À partir du 1er octobre, le Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport s’apprête à accueillir 60 avions par semaine contre 15 jusqu’ici
Mais aucune indication officielle sur l’allègement des contraintes liées au protocole sanitaire, dont la jauge de 50 pour des rassemblements publics
Le slogan « Tou Korek dan Lakaz Mama » est le nouveau cri de guerre de l’Hôtel du Gouvernement dans la lutte contre le Covid-19. Et surtout à l’approche de l’échéance du 1er octobre. Prenant le relais de son collègue de la Santé, Kailesh Jagutpal, le Deputy Prime Minister et ministre du Tourisme, Steven Obeegadoo, a pendant plus d’une heure en direct du Treasury Building, justifié la décision de la réouverture des frontières à la date susmentionnée en vue de faciliter la relance de l’industrie du tourisme. Il a tenu à faire comprendre qu’à partir du 1er octobre, le Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport s’attend à accueillir une soixantaine de vols par semaine contre une quinzaine actuellement. Du 15 juillet au 14 septembre, 9 367 passagers avaient débarqué à l’aéroport.
Par ailleurs, en dépit de cette longue intervention de Steven Obeegadoo, plaidant en faveur de l’industrie touristique, de nombreux opérateurs dans des secteurs connexes, dont les restaurants, les salons d’esthétique, les salles de gym, les Night Clubs ou autres salles de cinéma, sont restés sur leur faim. Alors que lors d’une précédente intervention formelle, l’obligation vaccinale a été imposée aux membres du personnel de ces secteurs d’activités à partir du 15 septembre, les gérants s’attendaient à voir les autorités sanitaires alléger les contraintes du protocole pour être prêts le 1er octobre. Mais il n’en est rien. Et encore moins pas un mot sur la levée de la jauge de 50 personnes pour tout rassemblement public et même dans les lieux de culte.
Prêchant les vertus des données en pourcentage tout en faisant abstraction de cette phrase de notoriété politique de l’ancien Premier ministre britannique, Benjamin Disraeli, Lies, Damned Lies and Statistics, Steven Obeegadoo s’est lancé dans un exercice chiffré pour faire la démonstration que « Tou Korek » avec l’évolution du nombre de cas de contamination ces dernières semaines. Pour les dernières 24 heures, 171 nouveaux cas de contamination, dont six admissions à l’hôpital ENT.
Il a tenté de vendre le point que même avec le nombre de décès « akoz Covid » franchissant le seuil de 100 d’un moment à l’autre, le pourcentage de décès par rapport au nombre de contaminés a chuté comparativement de mars de l’année dernière, avec les trois premiers décès et les 99 à mercredi. Toutefois, il concèdera que « chaque nouveau décès au Covid-19 est un de trop ». Il devait s’appuyer sur une série de graphiques attribuées à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour les besoins de ses explications en solo d’hier après-midi.
Le Deputy Prime Minister s’est appesanti sur le fait que la réouverture des frontières et la subséquente reprise dans l’industrie touristique devront permettre de sauvegarder 100 000 emplois directs et indirects. « Nous devrons réussir ensemble et comme une seule nation cette réouverture des frontières. Si nou oule protez bouse manze sa 100 000 fami. Au cas contraire, ce sera la faillite et l’écroulement du secteur hôtelier », ajoute-t-il en substance.
Toutefois, la plateforme et les cibles choisies par le No 2 du gouvernement pour gérer et contrer la décision des États-Unis de classer Maurice dans la catégorie de pays à haut risque (catégorie 4) pour le Covid-19 sont des plus inappropriées.
« Maurice doit assurer sa promotion avec conviction que la situation est sous contrôle sur le plan de la propagation de la pandémie pas en s’adressant aux Mauriciens mais par le biais d’une campagne d’explications intelligentes et pointues sur les principaux marchés touristiques porteurs à l’étranger », font comprendre des opérateurs de premier plan mais n’adhérant nullement à cette campagne Tou Korek dan Lakaz Mama.
S’attaquant à cette inclusion de Maurice dans la catégorie de pays à haut risque, le Deputy Prime Minister et ministre du Tourisme a tout simplement trouvé que d’autres pays comme la France, le Royaume-Uni, la Suisse et même Israël en font partie. En pas moins de trois occasions, le militant Obeegadoo n’a pas hésité à citer en exemple Israël en matière de lutte contre le Covid.
À ce jour, le message émanant de l’Hôtel du Gouvernement est que coûte que coûte la réouverture des frontières du 1er octobre se fera et que le ministère de la Santé a déjà élaboré son Preparedness Plan pour faire face à toute éventualité…