(Covid-19) Total Lockdown : le désarroi gagne des Mauriciens, pris de court

« Que va-t-on manger jusqu’au 31 mars? » Le Total Lockdown instauré par le Premier ministre ce mardi soir a pris de court de nombreux Mauriciens, pas préparés à faire face à une telle mesure.

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« Nous avons suivi les consignes du gouvernement : pas d’attroupement aux supermarchés, éviter la foule… Ce soir avec l’annonce du Total Lockdown, on se rend compte que nous avons été dupés », déplore une mère de trois enfants, dont un bébé en bas âge, qui « n’a plus de lait ».

« Nous aurions dû nous ruer vers les supermarchés comme certains », ajoute-t-elle.

« J’ai eu ma paye ce matin et je pensais aller faire les courses demain », confie un habitant du nord. Ce trentenaire, qui a à sa charge ses vieux parents, se retrouve avec des placards vides.

« Ki mo pou donn mo mama e mo papa pou manze », se demande-t-il.

« Harmonie sociale ».

Un quadragénaire de Roches-Brunes, lui, estime que « c’est une bonne décision mais qui a été prise trop vite ». Et d’ajouter : « Les gens vont se révolter. Cette situation pourrait toucher l’harmonie sociale » estime-t-il.

« Mo bolom inn fer enn bon kan inn anons sa, mo ankor pe rezonn li », raconte une habitante de Camp Rodrigues. « Ce matin une voisine a filmé deux personnes en détresse en train de cuire sur du bois. La pluie a dû tremper l’intérieur de leur maison ».

« Ils auraient dû donner un délai avant de prendre une décision aussi radicale, surtout pour les personnes qui n’ont pas les moyens », déplore Lois, un habitant d’Albion.

Poonima, qui réside à Flic-en-Flac, se dit « d’accord pour la fermeture des boulangeries et des tabagies afin de minimiser les risques du virus ». Toutefois, nuance-t-elle, le gouvernement « aurait pu prendre des sanctions plus sévères et ne pas fermer les supermarchés ».

« Alternative ».

Cédrik, un habitant de Richelieu, demande que les autorités « trouvent une alternative pour mettre en place une distribution de vivres supervisée par la force policière ».

« 7 zour li tro bokou san fer enn rasion an avans », estime un jeune de Floréal. « Il aurait fallu donné au moins un jour de préavis afin que chacun puisse prendre ses précautions »

« Si le gouvernement a pris une telle décision, se akoz manier ki dimounn pe fer, pa respekte konsign », fulmine une autre habitante de la localité.

Un point que partage Mario Maudarbaccus, travailleur social de Richelieu. « Le gouvernement avait donné des consignes mais beaucoup ne les respectent pas. Il y a des gens partout alors que nous sommes en confinement ».

« Pour moi, cette décision a été prise sur un coup de tête », avance Soreza, de Petite-Rivière. « Ena dimoun ki fek gagn kas yer, ena lapay mem pa ankor gagne. S’ils décident d’instaurer une semaine de confinement supplémentaire, comment feront ces gens? »

« J’essaie de prendre cela d’un côté positif », tempère un habitant de Bambous. « Bien sûr cette décision a pris beaucoup au dépourvu, mais, en cette période, les gens ont reçu de l’argent et risquent tous d’aller faire des achats. La foule aurait pu être davantage contaminée », explique-t-il.


Passerelle Women Centre : « Pas suffisamment de provisions pour tenir 7 jours »

Passerelle Women Centre, centre de détresse pour femme, a lancé un appel aux dons à travers sa page Facebook. « Nous avions suivi les instructions et nous n’avons pas été dans les supermarchés bondés et malheureusement nous n’avons pas suffisamment de provisions pour tenir 7 jours », est-il écrit dans un post.

« Nous sommes remplis, ayant choisi de ne pas supprimer nos services pendant cette période de confinement. Il y a plusieurs enfants parmi nos résidents ».

« Un appel donc à ceux qui auraient du surplus (par exemple des légumes que vous ne pouvez pas garder, des fruits, aliments de base, entre autres) pour les partager ».

 

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