Covid-19 : un peu de farine et des brèdes mouroum pour tenir

En attendant la distribution des 35 000 colis alimentaires à des personnes en situation de vulnérabilité, dont des bénéficiaires inscrits sur le Registre Social de Maurice, c’est le système de la débrouillardise qui est mis en route par ceux qui d’une part doivent se nourrir et de l’autre côté par ceux qui accompagnent les plus démunis.
Lorsque la fermeture des supermarchés, boulangeries et d’autres points de vente de produits alimentaires a été annoncée, mardi soir, l’inquiétude avait gagné de nombreuses familles, dont celles de Katia et Francine.
« Je ne sais pas comment fera mon père âgé qui vit seul et qui n’a pas de provisions chez lui. Je n’ai moi-même pas de quoi pour tenir au-delà de trois jours. Nous ne pouvons pas sortir. Mo krwar ki mo pou bizin kasiet pou sorti pou al get li », nous confiait Katia, une habitante de Baie-du-Tombeau après l’annonce du couvre-feu total par le Premier ministre, Pravind Jugnauth.
Mercredi matin, c’est son père qui s’est rendu chez elle. Katia a pu lui donner du riz et de quoi se nourrir pendant trois jours. Quant à elle, il ne lui reste pas grand chose. Ses voisins sont venus frapper à sa porte.
« Zot inn vinn rod lafarinn pou kwi pou donn zanfan manze. Mo’nn partaz in pe se ki mo ti ena », dit-elle.
Dans sa rue, des familles ont été cherchées des « brèdes mouroum » dans la nature pour faire bouillir la marmite.
Petite réserve.
C’est aussi au pied d’une montagne que Francine avait trouvé des légumes pour compléter le peu de provisions alimentaires dont elle dispose. Alors que le salaire de son époux et le sien ont été versés hier, elle explique qu’elle comptait se rendre au supermarché ce matin pour faire des achats.
« J’ai qu’une petite réserve pour tenir pendant deux jours! J’ai trois enfants. Je ne suis pas sur le registre social. Que vais-je faire? » se demande Francine abattue.
Tout organiser au téléphone pour assurer la distribution de vivres qui seront collectés pour leurs bénéficiaires, c’est ce que fait actuellement les intervenants de l’ONG Caritas.
Patricia Félicité de Caritas travaille de chez elle pour faire en sorte que les hardship cases soutenus par l’ONG puissent avoir accès aux alimentations de base en ce temps de   couvre-feu total.
A Résidence Barkly des volontaires du Conseil Pastoral se mobilisent pour collecter des vivres pour répondre aux appels de détresse reçus depuis mercredi matin.
« Nous allons informer la police de Barkly pour l’informer que nous allons devoir circuler pour pouvoir assurer la distribution des boîtes », nous explique Edley Coosnapa.
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