COVID-19 — Variant Delta ou 3e vague : Appréhensions croissantes dans le secteur des exportations

La moyenne de 200 cas par jour, nouvelle norme d’infection au virus, constitue un sérieux handicap pour le secteur des exportations

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La MEXA appelle à une réaction des autorités et une refonte du protocole sanitaire pour faire face à la nouvelle donne sur le terrain

La nouvelle moyenne quotidienne de quelque 200 cas de contamination au Covid-19, le chiffre exact pour hier étant de 218, représentant quatre fois le taux pour la première quinzaine, suscite des appréhensions croissantes dans le secteur industriel. Pourtant avec la date-butoir du 15 juillet, marquant la réouverture des frontières, l’économie devrait tourner une nouvelle page. En effet, depuis la fin de la semaine, même si les patients sont asymptomatiques, les cas de contamination au virus ont littéralement explosé dans les dortoirs des travailleurs étrangers de ces unités industrielles tournées vers l’exportation. Dans cette perspective et des risques potentiels de voir les opérations industrielles être bloquées, la Mauritius Export Association (MEXA) est sortie de son silence pour réclamer une réaction énergique des autorités avant qu’il ne soit trop tard.

Après la conserverie de Princes Tuna Mauritius et ses 218 employés, plus particulièrement de son segment de main-d’œuvre étrangère depuis juin dernier, des Majors de la confection et du textile en général font maintenant face au casse-tête des Dortwar-Clusters. L’onde de choc de ce nouveau scénario, qui s’apparente à une troisième vague avec pour vecteur le variant Delta, phénomène sujet à confirmation des autorités sanitaires, est diversement commentée.
Après Real Garments et ses dortoirs-quarantaine, l’autre principal opérateur, la Compagnie Mauricienne de Textile, est affectée par des cas d’infections en série. Le dortoir de la Compagnie Mauricienne de Textile Ltée (CMT), situé à La Tour-Kœnig a été placé sous contrôle des autorités sanitaires avec un total de 224 travailleurs concernés. Les autorités policières sont appelées à assurer la surveillance des lieux avec de premiers cas positifs.
Mais des informations recueillies des milieux informés indiquent que la propagation est aussi présente au sein d’autres entités du secteur du textile avec notamment des cas dépistés aussi chez Strategic Garments à Lallmatie, Maxiwear Ltd à Piton, Firemount Textile à la Tour Koenig, Aremo Ltd à Rivière du Rempart ou encore Miniature Model Ltd à Goodlands.
Ce web de contamination inspire de vives inquiétudes parmi les acteurs économiques du secteur qui sont dans l’obligation de se plier aux protocoles sanitaires en place et agréés dans la conjoncture.
Comme dans le cas de la conserverie Princes Tuna, on laisse entendre que l’impact économique de cette perturbation dans la production due au Covid-19 est lourd à supporter, avec la compagnie plongeant dans une situation financière difficile depuis que plusieurs de ses dortoirs ont été convertis en centre de quarantaine. Si on affirme avoir pu s’acquitter de coûts fixes de plus de trois millions d’euros (Rs 130 millions) pour les trois semaines de juin, Princes Tuna s’est retrouvée avec une nouvelle chaîne de contamination, réactivée selon certaines sources, par le Cluster Maryaz de Terre Rouge. « Pe inport ki kalite protokol ou pou mete, ou pou fini par remet leleman risk kan travayer morisien ankor pe al partou ek pe ramen viris la dan la konpagni. Eski sa ve dir ki a sak fwa ena sa lantrepriz la pou bizin ferme ek perdi 7 ou 14 zour », se demande un des responsables de ces compagnies impactées par ce qui se passe.
Face à ce scénario inédit qui se précise, entraînant des conséquences économiques majeures avec notamment des commandes à l’exportation perturbées, la MEXA demande aux autorités d’agir promptement afin d’éviter le crash financier de nombreux opérateurs. L’association des exportateurs par la voix de sa directrice Lilowtee Rajmun-Jooseery concède que la situation est compliquée avec plusieurs usines affectées par la propagation du Covid-19 et les dortoirs des travailleurs étrangers placés en quarantaine.
« Ça va de mal en pis », laisse-t-elle entendre avec le nombre de cas positifs dépistés en hausse constante ces derniers jours dans ces dortoirs.
Elle explique que quoique le secteur de l’exportation soit vacciné dans sa grande majorité, soit 95 % des 36 000 personnes qui y travaillent, la nouvelle vague de contamination met à mal les opérateurs. « Nous sommes l’un des secteurs qui s’est fait vacciner Double-Dosed le plus tôt. Mais voilà que les opérations et la production prennent un coup économique énorme avec la propagation dans ces dortoirs », avance-t-elle.
La directrice de la MEXA relève que malgré les mesures prises par les compagnies pour tenter de règlementer les mouvements entre les usines et les dortoirs, le Covid-19 a réussi à s’infiltrer à travers les locaux, accablant toutes ces entreprises qui sont désormais dans l’incapacité d’honorer plusieurs de leurs commandes.
« Vous prenez toutes les mesures et dès qu’un cas est détecté, vous êtes forcés de passer en mode quarantaine. Finalement, it’s a never ending chain. L’on ne peut fermer perpétuellement des entreprises », affirme Lilowtee Rajmun-Jooseery au Mauricien. Ainsi, elle préconise que les autorités du pays doivent absolument revoir le protocole sanitaire en place surtout dans les cas où les contaminés sont doublement vaccinés et asymptomatiques.
« Nous avions dit que les mois de juillet, août et septembre vont être difficiles, soit avant que le pays ait atteint la Herd Immunity recherchée », explique-t-elle.
Elle considère que la situation du moment reste compliquée et critique avec les compagnies affectées accusant de gros coups financiers dans la conjoncture. La MEXA réclame ainsi une prompte réaction des autorités afin que ce protocole des dortoirs soit revu, facilitant aussi ces travailleurs qui ne peuvent être confinés pendant des semaines et semaines alors qu’ils sont asymptomatiques.

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