Affaire Gaiqui : création d’une plateforme contre la brutalité policière

Une plateforme comprenant l’avocat Anoop Goodary et plu- sieurs travailleurs sociaux a été mise en place pour combattre la brutalité policière et l’injustice. On y retrouve entre autres Salim Muthy, Eddy Sadien et Raja Madhewoo. Ils comptent sensibiliser la population sur la question et inviter les autorités à prendre des actions pour en finir avec les tortures. Une première marche sera organisée le 15 mars à l’occasion de la Journée internationale contre la brutalité policière.

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L’initiative de ce regroupement revient à Me Anoop Go- odary, l’avocat de David Gaiqui, et au travailleur social Désiré Johnson, qui avait porté plainte contre Showkutally Soodhun pour propos séditieux. Plusieurs personnes qui se disent « victimes » de brutalités policières ont également témoigné lors du point de presse organisé aujourd’hui. Parmi eux, Clif- ford Esther, qui affirme avoir été arrêté chez lui, à Baie-du- Tombeau, le 5 mars 1982 et brutalisé par des policiers. « Ils ont tiré une balle dans ma bouche. Jusqu’aujourd’hui, je suis handicapé. Je ne vois pas de l’œil gauche et je ne peux plus utiliser mon bras droit. »

Le travailleur social Eddy Sadien plaide pour que « justice lui soit rendue » 36 ans après les faits allégués. Clifford Esther et sa famille manifesteront devant l’hôtel du gouvernement le 5 mars pour alerter l’opinion publique sur son cas. Raja Madhewoo, qui affirme également avoir été malmené en plusieurs occasions lors de ses manifesta- tions, est lui aussi d’avis qu’il « faut en finir avec les injustices ». Le président de la Street Vendors Association, Hyder Ryman, a également témoigné de l’attitude des policiers envers les march- ands ambulants, précisant que ceux-ci « sont en train d’essayer de gagner leur vie ».

Salim Muthy est revenu sur la mort de Kaya, dont on a observé le 19e anniversaire cette semaine. « La justice a reconnu que la famille de Kaya a souffert et lui a versé une compen- sation. Mais qu’en est-il des coupables ? Où sont les poursuites ? » Il a posé la même question pour Berger Agathe, Iqbal Toofanee et le constable Hureechurn, mort en cellule policière.

Des artistes – dont Dr Boyzi- ni, Kenny Seenien et Axel Emi- lien – ont aussi été appelés à témoigner de la brutalité qu’ils ont subi au poste de police de Trou-Fanfaron le 30 décembre 2015. Ils affirment avoir porté plainte contre la police, ajoutant qu’à ce jour, « l’enquête est au point mort ». La famille de David Gaiqui et la victime elle-même sont aussi revenues sur les évé- nements de janvier.

Me Anoop Goodary a précisé que le but de ce regroupement « n’est pas de s’élever contre la po- lice, mais de travailler ensemble pour apporter un changement dans la manière de faire et pour le bien-être de la société ». Dé- siré Johnson a, lui, précisé que « ce combat est pour la justice », ajoutant que l’affaire Gaiqui « a permis de déclencher ce mouve- ment pour dénoncer une pratique qui n’a que trop duré ».

Dans cette optique, une marche est prévue le 15 mars à l’occasion de la Journée in- ternationale contre la brutalité policière. Elle démarrera devant l’église de Cassis à 10h pour se diriger vers le Jardin de la Compagnie.

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