Das Mootanah (CEO de Metro Express) : « Nos revenus ont baissé pendant la période post-confinement »

Depuis quelques semaines, les réunions se multiplient entre les différentes parties concernées pour la phase 2 du projet Metro Express. Que peut-on dire sur l’avancée des travaux et sur les difficultés que vous rencontrez ?

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Les travaux de la Phase 2 sont en cours et, jusqu’ici, ils se déroulent correctement. Les structures prennent forme à Curepipe et les “pilings works” se poursuivent. En raison des travaux, plusieurs déviations routières sont faites de Curepipe à Quatre-Bornes. À partir de cette semaine, une nouvelle configuration routière aura lieu à Floréal (près de la station-service) jusqu’à l’intersection de Sadally. Le pont de Rivière-Sèche est en construction. Nous prévoyons également l’amélioration du pont à Floréal. De nouvelles infrastructures seront mises en place tout le long de l’alignement. À Quatre-Bornes, notamment à l’ancienne promenade Victoria, des travaux de déviations et de réaménagement des services publics ont été complétés, précisément à l’ancienne promenade Gérard Bruneau. La pose des rails devra bientôt commencer. En raison du confinement lié à la Covid-19, la phase 2A, qui relie Quatre-Bornes à Rose-Hill, sera livrée au premier trimestre de 2021 et la phase de Curepipe à Port-Louis, en 2022. Des travaux d’identification des utilités publiques ont démarré sur le long de la route St-Jean (A3) entre l’avenue des Tulipes et l’avenue Poivre, à Quatre-Bornes, où une déviation est en cours. Sous peu, des parkings seront construits pour accommoder le public en général et les commerces. Par ailleurs, les structures prennent forme, notamment plusieurs “girders” ont été installés à Trianon. Les travaux au niveau des tabliers (“deck lab”) sont aussi en cours. Le projet Metro Express redessinera le visage urbain de toutes les villes. D’ailleurs, des travaux auront lieu pour le rehaussement des services publics, l’aménagement des drains comme ce fut le cas à Beau-Bassin/Rose-Hill et à Port-Louis. Bien évidemment, l’Urban Terminal, le projet d’envergure géré par le ministère des Collectivités locales, apportera une touche moderne à chaque ville. Par exemple, les gares deviendront multimodales et connecteront plusieurs types de transports.

La phase 1 du projet Metro Express avait provoqué un tollé lorsque des maisons avaient été détruites. Il semblerait que vous ferez face à ce même problème à Curepipe et à Vacoas, où des maisons seront démolies. Avez-vous déjà un plan pour éviter qu’une telle situation se reproduise ?
Comme expliqué ci-dessus, les travaux de la Phase 2, avancent positivement, et ce grâce à plusieurs facteurs, notamment la communication qui se fait d’une manière proactive, la coordination permanente entre toutes les autorités concernées, telles le ministère des Terres et du Logement, Metro Express Ltd, les différentes mairies, Larsen & Toubro, le ministère du Transport et les députés des régions concernées. Plusieurs exercices de “stakeholder management” et de campagnes d’explications, plus précisément le porte-à-porte, ont eu lieu à Curepipe et à Vacoas pendant plusieurs semaines dans le but d’éviter les problèmes que nous avons rencontrés dans le passé pour la Phase 1. Comme vous le savez, l’acquisition de tout terrain relève de la compétence du ministère des Terres et du Logement. Nous collaborons pleinement avec la MHL, les municipalités et les autres autorités compétentes afin d’acquérir les terrains nécessaires au projet dans les meilleures circonstances possible. Metro Express Ltd se conforme entièrement à la législation en vigueur concernant l’acquisition de terrains. Toutes les informations nécessaires et l’engagement avec les personnes concernées sont entrepris en collaboration par le ministère des Terres, la municipalité, la MEL et d’autres parties prenantes concernées. D’ailleurs, une équipe pluridisciplinaire, composée du ministère des Terres, les maires de Curepipe et de Vacoas en personne, les députés et l’équipe de MEL, est allée à la rencontre des personnes concernées pour leur expliquer le calendrier des travaux et écouter les doléances, entre autres, pour expliquer comment les infrastructures tout le long de l’alignement seront modernisées. À savoir que L&T, a un “information desk” dans chaque ville, avec une “hotline” afin de réceptionner les doléances des personnes affectées par les travaux. La distribution des pamphlets auprès des habitants de Curepipe et de Quatre-Bornes a aussi eu lieu. À savoir aussi que toutes les actions de “Stakeholder Management” continueront durant la construction avec le public par le contracteur Larsen & Toubro, en collaboration avec Metro Express Ltd et les municipalités de Curepipe, Vacoas et Quatre-Bornes.

Avez-vous fait une estimation des pertes encourues durant la période de confinement ? Si oui, quel est le montant ?
La pandémie de COVID-19 a eu un impact et devrait continuer d’avoir un impact sur les économies mondiales, dans tous les secteurs et toutes les industries, sans aucune exception. C’est un phénomène mondial qui a affecté plus d’une entreprise, et de toute évidence, Metro Express Ltd (MEL) et tous les acteurs du secteur des transports locaux n’ont pas été épargnés. Cette pandémie a affecté leur situation financière et la nôtre. Il a été noté que nos revenus ont baissé pendant la période post-confinement, étant donné que MEL a cessé son service passagers pendant le confinement. Il est prévu qu’il faudra un certain temps pour revenir au niveau pré COVID-19.
D’ailleurs, à ce stade, il est prématuré de mesurer le succès de ce projet ambitieux uniquement sur ses chiffres financiers quotidiens. En tant que vecteur de croissance économique, les avantages sociaux que ce projet apporte aux portes des citoyens de ce pays, en particulier ceux résidant à proximité du corridor du métro, ne peuvent être comptabilisés en termes de coût. De plus, comme il a été annoncé avant, les bienfaits financiers de ce projet ne seront visibles que lorsque l’ensemble du projet, c’est-à-dire la phase 2 à Curepipe, sera connecté au réseau.

Le gouvernement injectera encore des millions pour assurer les opérations de MEL. Peut-on savoir comment cet argent sera réparti ?
Comme le ministre du Transport l’a expliqué au parlement, il s’agit d’un prêt de Rs 220 millions qui sera repayé par MEL sur une période de dix ans. Donc c’est un prêt, et non un don. Cette somme d’argent sera utilisée pour aider à payer les coûts opérationnels, la maintenance, sans compter les formations nécessaires, les assurances et l’achat des ME Cards, entre autres, pour soutenir notre action pour opérer la phase 1 de Rose-Hill à Port-Louis, jusqu’à ce qu’on puisse finir la phase 2 qui comme vous le savez, sera en retard en raison de la situation de COVID-19 et ses retombées.

Les habitants de Richelieu ont manifesté leur colère dimanche, réclamant l’ouverture d’une route fermée à cause du métro. Ouvrirez-vous à nouveau cette route pour soulager leur quotidien ?
Comme le ministre du Transport l’a indiqué dans sa réponse, lors de la dernière session parlementaire du 7 juillet dernier, la Richelieu Branch Road a été construite sur l’ancienne voie ferrée à Richelieu et a été utilisée comme voie de contournement pour relier le chemin A1, à Coromandel, au chemin A3, à Richelieu. La route a été fermée le 20 juillet 2018 pour permettre la construction du projet Metro Express. D’ailleurs, lors de la mise en œuvre de la phase 1, diverses réunions techniques avaient eu lieu avec les autorités concernées, notamment la RDA, TMRSU et la police pour rechercher des itinéraires alternatifs et pour trouver des solutions face aux inconvénients des usagers de la route qui empruntent la Richelieu Branch Road. Par la suite, la jonction en T à Montée S a été remaniée et revue pour une meilleure circulation et une passerelle piétonne a également été construite à la station Coromandel qui est d’environ 800 mètres au nord de la Richelieu Branch Road. Comme le ministre l’a expliqué, toutes les autorités concernées étudieront la faisabilité de la mise en œuvre d’une autre passerelle pour piétons dans le voisinage de la Richelieu Branch Road pour aider les gens à circuler entre Coromandel et Richelieu.

Avez-vous effectué une étude pour voir s’il y a effectivement eu un changement dans le trafic depuis la mise en opération du métro ?
Nous travaillons en collaboration avec toutes les autorités concernées, notamment la police, TMRSU, RDA, les mairies, les ministères concernés pour “monitor” la fluidité du trafic. L’impact escompté sur le trafic routier ne sera visible qu’après l’entrée en opération du projet au complet, c’est-à-dire, de Curepipe à Port-Louis. Comme dans d’autres pays où on a introduit un mode alternatif de transport, il faut donner un peu de temps pour que les gens changent d’habitude. Aussi avec la COVID-19, la situation est un peu différente, mais il est important de souligner que le métro est en train de gagner en popularité comme un nouveau choix pour aller de A à B.

L’arrêt des activités des Feeder Buses a-t-il eu des conséquences sur le nombre de passagers prenant le métro ?
Le nombre de passagers dans le transport en commun en général, que ce soit à Maurice ou ailleurs, a chuté en raison de la pandémie de COVID-19. Le Metro Express, tout comme les opérateurs de bus, a aussi subi les conséquences de la COVID-19. Nous devons toutefois préciser que le nombre de passagers augmente chaque jour après la reprise, ce qui est plutôt positif et très encourageant. Nous avons dépassé la barre d’un million de passagers depuis l’entrée en opération du Metro Express. En ce qui concerne les “feeder buses”, sachez que le ministère du Transport et MEL travaillent pour l’élaboration d’une nouvelle formule de ces bus.

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