Covid: évacuation hors normes entre Réunion et France métropolitaine

Quatre patients hospitalisés pour Covid-19 sur l’île française de l’océan indien la Réunion ont été évacués vers la Métropole par vol sanitaire hier soir, une opération sans précédent par la durée du vol et le nombre de malades transportés, selon les autorités sanitaires.

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Venant de l’archipel français de Mayotte (dans l’océan indien) dont ils avaient été déjà évacués, les quatre patients sont hospitalisés en réanimation à La Réunion. Ils doivent atterrir ce vendredi matin dans un aéroport de la région parisienne après onze heures de vol.

Le voyage vers la Métropole a duré 11 heures. Pour cette première, des moyens hors normes ont été mis en oeuvre par l’Agence régionale de santé (ARS) et le centre hospitalier universitaire de La Réunion: 15 soignants, dont trois médecins et quatre infirmiers du Samu de Paris, ainsi que 800 kg de matériel médical ont ainsi été mobilisés.

« Ils sont inconscients et intubés », a précisé le professeur Bertrand Guihard, chef du service d’aide médicale urgente (SAMU) Réunion, lors d’un point presse jeudi à l’aéroport de Saint-Denis de la Réunion.

S' »il n’y a pas de risque zéro » en médecine, Bertrand Guihard souligne: « nous avons mis tous les moyens (en place) pour minimiser ces risques en termes de compétences médicales, de nombre de soignants, de matériel, d’organisation et de préparation ».

Si les évacuations sanitaires sont courantes entre l’île et la Métropole, c’est la première fois qu’autant de malades seront transportés simultanément, précise le médecin.

Une dérogation de l’aviation civile a d’ailleurs été nécessaire pour permettre à la compagnie Air Austral d’embarquer ces malades. « Nous sommes homologués pour transporter deux civières, nous avons eu une autorisation spéciale pour passer à quatre », indique Amine Tadjadit, responsable de la maintenance navigabilité à Air Austral.

« Ces patients Covid ont une fragilité pulmonaire ce qui nécessite d’être très précautionneux. Là on est sur quatre patients transportés, c’est une énorme logistique, toute une organisation qui relève de l’exceptionnel », commente Bertrand Guihard.

Chaque malade aura à disposition 9.000 litres d’oxygène, soit plus que les 7.000 dont ils auront besoin normalement selon les médecins. Cette quantité « fait partie des points pour lesquels nous avons limité le nombre de patients (évacués), car la quantité (d’oxygène) que l’on peut se permettre à bord reste limitée », ajoute le médecin.

A ce stade, la mise en place d’une autre opération de ce type n’a pas encore été décidée.

Entre le 20 février au 26 février, 884 nouveaux cas de Covid, dont 7 décès, ont été recensés par l’ARS, soit un taux d’incidence de 104 pour 100.000.

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