Des millions d’Indiens aux urnes au Bihar pour un scrutin sous le signe du coronavirus

Des millions d’habitants du Bihar, un Etat indien peuplé de 125 millions d’habitants, ont commencé mercredi à voter lors du plus vaste scrutin au monde organisé depuis le début de la pandémie, les bureaux de vote étant pris d’assaut par des électeurs peu soucieux des règles de distanciation sociale.

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Environ 70 millions de personnes sont appelées à voter dans cet Etat, un des plus pauvres du pays, qui est dirigé depuis plus de dix ans par une coalition comptant notamment le parti nationaliste hindou du Premier ministre indien Narendra Modi, le Bharatiya Janata Party (BJP) qui a promis à la population locale, en cas de victoire, l’accès gratuit à un éventuel vaccin contre le coronavirus.

Deuxième pays au monde le plus touché par la pandémie, l’Inde totalise près de huit millions de cas de Covid-19.

« J’ai un peu peur car le corona n’est pas une maladie anodine », a déclaré Nidhi Kumari, un étudiant de 21 ans dans la file d’attente d’un bureau de Patna, la capitale.

« Mais des précautions sont prises dans les bureaux de vote. Ils donnent du désinfectant et des gants ».

La campagne effrénée a fait oublier toute distanciation sociale dans les meetings rivaux qui ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes et où presque aucun masque n’était visible.

– « Fête de la démocratie » –

Il s’agit des premières élections en Inde depuis le strict confinement, imposé en mars par M. Modi, qui a soudainement privé de travail et de ressources des millions de travailleurs migrants, souvent originaires du Bihar. Beaucoup ont mis des jours voire des semaines pour regagner leur village à pied depuis les grandes villes.

M. Modi, qui a participé à des meetings en fin de campagne, a appelé mercredi les électeurs à « à prendre toutes les précautions contre le Covid-19 en participant à cette fête de la démocratie ».

Mais dans un bureau de vote où s’est rendu l’AFP, rares étaient ceux qui portaient des masques dans la longue file d’attente pourtant très dense d’électeurs.

Outre le BJP, la coalition au pouvoir dans l’Etat compte le parti régional Janta Dal United (JDU).

Mais les sondages pointent un mécontentement envers les responsables sortants, en particulier le chef de l’exécutif local, le ministre en chef Nitish Kumar (JDU), au pouvoir durant la plupart des quinze dernières années. Il se voit reprocher de n’avoir pas fait assez contre la pauvreté.

L’impopularité de M. Kumar s’est accentuée pendant le confinement avec le retour de centaines de milliers de travailleurs se retrouvant au chômage.

L’emploi comme le coût de la vie constituent des thèmes majeurs du scrutin. Le gouvernement national s’efforce même de contrôler le prix des oignons, denrée de base de la cuisine indienne, touché par une pénurie après de fortes pluies qui ont endommagé les récoltes.

Dans l’opposition, la formation régionale Rashtriya Janata Dal (RJD), qui reste marquée par les accusations de corruption, est alliée au parti du Congrès et promet de soutenir la jeunesse sans emploi et créer des milliers de nouveaux emplois de fonctionnaires locaux.

La coalition au pouvoir au Bihar compte beaucoup sur la popularité persistante de M. Modi dans l’Etat. Il a organisé plusieurs meetings et promis d’accélérer des projets de développement si elle conserve le pouvoir.

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