(Cyclisme) Démission du SG de la FMC : La surprenante démarche d’Hans Brasse

C’est une affaire qui secoue la petite reine locale depuis une semaine et dont elle s’en serait très bien passée ! Surtout lorsqu’on considère l’évolution de la situation de très près. Hans Brasse, élu secrétaire général de la Fédération mauricienne de Cyclisme (FMC), a soumis sa démission trois semaines à peine après les élections, mais reste quand même membre du comité directeur. Retour sur la surprenante démarche de l’ancien secrétaire-générale qui, de par les circonstances, le discrédite énormément.

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C’est un véritable séisme qu’a connu la FMC, fédération pourtant réputée pour sa sérénité. En effet, dans une lettre soumise au président Michel Mayer, datant du 15 décembre 2020, Hans Brasse explique: « I hereby submit my resignation as Secretary General of the FMC. I have taken the time to think about it and I am not willing to pursue in that position as I had informed the former president and vice-president about eligibility and non-eligibility of candidates for the election and these weren’t taken into consideration and I am not comfortable in holding that position since I feel that even if I gave so much of my time and effort for the good running of the FMC for the last 12 years and especially the last four years, my role has never been respected as it was just by effort and work which was needed and used”, écrit-il.

«… just to annoy some people » !

Contacté par Week-End toutefois, Hans Brasse n’a pas souhaité faire de commentaires ! Etonnant de sa part surtout lorsqu’on considère la réaction qui a suivi sa démission au sein de la FMC. Il a précisé qu’il communiquera désormais que par la voie fédérale ! Pourtant, Week-End avait plusieurs questions à lui adresser notamment sur ce départ brusque et ce, trois semaines après avoir pourtant participé aux élections de la fédération. Plusieurs questions restent donc sans réponse avec la décision d’Hans Brasse de s’enfermer dans sa coquille. C’est sa décision à lui et nous la respectons. Ce faisant toutefois, il s’est auto-discrédité. 

 La première question qui est sur toutes les lèvres est de savoir pourquoi l’ancien SG a accepté la tenue de l’assemblée élective du 30 novembre au siège de la FMC à Saint Pierre, s’il était convaincu que trois représentants de club n’étaient pas éligibles ? Il ne faut pas non plus qu’il oublie que c’est lui-même qui a fait suivre à la presse, un courriel comprenant la liste des neuf candidats pour l’AG élective. Courriel datant du vendredi 27 novembre, soit à trois jours des élections.

Ce qu’il faut aussi souligner, c’est qu’Hans Brasse a participé à ses élections et s’est même auto-proposé comme président, alors que Norbert Froget avait déjà suggéré Michel Mayer. Un vote à bulletin secret a été effectué et c’est le deuxième nommé — un des membres qu’il considère inéligible — qui a obtenu la majorité de 6 voix contre 3. Réagissant, dans sa correspondance, au fait de s’être proposé, Hans Brasse déclare: « I wish to reiterate that my decision has nothing to do about presidency as I did put my candidature against you just to annoy some people as I had never wished to be the president since position is not a priority for me » !

Pour le vice-président de la FMC, Jean-Philippe Lagane, l’ancien secrétaire général n’a pas joué franc jeu. « S’il n’est pas content, qu’il démissionne aussi en tant que membre. Pourquoi rester ? » s’interroge-t-il, avant d’ajouter: « l’ancien président, Lawrence Wong, avait annoncé, à la fin du mois de septembre dernier qu’il n’allait pas se présenter comme candidat et qu’il fallait injecter du sang neuf. C’était lors d’un tour de table où Hans Brasse avait clairement fait comprendre qu’il voulait lui aussi passer à autre chose. C’était il y a deux mois seulement. Le temps nous a prouvé qu’il n’a pas été sincère. » 

L’importance du procès-verbal

 Jean-Philippe Lagane explique qu’en vue de l’assemblée générale élective du 30 novembre, Hans Brasse avait fait signer un “gentlemen agreement” pour qu’il y ait un seul représentant par club. « Nous avons accepté sa proposition. Le jour de l’AGE, après avoir effectué son bilan, l’ancien président Lawrence Wong, s’est retiré pour que les élections se poursuivent. Hans Brasse a alors déclaré que nous étions tous élus d’office et qu’il fallait procéder aux élections des office bearers », fait remarquer Jean-Philippe Lagane.

Un nouveau représentant au COM

 Il précise : « Norbert Froget, représentant de l’Union cycliste de Rose-Hill (UCRH) a proposé le nom de Michel Mayer comme président et Hans Brasse a aussi soumis sa candidature. À bulletin secret, c’est Mayer qui l’a emporté 6 voix contre 3 », ajoute-t-il avant de préciser que Michel Mayer a même proposé le poste de vice-président à Hans Brasse. Jean-Philippe Lagane précise aussi que le procès-verbal de la réunion précédant les élections fait tomber la démarche d’Hans Brasse.

Quant à Michel Mayer, la lettre d’Hans Brasse résonne, pour lui, comme un coup d’état. « Je suis surpris, car je ne m’y attendais pas. Mais j’ai accepté sa démission. Il nous faut aller de l’avant. Qui plus est, sa lettre de démission est survenue quelques heures après une lettre de contestation de Jean-Luc Desjardins, représentant du Péreybère Sports Club », indique-t-il. 

 Jean-Luc Desjardins a, dans son courrier, demandé que l’élection soit considérée comme « null and void. » Il ajoute que Norbert Froget (UCRH), Michel Mayer (représentant de Black River SC) et Wesley Catherine (Vélo club de Pamplemousses) « have no locus standi to sit within the immediate Managing Committee as elected members. » Selon l’auteur, ces trois clubs étaient en violation avec la constitution de la FMC et de la Sports Act 2016. Le ministère des Sports, aussi bien que l’Ombudsperson for Sports et le Registrar of Associations ont été informés de cette affaire.

La démarche d’Hans Brasse de démissionner, trois semaines après les élections étonnent plus d’un. Du côté de la FMC, on indique que la déclaration de Michel Mayer sur la gestion du Comité olympique mauricien (COM) dans une interview accordée à Week-End y est pour quelque chose. Ce qui est sûr, c’est que Hans Brasse, qui représentait les intérêts de la fédération au COM, n’allait pas être reconduit à ce poste. Connu pour être un proche du président Philippe Hao Thyn Voon, sa démission comme SG ne serait donc pas si étrangère.

C’est une des questions que nous avions prévu de poser à Hans Brasse. Tout comme sa décision de participer aux élections, puis de se présenter comme président ! Quand on n’est pas d’accord, ne devrait-on pas s’abstenir ? De même, venir dire qu’il s’est porté candidat à la présidence « just to annoy some people » n’est pas sérieux et témoigne à quelle niveau nos dirigeants sont tombés. Il reste également à savoir, quelle a été l’influence du COM dans cette affaire.

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