COVID-19 – Dans les entreprises : Subron parle d’un « relâchement criminel » du protocole sanitaire

Le négociateur du Joint Negotiating Panel (JNP), Ashok Subron, qualifie de « relâchement criminel » la politique sanitaire qui prévaut dans le pays par rapport au Covid-19. En présence du porte-parole de la Sugar Industry Labourers Union (SILU), Devanand Ramjuttun, du président de l’Artisans and General Workers Union (AGWU), Lall Deonath, et du président de la Plantation Workers Union (PWU), Pregassen Moonien, il a affirmé que « le gouvernement, en particulier le Deputy Prime Minister Steven Obeegadoo, est entré dans une sorte d’hystérie en voulant procéder à la réouverture des frontières pour relancer l’industrie touristique. »

- Publicité -

« Nous vivons un moment où le gouvernement est en train de prévaloir la loi de la jungle en ce qu’il s’agit d’un contrôle sanitaire sur les lieux de travail dans différentes entreprises du secteur privé », déclare Ashok Subron. Les travailleurs, qui sont mis en quarantaine, « se font pénaliser, car leurs absences au travail sont déduites de leurs congés annuels et congés de maladie, alors que ces derniers ne font que protéger la population ». Il a aussi dit être en présence d’informations « troublantes », selon lesquelles, affirme-t-il, « des officiers seraient en train de transporter les travailleurs de leurs dortoirs jusqu’aux entreprises pour lesquelles ils travaillent ».

Il devait aussi dire son impression à l’effet que le protocole sanitaire « a été laissé entre les mains des entreprises ». Ajoutant : « Au lieu de s’intéresser à ce problème, le gouvernement est en train d’accorder des milliards à des entreprises, qui se préparent déjà à licencier des travailleurs. Le peuple a le droit de savoir quelles sont les entreprises qui ont bénéficié des fonds de la Mauritius Investment Company Ltd. »

Le syndicaliste devait aussi faire ressortir que le Finance Bill sera appelé à être voté « sans des consultations officielles avec le mouvement syndical ». L’amendement qui sera apporté à la Workers’ Rights Act , dit-il, stipule qu’une entreprise n’aura plus besoin d’avoir recours à la MIC pour un soutien financier avant de se rendre au Redundancy Board.

Il trouve par ailleurs « absurde la déclaration d’un syndicaliste à l’effet que l’amendement à la Workers Rights Act empêchera le licenciement », avant de poursuivre : « Kapav li diskit ek sertin sindikalis ki al tou lezour dan so buro laba. » Il devait aussi souligner : « Le Finance Bill est en train de changer l’article 48, où le Premier ministre peut, par voie de règlement, changer n’importe quel amendement apporté dans plus de 90 lois à travers le Finance Bill comme si nous étions dans une monarchie. Nous assistons à un basculement autoritaire. »

Et cette situation s’aggrave, est-il d’avis. « Nous sommes en train de préparer les travailleurs pour lutter contre la dictature des monarques et des oligarques. Ce faisant, nous nous préparons pour de grandes actions industrielles, car, clairement, “they are taking us for granted” », dit-il. Avant de demander aux citoyens de « se préparer pour des actions d’envergure nationale ». En attendant, le JNP réclame une « rencontre urgente » avec le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, et le représentant de l’OMS à Maurice pour « discuter du protocole sanitaire dans les entreprises ».

Intervenant à son tour, Lall Deonath estime que le gouvernement « doit rendre public au plus vite le rapport de la Banque mondiale sur la réforme de l’industrie sucrière ». Selon ses informations, ce rapport serait en effet « damning » pour les travailleurs du secteur. « Zot pe kasiet rapor-la ! » dit-il.

« Le gouvernement a délaissé les travailleurs de l’industrie sucrière depuis 2015, alors que tous les artisans et les laboureurs ont voté pour ce gouvernement », reprend-il. Et de dire regretter que l’opposition « ne parle plus du sort des travailleurs de l’industrie sucrière, qui font face à de grosses difficultés pour négocier avec les patrons de l’industrie pour revoir leurs conditions de service ». Selon lui, « zot kalkil : repran pouvwar pour fer Majakaro ! »

Quant à Devanand Ramjuttun, il a réclamé également que le rapport de la Banque mondiale soit rendu public. Concluant : « plusieurs propriétaires sucriers sont en train d’appliquer leurs propres lois en ce qu’il s’agit du départ des travailleurs. »

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -