Dans le lagon de Grand-Gaube : la pêche illégale dénoncée

Les pêcheurs aux casiers de Grand-Gaube sont d’avis qu’il faut protéger le lagon de la localité contre la pêche illégale. Ils soulignent que même durant la fermeture de la pêche à la senne, certains font fi des directives des autorités.

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Selon eux, ces derniers viennent particulièrement pêcher des poissons de petite taille, activité qu’ils font « au grand jour ». « Ils passent au peigne fin le lagon et ces petits poissons n’ont pas la possibilité de grossir. Je ne souhaite pas protester officiellement car j’ai peur de représailles », souligne un pêcheur de la localité.

Un de ses collègues de la localité dénonce, lui, la pêche illégale qui se pratique à la tombée de la nuit. « Tigit froder ena aswar. Zot lapess ek fisi soumarin ek torss. Kouma dir ena Divali lor lamer », soulignet-il. Les pêcheurs de casiers se disent outrés par cette situation. « Ils viennent nous déranger.

Les poissons ont peur de rester dans le lagon. Il faut savoir que les poissons viennent normalement dans le lagon le soir pour dormir. Ce qui fait que les poissons ne viennent pas dans nos casiers. Ils ont peur de la lumière émanant des torches durant la nuit », souligne Wesley, pêcheur de la localité, qui ajoute que les casiers « sont notre gagne-pain ».

« On compte beaucoup sur nos casiers pour gagner notre vie. Notre métier est plus complexe que celui des pêcheurs artisanaux. Eux peuvent bouger d’un endroit à l’autre pour effectuer des prises alors que nous, nos casiers restent dans un seul endroit. » Quant à savoir ce qu’ils pensent du concert qui a été organisé samedi sur le thème “Protege Nu Lagon”, un autre pêcheur répond : « Sa dialog sa ! Enfin, dialog-la bon, li proteze nou lagon. Mai isi ena froder. » Et de souligner que trois permis ont été délivrés dans la localité à des particuliers afin que ces derniers puissent opérer la pêche à la senne.

« Mais lorsque la saison de la pêche à la senne s’ouvre, nous constatons qu’il y a 7 à 8 bateaux de pêche dans la mer de GrandGaube. Comment est-ce possible ? Je ne sais pas. Et pourtant, il y a ici des gardiens du département de la Pêche et des éléments du National Coast Guard pour surveiller le lagon », devait-il déclarer. Il devait par ailleurs montrer du doigt la présence d’un bateau de pêche du département de la Pêche, resté à terre, dit-il, « depuis belle lurette ».

Les pêcheurs aux casiers soulignent aussi que les casiers installés pour l’élevage « ne rapportent pas grand-chose » car « bann froder fini kokin tou poison ». À noter que les pêcheurs aux casiers de Grand-Gaube travaillent tous les jours, même le dimanche. Chaque matin, ils prennent ainsi leurs pirogues pour aller retirer leurs casiers, du moins lorsque le temps le permet. Leurs prises sont généralement presque garanties et, lorsqu’ils arrivent au débarcadère, près du bureau de la National Coast Guard, leurs prises sont directement vendues aux banians.

Afin de sensibiliser la population sur la nécessité de protéger le lagon, un concert payant avait été organisé samedi sur le terrain de football Sir Gaëtan Duval. Plusieurs groupes renommés y ont participé.

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