Découvertes : Evasion sur l’île aux Bernaches

Avec ses eaux cristallines, ses roches polies, ses plages de sable fin, sur lesquels se dressent, majestueux, de beaux filaos, l’île aux Bernaches, située au nord-est, juste à côté de l’île d’Ambre, offre de délicieuses balades à qui veut profiter d’un lieu intimiste, loin du tourisme de masse. C’est à Bain-de-Rosnay, à Saint-Antoine, qu’on accède plus facilement à l’île et à sa voisine l’île d’Ambre (une autorisation est nécessaire). Pour s’y rendre, il faut d’abord contacter et réserver auprès des différents bateliers de la région. 

- Publicité -

Ce vendredi matin, dans ce coin sauvage du littoral, les pêcheurs avaient amarré leur pirogue, tandis que de rares plaisanciers accueillaient les visiteurs. La vue est magnifique. A gauche, on y distingue quelques îles du Nord ; à droite, dans le lointain, les éoliennes de Roches-Noires et, presque partout, s’étend, touffues, des mangroves. C’est à bord d’une grande embarcation traditionnelle que les visiteurs, une dizaine, prennent place. Glissant lentement sur une eau calme, la pirogue laisse le temps d’admirer les paysages du littoral du nord-est qui défilent sous les yeux des visiteurs : l’île Ronde, l’île Plate, et ce qui attire d’abord le regard, les mangroves et leurs tiges enchevêtrées. Tout est calme et tranquille. Un vendredi férié idéal pour une journée de robinsonnade.

Le plaisancier propose une exploration près des mangroves pour découvrir Trou Coco, un coin prisé des baigneurs. La barque pénètre progressivement dans les canaux naturels. Un parcours étonnant. Un écosystème si fragile, mais essentiel pour la préservation de la biodiversité. La mangrove est en fait composée de végétaux spécifiques qui possèdent la capacité de survivre dans l’eau salée : les palétuviers. Cette flore maritime est d’une grande importance pour la stabilité du littoral, garantissant une protection contre l’érosion et la montée des eaux océaniques. Les végétaux, perchées sur des racines aériennes forment ainsi un rempart naturel aux tsunamis et aux tempêtes. Un cadre idyllique, des eaux vertes et profondes, se mêlant en douceur aux palétuviers, créent une atmosphère rare qu’on ne trouvera jamais sur nos tapageuses plages publiques. Avec cela, une eau cristalline et poissonneuse. Quelques baigneurs profitent de la grande tranquillité pour se rafraîchir.

Pour atteindre l’île aux Bernaches, il faut passer devant l’île d’Ambre, un petit paradis de 137 hectares, transformée en réserve naturelle. Sauvage, elle a conservé ses belles mangroves et une végétation très dense. Les récifs de l’île d’Ambre furent à l’origine du naufrage du Saint-Géran, en 1744. Un obélisque d’ailleurs rappelle ce tragique naufrage. L’épave ne fut retrouvée qu’en mars 1966 par le plus grand des hasards. Et comme faisant partie d’un parcours touristique, le batelier en profite pour nous montrer la résidence où habitait Sir Gaëtan Duval, à Merville, à Grand-Gaube, qui se trouve à gauche.

Une dizaine de minutes environ suffisent pour atteindre l’île aux Bernaches au départ de Bain-de-Rosnay. La plage entourant l’île est rocheuse. Le point de vue est saisissant, les couleurs du ciel et de la mer se confondent.  Des bancs de sable fin, semés de rochers, des contrastes de couleurs, une eau limpide, la luminosité de l’air, tout y est pour qui veut y passer une bonne journée de découvertes et de pique-nique en famille. On en fait le tour en seulement 10 minutes et l’on peut voir, non loin, les autres îles du Nord : l’île d’Ambre, l’île Plate, l’île Plate. La beauté de l’île n’a pas échappé à quelques campeurs venus profiter du jour férié et du long week-end pour y installer leurs tentes. A peine arrivés, ils se jettent à l’eau, peu profonde et très calme. Vers 15 heures, la lumière décline et le ciel devient gris. Une pluie fine tombe sur l’île, obligeant les campeurs de se mettre à l’abri sous des arbres aux branches étirées. Le crachin est de courte durée et les campeurs laissent éclater leur joie.

Pour ceux qui décident de faire le tour de l’île à pied, ce sera un bonheur pour eux de marcher sur une plage de sable fin où les campeurs sont rares et où il est moins rare de voir des poissons dans l’eau. Quant aux enfants, ils peuvent jouer aux Robinson Crusoe, sous l’oeil attentif de leur parent.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -