Décès de son nourrisson : dévastée par le chagrin, Husna Beekareea n’est plus la même

Tout était prêt pour accueillir leur nouveau-né. Taariq et Husna avaient planifié dans les moindres détails l’arrivée de leur petite fille. L’heureux évènement était prévu pour le 13 avril, un vendredi, qui a marqué à jamais le couple Beekareea.

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L’accouchement de Husna ne s’est pas passé comme prévu. On annoncera au couple que leur bébé est mort par asphyxie. Même s’il est conscient qu’un accouchement comporte toujours des risques, Taariq veut des éclaircissements sur certaines zones d’ombres autour de l’accouchement de son épouse.

Il compte remuer ciel et terre pour faire justice à son nourrisson.

Ses maintes tentatives de recueillir des réponses auprès du ministère de la Santé ou de quelconques autorités sont restées vaines. Même trois mois après.

Pour faire avancer les choses, il a retenu les services d’un avocat et a référé l’affaire au leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, qui l’a portée au parlement à travers une PNQ adressée directement au ministre de la Santé, Anwar Husnoo.

Le ministre a indiqué qu’une première enquête avait été complétée et a établi qu’il n’y avait pas eu de négligence médicale. Mais non satisfait de ces résultats, il a commandité une deuxième investigation. Pourquoi n’en a-t-il pas informé les parents jusqu’à l’heure? Anwar Husnoo dit attendre la confirmation des faits au préalable.

Traumatisme

Effondrée depuis la mort de son bébé, Husna n’est plus la même. Son époux témoigne qu’elle s’est repliée sur elle-même et souffre énormément. Cette expérience l’a traumatisée.

Husna Beekareea ne veut plus entendre parler d’hôpital. « Monn bizin ramas tou linz ti baba dan enn bwat anba lili. Mo kone ki Husna pe soufer. Li’nn port sa zanfan-la nef mwa dan so vant, li pa fasil sitiasion-la », confie Taariq, inquiet pour son épouse.

Pour lui, il est clair qu’il y a eu une négligence quelque part. Son épouse a été hospitalisée le mercredi 11 avril. Le jeudi, aux heures de visites, Husna se plaint de douleurs. Taariq en informe une infirmière qui lui assure qu’on s’occupera d’elle plus tard. Taariq retourne au chevet de son épouse pour la réconforter.

Dans la nuit du jeudi au vendredi, Husna est transférée à la salle de travaille. Elle va bientot accoucher. Elle a droit à deux lavements et pas une seule échographie, nous indique Taariq.

Husna raconte plus tard à son époux que des infirmières l’ont assistée et lorsque l’accouchement a commencé à se compliquer, le gynécologue d’astreinte est alerté. Mais selon la jeune femme, il ne répond pas à son téléphone malgré les vaines tentatives des infirmières de le joindre.

C’est un médecin généraliste de l’hôpital qui pratique l’accouchement de Husna. On annonce à la jeune maman à devenir que le son bébé a le cordon ombilical autour du cou. Au grand désarroi de la patiente, on lui demande de persister dans ses efforts. « Poussez madame », lui lance-t-on avant de lui faire une incision pour retirer l’enfant.

A bout de souffle et après avoir reçu les soins nécessaires, Husna est transférée en salle. Toutefois, on ne lui présente pas son bébé.

« Mo bebe ti fini mor ler mo get li »

Il est 6h30 vendredi lorsque Taariq se présente à l’hôpital pour rencontrer son épouse et faire connaissance avec sa petite fille. Cette scène, il ne l’oubliera jamais : « Mon épouse était dans un coin de la salle, kouma dir enn fam ki finn bat béton ». Husna est livrée à son sort, et en pleurs.

Husna est inquiète. Taariq essaye de la rassurer tant bien que mal avant d’aller s’enquérir des nouvelles du bébé auprès des infirmières. On lui dit que son bébé a été admis aux soins intensifs car l’accouchement s’est compliqué.

Taariq va de ce pas voir son bébé. Sa fille est « très pâle », se rappelle-t-il. « Li ti ble ek li ti ena tib respiratwar ek li. Mo bebe ti fini mor ler mo get li ». A ce moment, il sait déjà que sa petite fille a peu de chance de vivre. Un pédiatre présent lui dit qu’ils font tout le possible pour la sauver.

« Mo let in res san repons »

A 13h le même jour, Taariq reçoit un appel de l’hôpital. On lui annonce que son bébé est décédé. Cause de la mort : asphyxie, selon un rapport qu’on ne lui remettra pas.

Il pose des questions, il veut comprendre. Jusqu’ici peu d’information lui ont été transmises.

Le quadragénaire dit comprendre qu’il puisse y avoir des complications pendant un accouchement, mais se demande pourquoi le gynécologue ne s’est pas présenté et pourquoi une césarienne n’a pas été pratiquée pour sauver la vie de son bébé.

Aucune information ne transpirera du personnel de l’hôpital. Taariq se décide donc de prendre contact avec le ministère de la Santé en lui envoyant une lettre, qui reste à ce jours sans réponse. Il aura fallu l’intervention du leader de l’opposition pour que son cas soit considéré.

Taariq Beekareea est décidé à mener sa bataille jusqu’à ce que justice soit faite. ll le fait pour son épouse anéantie, pour son enfant qu’il n’aura pas la chance de voir grandir, et pour toutes les femmes qui deviendront maman.

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