COVID-19 — À l’ENT Hospital : Casse-tête à la Santé avec la vaccination à l’avant-plan

Sur les derniers six positifs décédés, trois étaient vaccinés à double dose, soit une femme de 49 ans, un homme de 80 ans et une octogénaire (88 ans).

Avec deux autres décès enregistrés dimanche après-midi – et rapportés que lundi pour éviter toute nouvelle psychose –, la Santé est confrontée à des interrogations quant aux vaccins administrés. Les indications sont que la question se pose sur l’efficacité même de ceux-ci. Les deux décès par jour enregistrés durant le week-end sont venus s’ajouter à un autre casse-tête plus compliqué, à savoir sur les six derniers cas de mortalité liés au Covid-19, trois étaient vaccinés avec la double dose. La tendance de six décès en 32 heures fait déjà tiquer plus d’un, notamment en ce qui concerne les patients vulnérables. Entre-temps, le nombre de cas asymptomatiques est toujours « on the high side », soit 236 cas, dont cinq nouvelles admissions.

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Alors que le gouvernement vient d’entériner la décision de passer à un nouveau protocole pour les porteurs du virus, les décès survenus au Covid Treatment Centre de l’hôpital ENT depuis le weekend viennent accentuer la pression sur la Santé de Kailesh Jagutpal, avec notamment trois parmi les six victimes étant complètement vaccinées contre le Coronavirus. Deux autres décès ont été enregistrés dans l’après-midi de dimanche, venant s’ajouter à une liste de quatre autres personnes décédées à l’ENT Hospital de Vacoas.
L’une d’elles est une dame âgée de 88 ans, qui avait été dépistée positive dans une clinique privée et a transité par l’hôpital de Candos avant d’être placée à l’ENT. La principale concernée, selon des recoupements d’information, avait reçu deux doses contre le Covid-19. Tout comme la quadragénaire, habitant de The Vale qui est décédée dimanche matin. Cette dernière était vaccinée à deux doses depuis un mois selon les dires de son entourage, qui s’interroge sur l’efficacité même du vaccin administré – qui était censé atténuer l’impact du Covid. Le troisième vacciné décédé était âgé de 80 ans. Cette série noire interpelle les autorités alors que l’on aborde un nouveau protocole en ce qui concerne les cas positifs, notamment l’auto-isolement à domicile.
Ces trois décès sur six notés à l’hôpital ENT soulèvent en effet des interrogations au sujet de la protection des personnes vulnérables. Du côté des autorités sanitaires, on laisse entendre que la vaccination contre le virus ne serait pas non plus infaillible et que les cas de décès survenus ces dernières heures se rapportent aux personnes dont les conditions de santé étaient déjà fragiles. L’on avance également que des cas semblables sont enregistrés à travers le monde ; des personnes, bien qu’étant vaccinées, sont décédées du Covid-19. À ce stade, les sources autorisées indiquent qu’il ne faut pas être alarmiste arguant que ces victimes souffraient de comorbidités…
En parallèle, la propagation du virus s’accentue sur le terrain alors même que les autorités sanitaires ont activé la mise en application du nouveau protocole régissant le cas d’un porteur du virus et aussi pour se faire dépister dans un Covid Testing Centre, comme l’indique officiellement le Director des Health Services, le Dr Ashwamed Dinassing.
Les critiques fusent de divers milieux au sujet de nouveaux paramètres de la prise en charge d’un patient testé positif au Covid-19, avec l’auto-isolement à domicile préconisé. D’ailleurs, au vu de la hausse du nombre de cas au quotidien, la Rapid Response Team du ministère de la Santé est de plus en plus sous pression.
Dans certains cas, l’on déplore le manque de réaction prompte alors qu’en parallèle la Hotline mise en service est saturée par les sollicitations en hausse dans le pays. À ce rythme, l’on se pose également des questions sur la pertinence de cette Domiciliary Monitoring Unit sous l’égide du ministère de la Santé qui serait opérationnelle à partir du mois prochain. D’autant que des réserves sont émises aussi sur la mise en œuvre de ce nouveau protocole d’auto-isolement à domicile en prenant en compte les conditions d’un bon nombre de foyers locaux.
Des observateurs sociaux se demandent d’ailleurs comment certaines familles, avec notamment des personnes vulnérables, arriveraient à gérer une situation avec un ou plusieurs membres atteints du Covid-19. L’on croit davantage que les autorités sanitaires procèdent ainsi en raison du nombre de cas asymptomatiques, mais que les décès enregistrés durant le weekend font tiquer face à ces nouvelles dispositions qui devraient être de mise avec la nouvelle phase de réouverture du pays, principalement aux touristes, annoncée pour le mois d’octobre.
L’on craint aussi que la formule préconisée depuis vendredi par les autorités dans la gestion du Covid-19 ne débouche sur une autre accélération dans le nombre de cas recensés au sein d’établissements éducatifs du pays, avec des étudiants issus des maisons affectées par le coronavirus. Certains prévoient qu’à ce rythme plusieurs élèves risquent de subir d’autres perturbations au niveau de
leurs classes respectives, avec dans de nombreux cas le calendrier scolaire déjà grandement affecté. Mais le Break du premier trimestre devrait permettre à l’Éducation et à la Santé de garder la tête hors de l’eau.
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Dr V. Gujadhur : « Ce protocole ne ralentira pas les nouvelles contaminations ! »

