COVID-19 | Après l’Hospital Cluster – Prison : la barre des 200 détenus positifs atteinte

Consultations à haut niveau entre le commissaire des Prisons suppléant et le ministre de la Santé sur « une potentielle situation explosive »

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Un nouveau palier franchi avec 253 nouveaux cas positifs et 5 admissions à l’ENT Treatment Centre en 24 heures

Après l’épisode du New Souillac Hospital Cluster du début de la deuxième vague du Covid-19, Maurice doit faire face à un autre foyer de contamination aussi délicat que le premier nommé. Le Covid19 Prison Cluster s’est développé rapidement depuis le début de cette semaine pour s’imposer comme un risque potentiel à ne pas négliger. D’ailleurs, devant la rapide détérioration de la situation ces dernières 48 heures, l’administration de la Prison, qui avait initialement cru pouvoir s’appuyer sur le protocole sanitaire en place pour endiguer la progression du virus entre les murs de la Prison Centrale de Beau-Bassin, n’a eu d’autre choix hier que d’ouvrir des consultations à haut niveau avec le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, pour élaborer une What’s Next Strategy ? » dans la conjoncture. Par contre, pour ce qui est du décompte quotidien des cas, la Santé s’en tient à sa formule vide de 253 nouveaux cas positifs et de cinq admissions à l’ENT. Sans plus en dépit des nouveaux foyers d’infection.

Ainsi, hier, le ministre de la Santé a reçu, dans l’urgence, l’Acting Commissioner of Prisons (CP), Juganaden Rungadoo. Au menu : la situation « explosive avec la détection de plus de 130 nouveaux détenus testés positifs au Covid-19 ! ». Ce chiffre vient se greffer aux 66 détenus déjà transférés à la prison de Petit-Verger, convertie en centre de quarantaine pour détenus. La barre des 200 est presque atteinte alors que des exercices de dépistage se poursuivaient en milieu carcéral en cette fin de semaine avec le nombre de cas positifs devant progresser encore.

Des exercices de « mass testing » se déroulant dans l’enceinte de la New Wing, à Beau-Bassin, « où tout nouveau détenu est placé en isolation, depuis le début de la pandémie, l’an dernier, ont permis de chiffrer l’étendue des dégâts ! Une extrême inquiétude règne parmi les gardes-chiourmes compte tenu de l’évolution de la situation et des premiers signes d’énervement en milieu carcéral.

À ce stade, les officiers de la Santé font leur maximum. Mais la principale appréhension demeure que les facilités de quarantaine aménagées à la prison de Petit Verger, qui accueillait, avant qu’elle ne soit transformée en centre de traitement, 285 détenus, ne pourront héberger tout ce contingent de nouveaux malades…»

« Et si les autorités décident d’intégrer ces quelque 130 nouveaux détenus positifs, cela fera presque 200 malades, et cela risque d’être catastrophique », soutiennent des sources bien informées. Raison principale évoquée : « l’administration de la prison a travaillé de façon à respecter le protocole sanitaire, avec un détenu ayant accès à une salle de bains et les toilettes. Il n’y a ainsi aucun échange, ni contact entre les détenus positifs. Tous sont bien isolés et une vingtaine de gardes-chiourmes composent le cordon sanitaire autour des 66 détenus malades. »

Or, indiquent encore ces mêmes sources, « avec plus de 130 nouveaux malades, il faut repenser l’aménagement des aménités. Et surtout, augmenter l’effectif de Prison Officers! » Ils se demandent « s’il ne faudra pas prévoir d’autres arrangements, comme aménager des centres dans d’autres institutions pénitentiaires pour pouvoir absorber tous ces malades et les traiter comme il le faut…»

Le commissaire de Prisons par intérim, Juganaden Rungadoo, a sollicité une séance de travail avec le ministre de la Santé et ses plus proches collaborateurs pour une évaluation de la situation médicale et décider de la marche à suivre. Au sein de l’administration de la Prison, l’on affirme qu’elle avait anticipé qu’elle allait se retrouver avec un certain nombre de nouveaux détenus positifs. « Mais pas autant que cela ! Là, les données changent totalement…», fait-on comprendre. Les techniciens de la Santé ont planché sur la question, avec l’aide des officiers de la prison, jusqu’à tard hier soir en vue de proposer un nouveau cadre de traitement devant être avalisé au plus haut niveau, soit lors des délibérations du conseil des ministres du jour.

