommes fatigués, et cela se voit dans nos équipes, mais nous sommes prêts pour cette nouvelle bataille », confie l’infirmière en chef Patricia Cardoso.

– Licenciements –

Au Royaume-Uni, pays le plus endeuillé d’Europe (plus de 44.000 morts), le Pays de Galles (plus de trois millions d’habitants) se reconfine à partir de 18H00 vendredi jusqu’au 9 novembre. Les commerces non essentiels seront fermés.

Selon John Sally, propriétaire du pub « The Deep » dans la capitale galloise Cardiff, « ces nouvelles restrictions vont potentiellement entraîner des licenciements ».

En Angleterre, la moitié de la population, soit quelque 29 millions d’habitants, vit désormais sous des restrictions locales plus ou moins strictes.

Manchester, dans le nord-ouest, est en alerte sanitaire maximale depuis vendredi matin. Ses 2,8 millions d’habitants ne peuvent plus se rencontrer entre différents foyers et bars et pubs ne servant pas à manger sont fermés. La région du Yorkshire du Sud va subir le même sort dans la nuit de vendredi à samedi.

L’Irlande, elle, a reconfiné toute sa population pour six semaines depuis mercredi minuit, fermant les commerces non essentiels. Mais les écoles sont restées ouvertes.

En Italie, le Lazio, la région de Rome, devient la troisième du pays, avec la Lombardie et la Campanie, à instaurer un couvre-feu.

Le Danemark a pour sa part annoncé un renforcement dès lundi de ses mesures de restriction de rassemblements et l’extension du port du masque.

– Enjeu électoral –

En Espagne, qui a officiellement dépassé le cap du million de cas de coronavirus, le chef du gouvernement Pedro Sanchez a estimé vendredi que le nombre réel « dépasse les trois millions ». Peu avant, plusieurs régions avaient annoncé de nouveaux durcissements des restrictions, appelant le gouvernement central à imposer le couvre-feu nocturne.

Les deux principales villes de Grèce, Athènes et Thessalonique, seront également soumises à un couvre-feu nocturne à partir de samedi.

La situation s’aggrave aussi en Europe de l’Est. « Toute la Pologne sera en zone rouge » samedi, avec fermeture partielle des écoles et des restaurants, a déclaré le Premier ministre Mateusz Morawiecki vendredi.

La République tchèque, où le taux de contaminations et de décès est le pire d’Europe sur les deux dernières semaines, a instauré un confinement partiel jusqu’au 3 novembre. Le ministre de la Santé Roman Prymula s’est fait surprendre à sortir d’un restaurant qui, selon sa propre administration, aurait dû être fermé, sans porter le masque obligatoire.

Le ministre des Affaires étrangères slovène Anze Logar a lui été testé positif au coronavirus après avoir terminé une tournée dans les pays baltes, où il rencontré ses homologues, alors que le pays a annoncé un confinement partiel à partir de samedi.

La pandémie a fait au moins 1.139.406 morts dans le monde depuis fin décembre, selon un bilan établi par l’AFP vendredi.

Du côté de la recherche, l’essai clinique du vaccin expérimental développé par AstraZeneca avec l’université britannique d’Oxford a repris aux Etats-Unis, seul pays où il était encore suspendu à la suite de l’apparition d’une maladie chez un participant.

Le vaccin est devenu un enjeu électoral dans la course pour la présidence des Etats-Unis, et le candidat démocrate Joe Biden a promis vendredi qu’il serait « gratuit pour tout le monde » dans le cadre de son plan national de lutte contre la pandémie, s’il était élu.

-AFP

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