L’ancien patron des services de la Santé, le Dr Vasantrao Gujadhur, n’est pas convaincu du nouveau protocole d’isolement à domicile, présenté vendredi par le ministre de la Santé, le Dr Kailesh Jagutpal.
« Ce Set of Rules a des manquements. Et au lieu d’aider à décongestionner la situation, je crains qu’il ne l’envenime et n’aide nullement à ralentir la progression de nouvelles contaminations» , dit-il en ajoutant « d’abord, les conditions préalables. La Santé évoque une pièce séparée par patient positif. On sait bien que la plupart des Mauriciens n’ont pas de grandes maisons, vivent à plusieurs dans des maisons de quatre ou cinq pièces, au maximum, et ne disposent pas d’une pièce spéciale pouvant être aménagée de la sorte. Se pose évidemment, dans ce cas de figure, la question de l’usage des sanitaires — salle de bains et toilettes. À moins que le patient positif ne nettoie et désinfecte minutieusement à chaque fois qu’il utilise ces aménités. Et ajouté à cela, il y a la ventilation : il faut absolument que la pièce soit bien aérée au quotidien. »
Mais ce qui inquiète surtout le Dr Gujadhur, « c’est l’absence d’un Caregiver. Dans le protocole, il est mentionné que le médecin de la DMU rendra visite au patient le premier jour et le dernier jour de son traitement. Mais entre-temps, qui se charge de Monitor l’état de santé du patient, au quotidien ? » se demande-t-il.
L’ancien patron de la Santé souligne que « l’un des éléments prioritaires, c’est que son taux de saturation d’oxygène ne soit pas de moins de 94%. Il faut donc une vigilance accrue sur la température du patient; sa tension artérielle, entre autres, sur une base quotidienne. Est-ce que la présence d’un Caregiver, qui agirait également comme pont entre le patient et le médecin de la DMU n’est pas nécessaire ? Ce serait l’élément qui ferait le lien et qui pourra assurer que si la santé du patient se dégrade, il mettra tout en œuvre pour sauver sa vie ».
Le Dr Gujadhur note, au passage, que « ce médecin ne connaît pas au préalable le patient : il a besoin de toutes les informations sur celui-ci, toutes les pathologies dont il souffre, afin d’établir son diagnostic de manière complète et efficace. Ainsi, un Caregiver pourra tenir un tableau de la progression du patient. Le médecin souligne que « les personnes séropositives, celles atteintes de cancers, qui ont besoin de dialyse, ou souffrant d’autres formes de maladies immuno-dépressives ne peuvent pas s’auto-isoler. Ce serait mettre en danger leur vie. »

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