Du côté des officiers des prisons, l’on affirme que « le moral est au plus bas ! Nepli kone kouma pou fer… La peur et la panique sont là ! » Certes, la plupart des Prison Officers ont été vaccinés.

« Les détenus qui se trouvent tant à Beau-Bassin que dans les autres prisons, l’ont été également. Mais les risques d’attraper le virus sont désormais beaucoup plus grands ! » Ce que redoutent surtout ces officiers, c’est « que le virus soit contracté et qu’il se transmette parmi les détenus.  Le résultat pourrait être catastrophique ! Nous avons eu des échanges via des organismes étrangers et nous avons appris que dans certains pays, il y a eu des mutineries. Nous voulons à tout prix empêcher cela. »

Deux cas positifs aux Finances

depuis lundi, mais zéro mesure !

Et pourtant, ces fonctionnaires en poste dans cette unité spécifique du ministère des Finances ont attendu longtemps que des officiers de la Santé viennent pratiquer un exercice de « mass testing » dans leurs bureaux et il était même question d’isolement et de « work from home » !

Tout commence ce lundi 9, quand une première employée de cette section du ministère régie par Renganaden Padayachy se sent mal… Elle effectue un test antigénique qui se révèle… positif. Prenant ses responsabilités, elle suit le protocole en place et la crainte qu’elle nourrissait devient hélas ! une triste vérité quand le PCR confirme le verdict… Au bureau, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre et la peur gagne évidemment les collègues de la jeune femme. La panique gagne du terrain dès le lendemain, quand une deuxième employée, de la même unité, qui, de surcroît voyage dans le même transport que la première employée testée positive, est également portée malade…

Ces deux éléments étant placés en centre de traitement, et les autorités prenant les dispositions pour leurs proches, les autres employés de cette division des Finances attendent, avec beaucoup d’espoir, que « des mesures seront prises pour nous dépister et nous protéger… Nous avons tous des familles et nous ne savons pas si nous avons été contaminés ou pas », indiquent ces fonctionnaires, apeurés, au Mauricien. Cependant, « en mi-semaine, nous avons appris, à notre grand étonnement qu’aucune mesure ne sera prise ! Il avait été question, mercredi, de mettre en place un Roaster ou un système de shift, et même d’envisager le Work from Home pour certains, pour quelque temps… Mais finalement, jeudi, on a totalement déchanté, parce qu’on nous a dit qu’il y a des dossiers urgents et que, de ce fait, personne n’ira en isolation ni de WFH

qui sera appliqué…» Depuis, ces fonctionnaires avouent qu’ils sont « démotivés. Nou pe gayn extra per pou vinn travay. Desinfection narien pann fer. Nou mem nounn netoye nou bann zafer ek nou bann desk…»


CAMPUS DE RÉDUIT

Dhanjay Jhurry rassure les cas de Covid-19

À hier, cinq étudiants de l’Université de Maurice qui ont été testés positifs au Covid-19. Ils sont trois étudiants de la faculté des sciences sociales et un de la faculté de Law and Management et un autre de la faculté d’Engineering.

Dans un communiqué émis par la direction de l’institution, ces étudiants n’ont pas été infectés sur le campus mais plutôt dans leur cercle privé. Toutefois, l’institution a été critiquée par certains employés, dont l’ University of Mauritius Staff Union par son manque de réactivité lorsque des cas de Covid-19 étaient entendus parmi les étudiants.

Répondant aux critiques, le vice-chancelier, Dhanjay Jhurry soutient que l’UoM était consciente que des cas positifs allaient être enregistrés. « On l’avait déjà prévu mais nous avions établi un protocole. Si un étudiant est positif dans une salle d’examens, tous les examens sont envoyés et seront organisés après. Le protocole, qui a été établi par le ministère de la Santé et, a été approuvé », dit-il.

Dhanjay Jhurry explique également que l’université a émis un communiqué après la confirmation des quatre cas positifs. « Nous avons entendu parler des cas mais il faut qu’on soit sûr et ait les certificats », dit-il et ajoute aussi que son équipe s’est réunie mardi pour rédiger un communiqué. « Où est-ce qu’on a fauté? On ne peut pas communiquer du n’importe quoi aux gens. Avant de communiquer, il faut qu’on soit sûr », souligne-t-il.

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